Les Ă©glises dĂ©saffectĂ©es, en perdant la dignitĂ© de leur consĂ©cration, ont du mal Ă se recycler correctement. Elles sont transformĂ©es en restaurants, bowlings, magasins, dĂ©pĂŽts, au mieux salles de concert comme Ă Tergnier, au pire abandonnĂ©es ou dĂ©molies. Saint-LĂ©ger Ă Soissons est devenue une annexe du MusĂ©e, utilisĂ©e pour entreposer de vieilles pierres ou pour des expositions avec quelques cimaises montĂ©es dans la nef et le chĆur. Avant lâouverture de la CitĂ© de la Musique en 2014, elle accueillait des concerts et des spectacles â comment oublier le soir oĂč le grand portail sâest ouvert pour admettre un cheval sans cavalier, le bruit de ses sabots faisant valser les Ă©chos ? Camille Perrin entre deux ĂȘtres de terre Quand la grande rose de la CathĂ©drale a Ă©tĂ© soufflĂ©e par une tempĂȘte en janvier 2017 et a dĂ» ĂȘtre reconstruite, les fragments de lâancienne, devenus tĂ©moins de lâhistoire, ont Ă©tĂ© entreposĂ©s un temps, puis assemblĂ©s sur le sol de Saint-LĂ©ger, les vitraux reprĂ©sentĂ©es par des panneaux, et exposĂ©s au public sous le titre La TempĂȘte et la Rose. Que faire ensuite ? Un appel Ă projets a Ă©tĂ© lancĂ©, en partenariat avec la Direction RĂ©gionale des Affaires Culturelles DRAC des Hauts de France, pour mettre en valeur ces restes, leur donner un sens. Le chantier a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă deux artistes plasticiennes, Carmen Perrin et Virginie Delannoy, accompagnĂ©es par FrĂ©dĂ©rique Jonnard, architecte spĂ©cialiste de constructions en terre crue, pisĂ©, adobe⊠Une architecte ? Oui, car le projet serait fondĂ© sur lâutilisation de cette matiĂšre. Carmen Perrin a parlĂ© de son impression, en visitant pour la premiĂšre fois le futur chantier, dâhorizontalitĂ©, de lâabsence dâhumains ». Le projet consisterait, a-t-elle expliquĂ©, Ă peupler lâespace autour de la rose. Cent piliers de terre crue, mĂ©langĂ©e Ă de la paille et commandĂ©e Ă un fournisseur dâargile, seraient construits et mis en place. Le travail serait collectif, câĂ©tait un facteur important La technique a Ă©tĂ© mise Ă lâessai au printemps. Une couche de terre est dĂ©posĂ©e dans un coffrage carrĂ©, et pilonnĂ©e. Dâautres couches sont ajoutĂ©es, jusquâĂ obtenir une hauteur totale de 60cm, 1m ou 1m20. Deux jeunes architectes de Lyon, participants Ă lâatelier AprĂšs ces prĂ©paratifs, le chantier a Ă©tĂ© lancĂ© le 4 juillet, avec les artistes, lâarchitecte, quatre jeunes architectes de lâĂ©cole dâarchitecture de Lyon, et des volontaires, recrutĂ©s surtout par le guide-confĂ©rencier Erick Balin, associĂ© au projet depuis le dĂ©but. Le 12 juillet tous les participants, le public et la presse ont Ă©tĂ© invitĂ©es Ă visiter les lieux. Le travail est allĂ© si vite que tout devrait ĂȘtre complĂ©tĂ© avant la fin du stage prĂ©vue le 16 juillet. Tout le sol Ă©tait recouvert par des bĂąches, sur lesquelles sâĂ©rigent les piliers dĂ©jĂ finis et qui se mettent Ă sĂ©cher. Le pilonnage dâun nouveau pilier Ă©tait en cours, comme un rythme pour encourager des travailleurs. Christophe Brouard, directeur des MusĂ©es de Soissons, a lancĂ© un Ă©change, supposĂ© fournir des informations et rĂ©pondre Ă des questions concernant le dĂ©roulement du chantier artistique. Mais ce qui a Ă©mergĂ© a Ă©tĂ© lâenthousiasme des participants. Ils ont parlĂ© de la qualitĂ© du partage de lâexpĂ©rience, de lâintimitĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par les efforts en commun. FrĂ©dĂ©rique Jonnard y a vu un temps de vie partagĂ© » ; elle a Ă©tĂ© Ă©merveillĂ©e par la transformation de la maquette, vue dâen haut, en une rĂ©alitĂ© au milieu de laquelle elle pouvait circuler. Carmen Perrin, toujours aimable, toujours souriante, loin de lâimage de lâartiste dictant sa vision Ă une Ă©quipe, pense que le souvenir de ce partage restera vif longtemps aprĂšs la fin du projet. Les piliers dĂ©jĂ en place sont disposĂ©s de façon Ă crĂ©er des perspectives qui changent Ă chaque dĂ©placement dans lâespace. Lâeffet dâensemble est impressionnant, et surtout Ă©mouvant. Les piliers reprĂ©sentent la prĂ©sence des humains, debout autour la rose. La vision a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. VĂ©ronique Jonnard, architecte, et Erick Balin, guide-confĂ©rencier et chef de lâĂ©quipe de volontaires Un autre effet de la prĂ©sence des piliers, sous la lumiĂšre dâĂ©tĂ© qui envahit lâĂ©glise de toutes parts, est, paradoxalement, dâattirer aussi les regards vers le haut. Dâun espace vide qui se prĂȘtait Ă des expositions et Ă©vĂ©nements, Saint-LĂ©ger devient un lieu de vie. Elle nâa jamais Ă©tĂ© plus belle. Au milieu lâancienne rose, Ă©talĂ©e par terre aprĂšs des siĂšcles dans les murs verticaux dâune cathĂ©drale, mais entourĂ©e, avec compassion ou curiositĂ© ou mĂȘme adoration, par cette communautĂ© de fidĂšles faits de terre. A chaque personne qui pĂ©nĂštre dans cet espace dây voir ses images dâenfants, de femmes, dâhommes, sans ĂȘtre distraite par un rĂ©alisme individualisant. Ces sculptures de terre sont Ă©loquentes parce quâelles font appel Ă lâuniversalitĂ© de lâart abstrait. Sans quâaucune rĂ©fĂ©rence aux religions ne soit faite, lâancienne Ă©glise Saint-LĂ©ger retrouve ainsi quelque chose de son passĂ© de lieu sacrĂ©. Le site restera ouvert tel quel au public pendant lâĂ©tĂ©. Quand les traces du travail qui a produit ce rĂ©sultat auront Ă©tĂ© enlevĂ©es, ceux qui y ont participĂ© ou qui ont vu le travail en cours, ou qui en ont entendu parler, seront invitĂ©s Ă lâinauguration dâune exposition sous le titre Ă la fois Ă©trange et lumineux de Les foules, les peuples, les crĂ©atures.
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Terme polysĂ©mique, la fanfare peut dĂ©signer diffĂ©rentes compositions musicales ou divers ensembles de musiciens de la famille des cuivres parfois accompagnĂ©s de percussions. Compositions musicales En ethnomusicologie, une fanfare est une mĂ©lodie plutĂŽt disjointe sans seconde, utilisant le plus souvent le redoublement des harmoniques d'une note fondamentale ; par exemple, la chanson enfantine Jean de la Lune est une fanfare basĂ©e sur trois notes ici sol, si et rĂ©. Trompettistes jouant des fanfares. Une fanfare est Ă©galement une sonnerie, une phrase musicale souvent courte, parfois plus longue, Ă une ou plusieurs voix, servant de signal et jouĂ©e par un ou plusieurs instruments de musique de la famille des cuivres lors de manifestations civiles chasse Ă courre⊠ou officielles inaugurationâŠ, de cĂ©rĂ©monies religieuses sacre ou couronnement⊠ou militaires commĂ©morationâŠ[1]. Les premiĂšres sonneries guerriĂšres de trompettes et fanfares de chasse aux cors naturels sont citĂ©es par Marin Mersenne dans son Harminicorum Libri de 1637, mais dĂšs le Moyen Ăge, les enluminures et les miniatures des manuscrits, les tapisseries, les sculptures et les tableaux tĂ©moignent des circonstances de l'utilisation de ces compositions. Les pĂ©plums sur la Rome Antique, la GrĂšce antique ou l'Ăgypte antique nous font entendre et voir maintes fanfares, interprĂ©tation Ă©clectique du cinĂ©ma italien et hollywoodien. Symbolisant gĂ©nĂ©ralement des airs de chasse ou de musique militaire, c'est Ă©galement une Ćuvre ou une partie d'Ćuvre musicale composĂ©e plus spĂ©cifiquement pour les cuivres ou les pupitres de cuivres d'un orchestre symphonique ou d'harmonie. Les plus cĂ©lĂšbres sont extraites de lâAĂŻda de Verdi, des Troyens de Berlioz ou du TannhĂ€user de Wagner, mais Monteverdi dans son Orfeo, Lully dans son Te Deum, Rameau dans Castor et Pollux, Mouret Fanfares royales, Zelenka Fanfares Ă©questres, MĂ©hul La Chasse du Jeune Henri, Rossini Fanfare de chasse, Dukas Fanfare pour prĂ©cĂ©der La PĂ©ri, de Falla Fanfare sur le nom d'Arbos, Ravel Fanfare en prĂ©lude Ă lâĂventail de Jeanne⊠et bien d'autres en ont aussi composĂ©es. Le cinĂ©ma dans ses musiques utilise souvent des fanfares particuliĂšrement dans les films d'aventures hĂ©roĂŻques comme le Superman, les Indiana Jones ou les Star Wars composĂ©s par John Williams. Ensembles musicaux Par dĂ©finition, une fanfare est un ensemble de musiciens dont les instruments sont exclusivement des cuivres accompagnĂ©s occasionnellement de percussions. Avec des instruments Ă sons naturels, c'est un ensemble de trompes de chasse pour la vĂ©nerie. de trompettes de cavalerie, de cors de chasse ou de clairons, pour la musique militaire ; ils peuvent ĂȘtre mixĂ©s et soutenus de timbales, tambours, grosse caisse, cymbales et mĂȘme de glockenspiels ou de fifres ; s'y ajoutent parfois des cuivres graves tubas, saxhorns, hĂ©licons ou sousaphones ; voir orchestre de batterie-fanfare. Avec les cuivres de l'orchestre symphonique classique trompettes, cors d'harmonie, trombones, tuba et des timbales, c'est un ensemble souvent spĂ©cialisĂ© dans un rĂ©pertoire allant du Moyen Ăge Ă la pĂ©riode classique, mais jouant aussi des piĂšces de musique contemporaine. Son appellation assez courante est Grand ensemble de cuivres. Avec des cornets Ă piston, bugles, altos, trombones, euphoniums, tubas, saxhorns basses et contrebasses et un pupitre trĂšs complet de percussions, c'est un orchestre Ă vent trĂšs courant en Angleterre, Suisse, Belgique, Hollande et Allemagne ; son nom en français est orchestre de fanfare utilisĂ© surtout en France ou ensemble de cuivres, mais l'anglicisme brass band est de plus en plus employĂ©. Le film britannique de 1996 Les Virtuoses Brassed Off Ă©voque l'histoire d'un orchestre de fanfare de mineurs participant Ă la finale du championnat national anglais. Par analogie et simplification, une fanfare peut Ă©galement dĂ©signer un groupe de musiciens amateurs formĂ© de cuivres, mais aussi de bois, notamment de flĂ»tes traversiĂšres, de clarinettes et de saxophones. Leur vĂ©ritable appellation devrait ĂȘtre harmonie-fanfare en France ou fanfare mixte en Suisse, ces formations Ă©tant intermĂ©diaires entre l'orchestre d'harmonie et l'orchestre de fanfare citĂ© prĂ©cĂ©demment. Leur diversitĂ© instrumentale est souvent due Ă la difficultĂ©, dans un secteur donnĂ©, souvent rural, de trouver l'ensemble des musiciens nĂ©cessaires Ă la rĂ©alisation d'un orchestre complet plus structurĂ©. Il s'y ajoute parfois des instruments d'ordonnance clairons, cors de chasses, tambours⊠venant d'orchestres de batterie-fanfare. Ils participent Ă la vie locale en animant des Ă©vĂ©nements rĂ©gionaux et parfois en les crĂ©ant concerts, dĂźners champĂȘtres, festivalsâŠ. Orchestres militaires Fanfare » est frĂ©quemment employĂ© pour dĂ©signer des ensembles Ă vent appartenant aux diffĂ©rents corps d'armĂ©e de tous pays, quel que soit leur effectif instrumental. Qu'il s'agisse d'orchestre d'harmonie, de brass band, de big band, de jazz band, de batterie-fanfare, de clique, de guggenmusik ou autres orchestre de cuivres, tous sont le plus souvent nommĂ©s sous le terme gĂ©nĂ©rique de fanfare ». Certaines armĂ©es nationales possĂšdent de nombreuses formations comme la Suisse avec ses trois fanfares d'Ă©cole de recrues, ses huit orchestres d'harmonie, ses huit brass bands et ses cinq orchestres d'armĂ©e[2]. Fanfares d'Ă©coles supĂ©rieures Sur le modĂšle des fanfares des Beaux-Arts, apparues dĂšs 1948 et issues de la section architecture de l'Ăcole des Beaux-Arts[3], quelques Ă©coles d'ingĂ©nieur et Ă©coles de mĂ©decine ont leurs fanfares ou leurs harmonies-fanfares. Elles se font connaĂźtre par les festivals Montpellier, Fleurance, Lyon, Crest ou Thoissey, les ferias Vic-Fezensac, Arles, NĂźmes ou Dax ou par le Concours des Fanfares des Beaux-Arts. Les fanfares de ces Ă©coles sont souvent un Ă©lĂ©ment important de la vie associative, par l'ambiance qu'elles mettent en diverses occasions. Depuis une dizaine d'annĂ©es, certaines universitĂ©s publiques ont Ă©galement leur fanfare, comme l'UniversitĂ© Paris 8, l'UniversitĂ© Paris Saclay et l'UniversitĂ© d'Angers. Termes et expressions associĂ©s Un fanfariste un musicien d'une fanfare. Un fanfaron personne vantarde, fier-Ă -bras. Une arrivĂ©e en fanfare entrĂ©e avec panache, mais quelquefois trop tapageuse. Un rĂ©veil en fanfare Ă l'origine, aubade donnĂ©e certains jours de fĂȘte en l'honneur de quelqu'un, aujourd'hui, rĂ©veil bruyant et tapageur. Une fanfouille orchestre ou groupe jouant fort et faux. Plaisanterie de musicien pourquoi une fanfouille joue en marchant ? ⊠pour s'Ă©loigner du bruit.'â. Notes et rĂ©fĂ©rences â Fanfare » dĂ©finition du Centre national de ressources textuelles et lexicales⊠â Musique militaire suisse » consultĂ© le 2 mars 2015 â VĂ©ronique Flanet, La belle histoire des fanfares des Beaux-Arts, Paris, L'Harmattan, 2015, 250 p. ISBN 978-2-343-06353-9 Annexes Articles connexes Liste de compositeurs pour orchestres d'harmonie et de fanfare Banda, Brass band, Fanfare des Beaux-Arts, Harmonie-fanfare Clique, Orchestre de batterie-fanfare, Orchestre d'harmonie ArguĂšdĂšne Guggenmusik Bibliographie Georges Gourdet, Les Instruments Ă vent Que sais-je ? n° 267, Presses universitaires de France 1976 - 126 p. Henk van Linjnschooten, Initiation Ă la direction des orchestres Ă vent, Ăditions Robert Martin, 1994 Sylvie Hue, Gal Villermain LĂ©colier 150 ans de musique Ă la Garde RĂ©publicaine MĂ©moires d'un Orchestre, Ăditions Nouvelle Arche de NoĂ©, 1998 - ISBN 978-2843680977 Philippe Gumplowicz, Les travaux d'OrphĂ©e. Deux siĂšcles de pratique musicale amateur en France 1820-2000. Harmonies, chorales, fanfares, Aubier, 2001 FĂ©lix Hauswirth, Le chef d'orchestre Ă vent, Editions Ruh music AG, 2001. Jean-Philippe Vanbeselaere, Guide de l'instrumentation Ă l'usage des ensembles Ă vent, Editions Van de Velde, 2002 Liens externes Association Suisses des Musiques ASM ConfĂ©dĂ©ration musicale de France CMF ConfĂ©dĂ©ration française des batteries fanfaresCFBF FĂ©dĂ©ration sportive et culturelle de France FSCF Union des fanfares de France UFF Bases de donnĂ©es et notices DerniĂšre mise Ă jour de cette page le 30/03/2022.
Cest dĂ©jĂ la dixiĂšme Ă©dition du Festival Le Son des Cuivres ! Les 8, 9 et 10 juillet prochains, on se retrouve pour faire la fĂȘte en compagnie du Sacre du Tympan, de Funky Style Brass, de la Caravane Passe, de SInsĂ©milia, de Sergei Nakariakov, de l'Ensemble de Cuivres de Belgique et de bien d'autres Ă l'Espace Saugonna Ă Mamers.
Le klezmer est une musique instrumentale de fĂȘte qui Ă©tait autrefois pratiquĂ©e dans les communautĂ©s juives dâEurope de lâEst lors de lâaccompagnement des mariages ou de festivitĂ©s religieuses joyeuses, telles la fĂȘte carnavalesque de Pourim, la cĂ©lĂ©bration de la Torah Simhat Torah ou encore lâinauguration dâune nouvelle synagogue. Comme la plupart des traditions musicales juives, le klezmer est une musique de lâexil [1]Comment oublier que le peuple juif a passĂ© plus de la moitiĂ© de son existence en dehors de tout foyer national ? A tel point que le terme grec âdiasporaâ dispersion qui ⊠Lire la suitefortement marquĂ©e par son environnement gĂ©ographique et culturel. Mais dans lâEurope orientale, constituĂ©e dâun glacis de peuples aux langues et coutumes diverses, cet environnement Ă©tait extrĂȘmement mouvant. La musique klezmer a empruntĂ© aux uns et aux autres, engendrant ainsi une pratique riche et plurielle qui nâa cessĂ© dâĂ©voluer dans le temps et dans lâespace. Rendre compte aujourdâhui du phĂ©nomĂšne klezmer, câest donc Ă©tudier comment un genre musical naĂźt, Ă©volue et se transforme au grĂ© de lâhistoire. Câest aussi considĂ©rer la musique dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e et lâinteraction inĂ©vitable qui existe entre ces deux Ă©lĂ©ments. Etymologie Le terme âklezmerâ dĂ©rive de lâhĂ©breu âkli zemerâ qui signifie âinstruments du chantâ. Câest dans un manuscrit du XVIe siĂšcle conservĂ© au Trinity College de Cambridge, que âklezmerâ dĂ©signe pour la premiĂšre fois le musicien et non plus lâinstrument [2]Une partie non nĂ©gligeable de la documentation du prĂ©sent article provient du site Internet de Michel Borzykowski qui a effectuĂ© un remarquable travail de synthĂšse ⊠Lire la suite. Le terme est pĂ©joratif en argot, il dĂ©signe un voleur, un criminel. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, âklezmerâ qualifie un musicien autodidacte jouant dâoreille une musique populaire. Selon le chantre dâorigine polonaise Shalom Berlinski 1918 â 2008, âDans les annĂ©es 1920-30, il nây avait pas de terme bien dĂ©fini pour dĂ©signer les instrumentistes jouant pour les mariages. Le terme klezmer » â quâon utilise aujourdâhui Ă toutes les sauces â Ă©tait pĂ©joratif il dĂ©signait un pauvre type qui jouait de la musique vulgaire et peu Ă©voluĂ©e. Les klezmers nâĂ©taient pas des musiciens trĂšs apprĂ©ciĂ©s. Lorsquâils jouaient, chacun ajoutait de lâharmonie, ce qui lui passait par la tĂȘte, selon son talent, selon son inspiration. Cela ne valait pas grand chose ; ça nâavait aucune valeur, mĂȘmeâ [3]Entretien avec le chantre Shalom Berlinski 1918-2008 enregistrĂ© par H. Roten le 24 septembre 2003.. Mais de nos jours, le terme est devenu plutĂŽt Ă©logieux pour le musicien et dans le langage courant, il qualifie aussi la musique juive traditionnelle dâEurope de lâEst, ainsi que tous ses dĂ©rivĂ©s plus contemporains. Parcours historique Les klezmers actuels sont donc les descendants des musiciens itinĂ©rants juifs dont on trouve trace dĂšs lâĂ©poque romaine. JusquâĂ la fin du Moyen Age, de nombreux Juifs ont rejoint la classe universelle des saltimbanques et autres amuseurs. Paradoxalement, leur statut infĂ©rieur de musiciens leur garantissait une certaine forme dâindulgence Ă laquelle leurs coreligionnaires plus aisĂ©s ne pouvaient prĂ©tendre. On trouve ainsi mention de musiciens juifs rattachĂ©s aussi bien aux cours des rois chrĂ©tiens que des califes musulmans. Ces mĂ©nestrels ou jongleurs juifs jouaient un rĂ©pertoire international, principalement composĂ© de chants, de morceaux instrumentaux, mais aussi de rĂ©citation de longues Ă©popĂ©es Ă©piques et divers types de poĂ©sies. Au XIIIe siĂšcle, ils exercent leur art aussi bien en compagnie des troubadours provençaux, des trouvĂšres du nord de la France que des MinnesĂ€nger dans les pays dâoutre-Rhin. A partir du XVIe siĂšcle, la pratique instrumentale des klezmers fut sĂ©vĂšrement restreinte, dâune part par les autoritĂ©s civiles qui accordaient des permissions de jouer au compte-goutte Ă un nombre restreint de musiciens Ă Metz aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles, seuls trois musiciens â voire quatre, pour les mariages â Ă©taient autorisĂ©s, dâautre part par les autoritĂ©s religieuses juives elles-mĂȘmes qui voyaient dâun mauvais Ćil lâengouement des fidĂšles pour cette musique peu conforme Ă lâĂ©thique juive. Les klezmers Ă©taient toutefois rĂ©guliĂšrement conviĂ©s par les communautĂ©s pour jouer lors de diverses occasions festives. A Prague, oĂč ils formaient une vĂ©ritable guilde, la vie musicale Ă©tait intense. Lâaccueil du Shabbat donnait lieu Ă de vĂ©ritables concerts spirituels. Ainsi Ă Prague, en 1678, eut lieu une grande procession qui comprenait plus de vingt instrumentistes, un chĆur de chantres avec leurs assistants et deux chĆurs de fidĂšles. Les klezmers Ă©taient Ă©galement requis pour les cĂ©lĂ©brations que la communautĂ© donnait en faveur de lâEmpereur rĂ©gnant. Mais de telles occasions ne se produisaient pas tous les jours. Afin de vivre, le musicien professionnel juif se produisait Ă©galement devant un public chrĂ©tien. De fait, les klezmers Ă©tablirent des passerelles entre les mondes juif et non-juif. Câest ainsi que lâon vit des musiciens juifs jouer dans des orchestres locaux, et des musiciens non-juifs intervenir dans les orchestres juifs appelĂ©s kapelyes, kompaniye ou orkestr. Câest ainsi Ă©galement que des Ă©changes musicaux entre Juifs et Tsiganes avaient lieu quotidiennement [4]Cette interaction entre Juifs et Tsiganes rĂ©sulte dâune communautĂ© de destin mĂȘme statut infĂ©rieur et mĂȘme mode de vie itinĂ©rant ainsi quâune prĂ©dilection pour les musiques dâinfluence ⊠Lire la suite. Au tournant du XXe siĂšcle, des centaines de milliers de Juifs dâEurope centrale et orientale fuyant les pogroms et la misĂšre, Ă©migrĂšrent aux Etats-Unis. Parmi eux, de nombreux musiciens trouvĂšrent du travail dans les théùtres, les cabarets, les hĂŽtels, les cafĂ©s, les cirques, et plus tard les cinĂ©mas. La communautĂ© juive amĂ©ricaine continuait de son cĂŽtĂ© Ă solliciter les klezmers pour les mariages et autres fĂȘtes traditionnelles. Elle possĂ©da bientĂŽt ses cafĂ©s, ses restaurants, ses cabarets et sa radio, oĂč pouvaient se produire les musiciens. Le théùtre yiddish fut Ă©galement un lieu oĂč chanteurs, musiciens et compositeurs purent donner libre cours Ă leur talent. Une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâacteurs, de chanteurs, tels Aaron Lebedeff 1873-1960 ou Molly Picon 1898- 1992, Ă©mergea Ă cette Ă©poque. Durant la seconde guerre mondiale, lâEurope centrale et orientale fut vidĂ©e de ses juifs âJudenreinâ par la barbarie nazie. Des communautĂ©s entiĂšres disparurent, emportant dans les limbes une culture plurisĂ©culaire. Mais aux Etats-Unis, la musique klezmer put survivre et mĂȘme prospĂ©rer comme musique de danse et de rĂ©jouissance grĂące Ă des musiciens comme Abe Schwartz 1881-1963, Harry Kandel 1885-1943, Naftule Brandwein 1889-1963 ou encore Dave Tarras 1897- 1989. Ayant flairĂ© des gains potentiels, lâindustrie du disque amĂ©ricaine sâintĂ©ressa dĂšs la fin du XIXe siĂšcle Ă ce rĂ©pertoire. A peu prĂšs 50 000 disques de musique juive â dont 700 pour la seule musique klezmer â furent gravĂ©s entre 1894 et 1942. AprĂšs la seconde guerre mondiale, la tendance Ă lâassimilation culturelle et le Sionisme qui prĂ©valaient chez les juifs dâAmĂ©rique relĂ©guĂšrent la musique juive aux oubliettes. La crĂ©ation de lâĂ©tat dâIsraĂ«l en 1948 suscita lâĂ©mergence dâun programme culturel et linguistique neuf qui ne regardait plus vers lâEurope de lâEst ; lâhĂ©breu remplaça le yiddish et la nouvelle culture israĂ©lienne devint un lieu de rĂ©fĂ©rence obligĂ© pour la diaspora. Cependant dans les annĂ©es 1970-1980, lâintĂ©rĂȘt pour la culture yiddish refit surface. Et par le jeu de quelques pionniers tels le clarinettiste Giora Feidman, Henry Sapoznik du groupe Kapelye ou encore Lev Liberman The Klezmorim, on vit rĂ©apparaĂźtre une musique qui fut nommĂ©e âklezmerâ par le mĂȘme hasard qui fit nommer âceltiqueâ la musique irlandaise. Partie des Ătats-Unis, cette ânouvelle vagueâ klezmer nâa pas tardĂ© Ă atteindre lâEurope et IsraĂ«l. En 1970, le mouvement revivaliste klezmer comptait 3 orchestres aux Etats-Unis ; en 1990, on en dĂ©nombrait plus de 50, dont 10 pour la seule agglomĂ©ration de New-York [5]PAYEN Dominique, La musique klezmer et les klezmorim de Berkeley, mĂ©moire de MaĂźtrise, UniversitĂ© de Rouen, oct. 1990, p. 31.. En France se crĂ©ent chaque annĂ©e des nouveaux groupes de musique klezmer et la production discographique consacrĂ©e Ă ce genre est en forte hausse. Constat partagĂ© par les professionnels âAvec un peu plus de vingt ans de retard sur les Etats-Unis, le phĂ©nomĂšne Klezmer dĂ©ferle sur notre vieil hexagone touchant sur son passage aussi bien les musiciens professionnels que les amateurs. Ces derniers sâinscrivent de plus en plus nombreux aux âKlezkampsâ Ă la française comme celui organisĂ©e pour la 1Ăšre fois Ă Paris en fĂ©vrier 2003 Ă la Maison de la Culture Yiddish ou les stages de klezmer du Yiddishland Ă la rencontre des CĂ©vennes » dont la 4Ăšme Ă©dition a eu lieu en juillet 2003. Si le klezmer est bel et bien vivant, il a tout de mĂȘme fortement Ă©voluĂ© en tĂ©moignent les instrument et le rĂ©pertoire actuellement en usage. Les instruments de la musique klezmer Les instruments jouĂ©s par les klezmers ont toujours Ă©tĂ© variĂ©s en premier lieu le violon et autres instruments Ă cordes frottĂ©es alto, violoncelle, contrebasse, mais Ă©galement la clarinette, la flĂ»te, le tambour et les cymbales puis au XXe siĂšcle les cuivres. Selon Henry Sapoznik, âlâimportant Ă©tait leur capacitĂ© Ă assumer le rĂ©pertoire local, la possibilitĂ© dâĂȘtre produit ou rĂ©parĂ© localement et leur portabilitĂ©â [6]SAPOZNIK Henry, Klezmer ! Jewish Music from old World to Our World, New-York, Schirmer books, 1999.. Au XVIIe et XVIIIe siĂšcles, les ensembles klezmers Ă©taient essentiellement composĂ©s dâun luth ou dâun petit ensemble dâinstruments Ă cordes â en gĂ©nĂ©ral, deux violons et une viole de gambe. On avait Ă©galement parfois recours au cymbalum cithare sur table frappĂ©e avec des petites mailloches dont la sonoritĂ© douce et virevoltante complĂ©tait admirablement le jeu virtuose des violons. En Ukraine, aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, la loi divisait les instruments de musique en deux catĂ©gories les âfortsâ cuivres et percussions et les âdouxâ cordes et flĂ»tes. Les juifs nâĂ©taient autorisĂ©s Ă jouer que la seconde sorte. Mais vers la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle, en liaison sans doute avec les fanfares militaires et les musiques de conscription, les ensembles klezmers commencĂšrent Ă intĂ©grer des instruments Ă vent, notamment la clarinette, puis progressivement des cuivres. LâaccordĂ©on Ă boutons de la fin du XIXe siĂšcle Ă©tait aussi trĂšs prisĂ©, mais dâun prix Ă©levĂ© et donc rare. Les percussions Ă©taient souvent rĂ©duites Ă un simple tambour tshekal ou une grosse caisse puk ou baraban avec ou sans cymbale tats. A la fin du XIXe siĂšcle, dans un souci dâĂ©quilibre, lâeffectif des instruments Ă cordes fut renforcĂ©. Câest ainsi que se constituĂšrent des orchestres de taille plus importante. Les premiers enregistrements de disques â en Europe dĂšs 1897, et surtout aux Etats-Unis ont Ă©galement influencĂ© la composition des orchestres. Les premiers enregistrements connus de musique klezmer concernent avant tout des petits ensembles de type deux violons et un cymbalum avec lâĂ©ventuelle adjonction dâun accordĂ©on. Cependant progressivement, les compagnies de disques favorisĂšrent les vents et les cuivres en raison des moyens techniques dâenregistrement de lâĂ©poque qui sâaccordaient mieux avec le son plus puissant et plus directionnel des cuivres que celui des instruments Ă cordes. Le tuba remplaça ainsi la contrebasse. Au Etats-Unis, sous lâinfluence du jazz, le saxophone et le banjo furent Ă©galement utilisĂ©s. De nos jours, les ensembles klezmer, succombant Ă la vague des musiques du monde, peuvent non seulement intĂ©grer des guitares, des pianos, mais aussi des instruments ethniques comme le didjeridoo ou le tabla ! Le rĂ©pertoire La musique klezmer est extrĂȘmement composite. Au courant hassidique [7]Le hassidisme est un mouvement mystique nĂ© en Podolie dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle. Il prĂŽne lâaccession au divin par des expĂ©riences collectives et extatiques sâappuyant ⊠Lire la suite, elle a empruntĂ© la joie, la ferveur et surtout les niggounim, ces mĂ©lodies sans paroles, faciles Ă mĂ©moriser et Ă rĂ©pĂ©ter. Elle y a adjoint, en un subtil mĂ©lange, des mĂ©lodies populaires juives ou non-juives, des musiques de danses profanes et des musiques synagogales. Comme pour lâart klezmer, le style cantorial ashkĂ©naze hazzanout comporte de nombreux ornements. De plus, il fait appel aux mĂȘmes modes, voire aux mĂȘmes motifs. Cette influence de la hazzanout sur la musique instrumentale juive est Ă©vidente, ne serait-ce que par le nom de certains ornements â comme le krachs soupir â qui proviennent directement de la tradition cantoriale. Cependant, câest surtout durant les danses et les cĂ©rĂ©monies juives que les klezmers pouvaient laisser leur talent sâĂ©panouir ; Ă chaque circonstance correspondait un type de musique pour les repas et le recueillement, on jouait surtout des niggounim. Mais la plus grande partie du rĂ©pertoire klezmer Ă©tait traditionnellement liĂ©e au mariage qui contient non seulement des musiques de danses broyges tants danse de rĂ©conciliation entre les belle-mĂšres ; patsh tants claque des mains ; freilekh danse circulaire ; sher quadrille ; etc. mais Ă©galement des musiques rituelles et processionnelles lâarrivĂ©e et le dĂ©part des invitĂ©s, la procession des mariĂ©s sous le dais nuptial la khupa, etc.. Le rĂ©pertoire klezmer au sens large inclut aussi de nombreuses chansons yiddish, traditionnelles ou rĂ©centes. Ceci nâest pas surprenant si lâon sait, dâune part, que les mariages traditionnels Ă©taient animĂ©s par un badkhan, un maĂźtre de cĂ©rĂ©monie tenant aussi les rĂŽles dâimprovisateur comique, de parodiste ou de moraliste, voire de chanteur ; et dâautre part que la fĂȘte de Pourim, commĂ©morant le salut des juifs de Perse par la reine Esther donnait aussi lieu Ă des reprĂ©sentations Pourimshpil oĂč figuraient musiciens, acteurs et chanteurs. Si le rĂ©pertoire est variĂ©, il nâen demeure pas moins que le klezmer est un genre musical aisĂ©ment reconnaissable, mĂȘme par le profane. Quelles en sont les principales caractĂ©ristiques musicales ? SystĂ©matique musicale Le klezmer emprunte sa conception Ă la musique orientale la mĂ©lodie a la place primordiale et le discours se dĂ©veloppe linĂ©airement grĂące Ă lâornementation et Ă lâimprovisation modale. Mais ce qui frappe le plus quand on Ă©coute de la musique klezmer, câest une sensation de libertĂ©, voir mĂȘme de chaos sonore. Comme si tous les instruments parlaient en mĂȘme temps ! Et pourtant, tous disent la mĂȘme chose, tous re rĂ©fĂšrent Ă un mĂȘme modĂšle mĂ©lodique, mais que chacun dĂ©veloppe Ă sa façon. On est bien dans un rapport dâhĂ©tĂ©rophonie, comme celui rĂ©gnant Ă la synagogue lorsque chaque fidĂšle entonne la priĂšre Ă sa hauteur, sa vitesse, avec son phrasĂ© et ses ornements prĂ©fĂ©rentiels. Lâharmonie nâest toutefois pas totalement absente ; elle est cependant soumise Ă la mĂ©lodie ainsi, un seul accord peut suffire pour toute une section de morceau, soit 8, 16 ou 24 mesures ! Câest la friction entre la mĂ©lodie et lâharmonie sous-jacente qui produit les dissonances et crĂ©e la tension mĂ©lodique typique de cette musique. Lâornementation est extrĂȘmement riche et variĂ©e krekhts gĂ©missement, dreydelekh grupetto, tshok cliquetis, etc.. Le vibrato est peu pratiquĂ© mais les notes longues sont agrĂ©mentĂ©es de trilles. Les glissandi sont souvent utilisĂ©s par les violonistes mais aussi par dâautres instrumentistes. Enfin, lâapproche dâune note sâeffectue assez souvent par son appoggiature infĂ©rieure. Lâimprovisation est frĂ©quemment utilisĂ©e dans la musique klezmer. A lâorigine, elle consistait Ă modifier le phrasĂ©, les articulations ou les ornements dâune mĂ©lodie, ou Ă y adjoindre des âenjolivuresâ. Mais cette conception a naturellement beaucoup Ă©voluĂ© au XXe siĂšcle sous lâinfluence du jazz avec lâapparition de solos basĂ©s sur les grilles dâaccords du thĂšme. Les musiques klezmers utilisent principalement cinq grands types de modes le mode majeur, les modes mineurs naturel, harmonique et mĂ©lodique ascendant et trois modes synagogaux shtaygerim [8]Le shtayger ou steiger â terme signifiant âmodeâ ou âmaniĂšreâ en yiddish â est un modĂšle mĂ©lodique servant de base Ă lâimprovisation du chantre. Il se ⊠Lire la suite Ahava Raba grand amour, Mi sheberakh celui qui bĂ©nit et AdonoĂŻ molokh Dieu roi, nommĂ©s dâaprĂšs lâincipit de priĂšres connues. Ces shtaygerim sont dĂ©finis par une modalitĂ© formulaire trĂšs proche de celle des modes arabes maqamat ou indien raga. Ils peuvent utiliser un nombre de notes infĂ©rieur ou supĂ©rieur Ă lâoctave dans ce cas, les notes de lâoctave supĂ©rieure ne sont pas forcĂ©ment identiques Ă celles de lâoctave infĂ©rieure cf. AdonoĂŻ molokh ; les pentes ascendante et descendante de lâĂ©chelle peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes Mi sheberakh; le dĂ©roulement mĂ©lodique est rĂ©gi par des rĂšgles strictes hiĂ©rarchie entre les degrĂ©s notes de cadence, de demi-cadence, etc. et lâutilisation de formules ou motifs caractĂ©ristiques du mode [9]Cf. AVENARY, Hanoch, âShtaygerâ, Encyclopaedia JudaĂŻca, Jerusalem, Keter Publishing House, 1972, vol. 14, pp. 1464-1466.. Les rythmes, gĂ©nĂ©ralement binaires, empruntent les caractĂ©ristiques des danses auxquelles ils se rĂ©fĂšrent khosidl, hora, terkish, sirba, etc.. Cependant dans certaines piĂšces taksim ou doĂŻna par exemple ou Ă lâintĂ©rieur dâun morceau, il peut y avoir des passages non mesurĂ©s lâaccompagnement, souvent jouĂ© Ă lâaccordĂ©on ou au cymbalum, se contente de tenir une note ou un accord sur lequel le soliste improvise sa mĂ©lodie. A lâorigine, le tempo avait une grande libertĂ© et fluctuait en fonction de lâatmosphĂšre ou du public il fallait lâaccĂ©lĂ©rer lorsque lâambiance sâĂ©chauffait ou le ralentir lorsquâune grand-mĂšre entrait dans la danse. Cette adaptation aux circonstances est Ă©galement perceptible dans la façon de terminer les morceaux une montĂ©e chromatique rapide dĂ©bouchant sur la suite mĂ©lodique et harmonique VIII â V â I, jouĂ©e a tempo ou le plus souvent ralentie, permettait de conclure la piĂšce rapidement et Ă nâimporte quel moment en fonction des Ă©vĂšnements entrĂ©e de la mariĂ©e, annonce dâun cadeau, etc.. Le klezmer traditionnel Ă©tait une musique purement fonctionnelle, liĂ© au mode de vie des Juifs ashkĂ©nazes. Actuellement, les choses sont quelque peu diffĂ©rentes comme le jazz, le klezmer devient un genre Ă part entiĂšre ; il est jouĂ© par des artistes de toutes origines et toutes religions, et a gagnĂ© ces lettres de noblesse en montant sur scĂšne. Il faut dire que le particularisme du klezmer est gommĂ© par lâuniversalisme de ses inspirations mĂ©lange de musiques populaires roumaine, russe, polonaise, ukrainienne, lituanienne, hongroise, grecque, ottomane turque ou arabe et surtout tsigane, le klezmer nâest-il pas une des premiĂšres musiques de âfusionâ ? Mais en quittant son milieu et sa fonction originelle, le klezmer risque aussi de perdre son identitĂ©. Et comme le constate la sociologue Barbara Kirshenblatt-Gimblett, passer dâune âmusique traditionnelleâ Ă une âmusique patrimonialeâ nâest pas sans danger [10]Cf. KIRSHENBLATT-GIMBLETT Barbara, La renaissance du klezmer rĂ©flexions sur un chronotope musical », Cahiers de LittĂ©rature Orale, n°44, 1998, pp. 229-262. Voir en particulier le passage ⊠Lire la suite. Aujourdâhui, les musiciens klezmers oscillent entre respect, tradition et modernitĂ©. Les uns font Ćuvre de fidĂ©litĂ© en reproduisant les sons et les arrangements du passĂ©. Les autres ont conservĂ© au klezmer sa fonction paraliturgique en jouant pour les mariages et les fĂȘtes juives. Les derniers, enfin â de loin les plus nombreux â marient leur musique, lâun Ă la musique contemporaine, lâautre au jazz, le troisiĂšme aux musiques du monde⊠Mais aprĂšs tout, le klezmer nâest-il pas une musique de mariage ? Voir la vidĂ©o sur la confĂ©rence âLe renouveau du klezmer â HervĂ© Roten et Denis Cuniot
pUg6. 7r2u0et9qj.pages.dev/2477r2u0et9qj.pages.dev/3087r2u0et9qj.pages.dev/587r2u0et9qj.pages.dev/327r2u0et9qj.pages.dev/2637r2u0et9qj.pages.dev/1807r2u0et9qj.pages.dev/1387r2u0et9qj.pages.dev/1987r2u0et9qj.pages.dev/266
ensemble de musiciens jouant surtout des cuivres