Regarderen exclusivité tous les replay de Chacun son tour - Proposé en streaming sur France 2 et diffusé le 27 août 2022

06/12/2021 Ă  0912 par David POULENARD Vainqueur d'une magnifique table finale, ce spĂ©cialiste du online dĂ©croche sa premiĂšre victoire live et mĂȘme sa premiĂšre ligne... DotĂ©e d'un casting de grande qualitĂ©, cette finale a tenu ses promesses avec un scĂ©nario trĂšs bien Ă©crit dans le dĂ©cor toujours parfait du Club Montmartre. Tout a commencĂ© sur les chapeaux de roue avec l'inĂ©vitable surprise pour bien lancer l'action l'Ă©limination d'un des favoris, Jean Montury. Une finale Ă  oublier pour le vainqueur de l'EPT Malte... MĂȘme constat pour Nicolas Burtin avec 4000 € de plus qui fut le suivant Ă  rejoindre le rail. Deux sorties de joueurs sĂ©rieux assez inattendues donnant Ă  la suite de la finale une nouvelle orientation. Ce fut ensuite le tour de Samir Chebaane de tirer sa rĂ©vĂ©rence, aprĂšs avoir bataillĂ© prĂšs de deux jours avec une poignĂ©e de blinds le rĂ©sistant peut ĂȘtre satisfait de cette belle sixiĂšme place rĂ©compensĂ©e par un chĂšque de €. Il fallait pour la renommĂ©e internationale de ce TexaPoker Millenium by PokerStars un joueur Ă©tranger en finale, le Grec Nikitas Mantikos a parfaitement habitĂ© le rĂŽle, avant de quitter l'Ă©cran en cinquiĂšme position. A quatre left, personne n'a rien lachĂ©, les jetons se sont Ă©changĂ©s avec de nombreux 3 et 4-bet prĂ©flop, un petit jeu sans flop dans lequel Thibault Renard s'est montrĂ© efficace, rĂ©ussissant Ă  s'emparer du lead et mĂȘme Ă  le conserver aprĂšs l'Ă©limination de Wellington Guedes, victime d'un Jean-Paul Pasqualini une fois de plus chirurgical. Avec deux adversaires munis de gros tapis, la situation de Benoit Grobocopatel s'annonçait compliquĂ©e, mais ce fut sans compter un carrĂ© d'as que Thibault Renard eut la mauvaise idĂ©e de bluffer. Le coup dont tout le monde rĂȘve qui permit Ă  Grobocopatel de doubler et de survivre suffisamment longtemps pour assister Ă  l'Ă©mination de Pasqualini, troisiĂšme pour un joli gain de €. SacrĂ© scĂ©nario ! Auant spoiler le dĂ©nouement sans attendre, avec 3 millions de jetons contre 16 millions et malgrĂ© une rĂ©sistance acharnĂ©e, Benoit Grobocopatel n'est pas parvenu Ă  rĂ©aliser le miracle espĂ©rĂ© par ses soutiens. Il se contentera d'une rĂ©compense de €, de loin son plus gros gain jusqu'alors. Quant au rusĂ© Thibault Renard, son agressivitĂ© a fait merveille dans la deuxiĂšme partie de la finale, c'est donc logiquement qu'il rĂ©cupĂšre le pique noir et surtout les € qui constituent sa premiĂšre ligne officielle. Ce qui s'appelle dĂ©buter fort ! RĂ©sultats 1. Thibault Renard € 2. Benoit Grobocopatel € 3. Jean-Paul Pasqualini € 4. Wellington Guedes € 5. Nikitas Mantikos € 6. Samir Chebaane € 7. Nicolas Burtin € 8. Jean Montury € L'incontournable twist d'un bon scĂ©nar...

Lescandidats qui perdent leur duel de culture gĂ©nĂ©rale rĂ©intĂšgrent le public et peuvent donc ĂȘtre Ă  nouveau tirĂ©s au sort, afin de retenter leur chance et accumuler les gains. On avait quittĂ© le sympathique Bruno Guillon en larmes au moment de clĂŽturer le dernier numĂ©ro des Z’amours samedi 21 aoĂ»t 2021. "Voilà
 c’était la derniĂšre des Z’amours
 j’ai pas les mots
 au nom de toutes les Ă©quipes
 qui ont travaillĂ© pour vous distraire
 depuis 1995
 merci !.. Et surtout
 aimez-vous ! Émoji cƓur", pouvait-on lire sur les morceaux de carton que l’animateur de Fun radio, gagnĂ© par l’émotion, a fait dĂ©filer. Jean-Luc Reichmann, ancien prĂ©sentateur de l’émission, a lui aussi rendu hommage au programme qui l’a rendu populaire. "Cher Bruno, Cher Tex, TrĂšs ChĂšres Ă©quipes des Z’AMOURS. C’est en 1995 qu’a dĂ©butĂ© cette merveilleuse histoire qui se termine aujourd’hui. Merci Merci Merci Ă  tous et surtout un Ă©norme BRAVOOOO pour ce magnifique parcours", a-t-il deux jours plus tard, Bruno Guillon avait retrouvĂ© le sourire et son crĂ©neau de fin de matinĂ©e sur la deuxiĂšme chaĂźne. L’animateur a lancĂ© le premier numĂ©ro de Chacun son tour, nouveau jeu de France 2. Avec ce programme, Delphine Ernotte espĂšre donc dĂ©finitivement tourner la page des Z’amours et fidĂ©liser les tĂ©lĂ©spectateurs. Mais au vu des premiĂšres rĂ©actions, ce n’est pas gagné Les internautes dĂ©molissent le concept de "Chacun son tour" sur France 2Le principe de Chacun son tour est simple. Les trente personnes du public sont Ă©galement les protagonistes du jeu. Chacun dispose d’un numĂ©ro et deux d’entre eux sont tirĂ©s au sort en dĂ©but d’émission pour participer Ă  un premier duel. Bruno Guillon leur pose deux questions Ă  tour de rĂŽle. Le vainqueur de ce face-Ă -face tente sa chance au billard japonais pour augmenter ses gains. Puis il retourne Ă  sa place en attendant un prochain duel. Le perdant voit, pour sa part, son numĂ©ro remis en jeu. Un concept assez simple mais qui visiblement n’a pas convaincu tout le monde. "chacunsontour Bon et bien j’aime pas, ça sera sans moi", "Cela n’a culturellement aucun intĂ©rĂȘt et ce n’est pas spĂ©cialement drĂŽle, donc pour l’instant je ne sais pas trop quoi penser.", "Mon dieu ! Qui a pu valider le nouveau jeu chacunsontour sur France 2 ? Ça n’a aucun intĂ©rĂȘt, une dramaturgie proche du nĂ©ant
", "chacunsontour c’est beaucoup moins interactif que leszamours du coup. Bof, déçue", peut-on lire sur voir aussi Bruno Guillon paye le cafĂ© aux animateurs de radio Ă  lire aussi Jean-Luc Reichmann, patron "trĂšs chiant" ses collaborateurs dĂ©missionnent-ils Ă  la pelle ? "Plus souriante", "Moins de mĂ©pris", "Virez Lapix !" les internautes plĂ©biscitent Karine Baste-RĂ©gis et dĂ©zinguent Anne-Sophie Lapix
Dans« Chacun son Tour », les candidats, ce sont les membres du public eux-mĂȘmes ! 30 joueurs potentiels, amis, collĂšgues, amoureux, issus de la mĂȘme famille ou venus en solo, rĂ©unis avec
Pour t’inscrire au casting de l’émission CHACUN SON TOUR, tu trouveras ci-dessous les coordonnĂ©es pour contacter l’équipe casting de l’émission. Sache que nous ne serons pas dans la capacitĂ© de te tenir informĂ©e du statut de ta candidature, ni d’une date de casting si celui est clos pour le moment ! Il est donc inutile de m’envoyer un mail Ă  ce sujet ! Je ne serais pas dans la capacitĂ© de te rĂ©pondre. NOUVEAU Chaque mercredi Ă  9h00, reçois en exclusivitĂ© la newsletter de Passe Ton Casting avec tous les nouveaux articles et derniers castings en cours, avant tout le monde et gratuitement ! CLIQUE ICI POUR T’INSCRIRE Passe Ton Casting est une plateforme web dans le but de te faciliter les dĂ©marches pour postuler au casting de tes Ă©missions TV. 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En tout cas, merci d’ĂȘtre passĂ© par Passe Ton Casting pour ton casting de CHACUN SON TOUR ! ï»żLundi23 aoĂ»t 2021, France 2 a dĂ©finitivement tournĂ© la page des Z'amours en prĂ©sentant un nouveau jeu baptisĂ© Chacun son tour. Mais le concept n'a pas convaincu tous Tour de France Les cols des PyrĂ©nĂ©es et leurs lĂ©gendes Sport Tour de France Les cols des PyrĂ©nĂ©es et leurs lĂ©gendes Tour de France Les cols des PyrĂ©nĂ©es et leurs lĂ©gendes Par la rĂ©daction du Journal Sud Ouest AVANT-PROPOS Indispensables PyrĂ©nĂ©es! En 1910, pour la premiĂšre fois dans l'histoire du Tour, les coureurs s'Ă©lançaient Ă  l'assaut de la haute montagne. Ce massif redoutĂ© a fortement contribuĂ© Ă  forger la lĂ©gende de la Grand Boucle. La nostalgie est au rendez-vous d'un sport qui, ces derniĂšres annĂ©es, s'est plutĂŽt lamentĂ© de son prĂ©sent. Ce n'est pas par hasard. Le passĂ© du cyclisme est son grand consolateur. S'il n'est point question de dĂ©cliner Ă  l'envi le couplet c'Ă©tait mieux avant », il faut bien admettre que le sport cycliste doit l'essentiel de la popularitĂ© qui lui reste Ă  ses grands anciens. Et donc au théùtre de leurs exploits. Et par consĂ©quent aux PyrĂ©nĂ©es. Avant d'ĂȘtre un terrain de sport de 3 000 ou 4 000 kilomĂštres, le Tour est d'abord une leçon de gĂ©ographie française. De plaines en forĂȘts et de vallons en collines, comme chantait Jean Ferrat, il impose aux coureurs une variĂ©tĂ© qui valorise les coureurs complets. La haute montagne a toutefois une place Ă  part car c'est elle qui rĂ©vĂšle les champions. Mais quand on parle de haute montagne, on ne procĂšde pas toujours Ă  un distinguo entre Alpes et PyrĂ©nĂ©es. Sac Ă  douleurs. On a tort. S'il ne s'agissait de pics, de cols et de vallĂ©es, on pourrait presque dire que les deux massifs ont chacun leur personnalitĂ©, au point que n'importe quel suiveur est tentĂ© d'effectuer la comparaison. Il y a les pro-Alpes et les pro-PyrĂ©nĂ©es, comme il y a les chasseurs et les pĂȘcheurs, les amateurs de chats et les amoureux des chiens. Il y a ceux qui trouvent les Alpes grandioses mais vendues au tourisme de masse, les PyrĂ©nĂ©es Ă©triquĂ©es mais demeurĂ©es souvent dans leur jus. Ce sont lĂ  apprĂ©ciations de suiveurs. Les coureurs, en gĂ©nĂ©ral, jettent tous les cols ensemble dans leur sac Ă  douleurs. À chacun ses classiques. À l'Alped'Huez et Morzine, les PyrĂ©nĂ©es opposent Pau-Luchon et son enchaĂźnement de quatre cols ñ€” Aubisque, Tourmalet, Aspin et Peyresourde ñ€” baptisĂ© cercle de la mort » par les chroniqueurs du dĂ©but du XXe siĂšcle alors qu'il s'agit bel et bien d'un alignement peu circulaire entre BĂ©arn, Bigorre et Haute-Garonne, susceptible d'ĂȘtre empruntĂ© en sens inverse ou avec quelques variantes. Il faut toutefois se garder de rĂ©duire les PyrĂ©nĂ©es cyclistes Ă  ce cĂ©lĂšbre quatuor. L'AriĂšge a aussi ses petits cols vicieux comme la Core ou plus encore le port de PailhĂšres, dĂ©couvert rĂ©cemment. Le BĂ©arn prĂ©sente Marie-Blanque et le Soudet ; le Pays basque avance le Burdincurutcheta et le port de rai-, rau, le Languedoc-Roussillon, le Jau et le Puymorens ; la Haute-Garonne, le MentĂ© fatal Ă  Luis Ocaria et le Portet-d'Aspet mortel Ă  Fabio Casartelli. On voit par lĂ  que les PyrĂ©nĂ©es ont du sang sur leurs routes. Dans ce florilĂšge, une place particuliĂšre doit ĂȘtre laissĂ©e aux stations de sommet. SuperbagnĂšres a ouvert la sĂ©rie d'arrivĂ©es en altitude en 1961. Puis d'autres ont suivi la tendance La Mongie en 1970, Font-Romeu en 1973, puis le Pla-d'Adet en 1974, Guzet Neige en 1984, Luz-Ardiden en 1985, mais aussi Cauterets Cambasque, Andorre Arcalis, Piau-Engaly, Lourdes Hautacam et le plateau de Beille, cul-de-sac au milieu de nulle part marquĂ© par les annĂ©es Armstrong. Toutes ont acquis grĂące au Tour une notoriĂ©tĂ© touristique qu'elles n'auraient jamais obtenue autrement, tout en dĂ©signant d'authentiques champions. Dramaturgie cycliste. D'autres lieux sont entrĂ©s dans la lĂ©gende. SainteMarie-de-Campan doit tout Ă  la forge oĂč EugĂšne Christophe rĂ©para sa fourche en 1913. Loures-Barousse, en Haute-Garonne, fut le théùtre de l'abandon de l'Ă©quipe d'Italie en 1950. Et l'on passe sur tous ces endroits improbables et escarpĂ©s oĂč des coureurs de renom ont connu la chute ou la dĂ©faillance, leur confĂ©rant un caractĂšre dramatique. En somme, le Tour ne peut pas plus se passer des PyrĂ©nĂ©es que l'inverse. Elles constituent un Ă©lĂ©ment essentiel de la dramaturgie cycliste, et chaque fois que les organisateurs ont voulu les escamoter, le plat a singuliĂšrement manquĂ© d'Ă©pices. Il est vrai qu'Ă  la diffĂ©rence des Alpes, elles favorisent l'offensive et les coureurs entreprenants. À cela plusieurs raisons. Si les cols pyrĂ©nĂ©ens sont souvent moins longs que les alpestres, ils sont situĂ©s plus prĂšs les uns des autres avec des passages plus courts dans les vallĂ©es. Ainsi, un coureur Ă©chappĂ© aura moins de risques de se faire rejoindre, comme l'a dĂ©montrĂ© dans l'Ă©poque moderne Richard Virenque, vainqueur Ă  Cauterets et Luz-Ardiden. Ce terrain peut aussi favoriser des coureurs plus modestes mais audacieux, comme le BĂ©arnais Bernard Labourdette, triomphateur Ă  Gourette en 1971, ou Javier Otxoa en 2000 Ă  Hautacam avec Lance Armstrong Ă  ses trousses. Il est toujours plus difficile Ă  une forte Ă©quipe de s'organiser pour aller chercher un Ă©chappĂ© dans les PyrĂ©nĂ©es que dans les Alpes, oĂč les leaders envoient souvent leurs seconds couteaux en Ă©claireurs dans les vastes vallĂ©es de la Maurienne ou de la Romanche pour parer Ă  toute Ă©ventualitĂ© fĂącheuse. En cela, les Alpes sont plus tactiques » que les PyrĂ©nĂ©es, oĂč il est souvent difficile de rattraper une mauvaise inspiration ou un placement approximatif. Pour dĂ©fendre un maillot jaune, mieux vaut se trouver dans les Alpes. Veillons toutefois Ă  ne pas procĂ©der Ă  d'abusives gĂ©nĂ©ralitĂ©s. Comme tous les plus de 2 000 mĂštres, le Tourmalet prĂ©sente une difficultĂ© comparable aux grands cols du Queyras Izoard, Vars ou du DauphinĂ© Madeleine, Glandon, Croix-deFer. Mais les cols de la Chartreuse Granier, Coq, Cucheron, guĂšre supĂ©rieurs Ă  1 500 mĂštres, ressemblent fortement Ă  certains cols du BĂ©arn ou de l'AriĂšge. Ce qui fait la vĂ©ritable difficultĂ© de la haute montagne, c'est d'abord l'enchaĂźnement des cols qui finit par user les organismes bien plus efficacement qu'une course de cĂŽte », fĂ»t-ce Ă  l'Alpe-d'Huez. C'est aussi sa situation dans l'Ă©preuve, en dĂ©but ou en fin de Tour. C'est enfin la mĂ©tĂ©o, et sur ce plan, les PyrĂ©nĂ©es, souvent pluvieuses ou brumeuses, offrent une rigueur largement Ă©quivalente Ă  celle des Alpes. Les plus convaincus sont d'ailleurs les coureurs eux-mĂȘmes, et depuis longtemps. Il suffit d'observer lĂ©s visages douloureux, boueux et grimaçants des premiers escaladeurs sur les photos d'archives pour comprendre que franchir les PyrĂ©nĂ©es est d'abord une affaire de courage. C'est pour cela que le public s'y bouscule toujours, un siĂšcle aprĂšs leur exploration par un journaliste de L'Auto » nommĂ© Alphonse Steines. DiffĂ©rence notable on y monte en camping-car. Par HervĂ© Maturin ANDORRE Un mĂ©choui sur l'estomac Le premier passage du Tour de France dans la principautĂ© reste marquĂ© par la dĂ©faillance de Jacques Anquetil et, une fois n'est pas coutume, la malchance de Raymond Poulidor. Quel Tour que ce Tour 1964 ! FrappĂ© au coeur le 11 juillet, lors de l'Ă©tape Bordeaux-Brive, par l'accident de Port-de-Couze Dordogne qui fait neuf victimes parmi les spectateurs qui attendaient le passage de la course, il trouvera, le lendemain, son dĂ©nouement dans le mĂ©morable mano a mano du Puy-de-DĂŽme entre Anquetil et Poulidor qui divisera dĂ©finitivement la France des annĂ©es 65 en deux clans les anquetilistes et les poulidoriens... Et permettra Ă  MaĂźtre Jacques d'entrer dans la lĂ©gende du cycle comme le premier quintuple vainqueur de la course des courses... À l'entrĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es, le parcours du Tour passe pour la premiĂšre fois le sommet andorran de l'Envalira. Et mĂȘme deux fois, en fin de Perpignan-Andorre et au dĂ©part d'Andorre-Toulouse. Une innovation assez hardie pour une terra incognita de la caravane du Tour. Seulement, entre les deux, se situe un dimanche de repos, le 5 juillet. Le peloton met pied Ă  terre Ă  Ax-les-Thermes. Le lendemain, ça sera la le Ă©tape... celle au cours de laquelle le mage Bellone a prĂ©dit Ă  Anquetil qu'il abandonnera et connaĂźtra les pires malheurs. Le mĂ©choui de Radio Andorre. Est-ce le besoin de trouver un rĂ©confort ou simplement le caractĂšre volontiers festif et provocateur du Normand qui a repris le dessus ? Toujours est-il qu'alors que ses adversaires mettent Ă  profit cette journĂ©e sans course pour se reposer et faire une sortie Ă  vĂ©lo afin de ne pas briser le rythme, lui ne fait rien de tel. Avec son Ă©pouse et son directeur sportif, RaphaĂ«l Geminiani, il rĂ©pond Ă  l'invitation du mĂ©choui de Radio Andorre. Les clichĂ©s du jour le montrent assis sur un caisson, dĂ©vorant sa piĂšce de mouton Ă  belles dents tandis que le grand Gem » lui remplit un gobelet de ce qui paraĂźt bien ĂȘtre de la sangria. Une scĂšne charmante mais qui Ă©voque davantage la journĂ©e de retrouvailles de rapatriĂ©s d'Afrique du Nord que le temps de repos d'un champion en plein Tour de France... Un mĂ©choui n'a jamais constituĂ© la prĂ©paration idĂ©ale. Ayant eu vent de cet Ă©cart, l'Auvergnat Antonin Magne et le Provençal Raoul RĂ©my, les patrons de Poulidor et de BahamontĂ©s, qui ne sont pas nĂ©s de la derniĂšre pluie, poussent leurs champions Ă  tester la digestion d'Anquetil dĂšs que l'occasion va se prĂ©senter. L'Envalira, enveloppĂ© dans un Ă©pais brouillard, se dresse devant le peloton, dĂšs le dĂ©part de cette fameuse quatorziĂšme Ă©tape. Jamais simple de grimper un gros col Ă  froid, un lendemain de jour de repos. C'est mĂȘme le type d'exercice qui peut terroriser un peloton. Federico BahamontĂšs et quelques Espagnols, dont Julio Jimenez, attaquent d'emblĂ©e. Poulidor les suit, apparemment dĂ©pourvu d'intentions belliqueuses car il restera 200 kilomĂštres Ă  avaler avant de parvenir dans la Ville rose. Mais trĂšs vite leur parvient l'information que subodoraient leurs madrĂ©s coaches » ; non seulement Anquetil ne les accompagne pas, mais il est trĂšs mal, laissant filer plusieurs autres groupes, glissant inexorablement. Le coup de bambou, sinon du mage, du moins de la sorciĂšre aux dents vertes que tous les champi- ons redoutent. Il se pense alors au bord de l'abandon, tĂ©tanisĂ©, ne parvenant plus Ă  faire tourner ses jambes, les poumons asphyxiĂ©s. Son fidĂšle Louis Rostollan est restĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s. Il l'entend parler d'abandon et lui rĂ©torque Merde ! Souviens-toi que tu t'appelles Anquetil ! » Il reste 6 kilomĂštres Ă  gravir. Ils seront trĂšs difficiles mais dans sa tĂȘte, fouettĂ©e par la pique de son ami, provençal, Anquetil commence Ă  ĂȘtre un peu mieux au fur et Ă  mesure que le sommet approche. Le champion sait alors qu'il peut surmonter sa dĂ©faillance mais il lui faudra des circonstances de course favorables. Ces circonstances, il va les trouver et savoir les forcer... Il se lance dans la descente la plus vertigineuse et risquĂ©e qu'il ait jamais accomplie. Sauver le maillot jaune. Quand on est un champion, on rencontre souvent la chance. Anquetil la cĂŽtoie trois fois ce jour-lĂ . Dans le brouillard trĂšs dense qui accompagne cette descente vertigineuse, il peut se guider avec les feux arriĂšre des vĂ©hicules de presse qui ont laissĂ© filer les attaquants pour rester avec lui, lĂ  oĂč se passe l'Ă©vĂ©nement... Il rattrape un premier groupe. C'est celui des Pelforth » de Maurice de Muer qui essaient Ă  tout prix de sauver le maillot jaune, de toute façon en sursis, de Georges Groussard, le hĂ©ros de la premiĂšre partie de ce Tour. Les solides Anglade, Janssen, Delberghe, FouchĂ© deviennent les auxiliaires d'Anquetil, les artisans de sa remontĂ©e. Et ce qui devait arriver se produit. A 30 kilomĂštres de Toulouse, la jonction est faite avec l'avant. Mais le miraculeux rĂ©tablissement d'Anquetil n'est pas fini. Poulidor crĂšve et, dans l'affolement qui suit, le mĂ©canicien du si mĂ©ticuleux Antonin Magne parvient Ă  faire tomber le Limousin, ce qui fausse le cadre de son vĂ©lo. Avant que Poulidor ait pu reprendre la route et son rythme, le groupe de tĂȘte, toujours amenĂ© par le train des Pelforth » et dans lequel Anquetil s'est calĂ©, file vers Toulouse. Au terme de cette folle Ă©tape, Poulidor, qui aurait pu terrasser son rival, coupe la ligne avec un passif de 2 minutes 36... Baroud de poupou ». C'est le sprinter belge Édouard Sels qui s'impose dans la Ville rose mais c'est le formidable renversement de situation entre les deux champions français que la chronique du Tour retiendra. Il restera Ă  Anquetil Ă  consulter un pneumologue le soir Ă  Toulouse pour qu'il le rassure sur ses ennuis respiratoires de l'Envalira, puis Ă  gagner les deux contre-la-montre, Ă  commencer par celui qui conduit de Peyrehorade Bayonne. Et malgrĂ© le formidable baroud de Poupou » dans le Portillon, qui lui permet de remporter Ă  Luchon une de ses plus belles victoires en solitaire, puis au Puy-de-DĂŽme, Anquetil conserve une avance de 55 secondes pour remporter, le 14 juillet, son cinquiĂšme et dernier Tour de France... En 65, le dernier grand dĂ©fi de MaĂźtre Jacques se portera sur l'Ă©poustouflant doublĂ© CritĂ©rium du DauphinĂ© et Bordeaux-Paris. Un pari fou sur un mĂȘme week-end. Mais il ne se risquera plus sur les routes du Tour. Sans pour autant penser que Poulidor, son rival malheureux, ne parviendrait jamais Ă  forcer le destin lors des annĂ©es suivantes, celles qui prĂ©cĂ©dĂšrent l'Ăšre du merckisme et qui virent successivement Felice Gimondi Lucien Aimar, Roger Pingeon et Jan Janssen s'imposer Ă  Paris. Par Jean-Claude Felon PLATEAU DE BEILLE Gagner ici, c'est gagner le tour! Les 4 Ă©tapes arrivĂ©es au plateau de Beille ont toutes Ă©tĂ© remportĂ©es par le futur vainqueur du tour de france. DĂ©couvert par le peloton en 1998, ce col hors catĂ©gorie n'Ă©tait accessible, dix ans plus tĂŽt, que par un chemin de terre Ă  peine praticable. Sur le plateau de Beille, nous renseigne un Toulousain qui a l'air de s'y connaĂźtre. Les deux ingrĂ©dients essentiels sont rĂ©unis. Un, le sol est humide. Deux, il y a pas mal de bouses de vache. Le terrain est donc propice Ă  la cueillette du psilocybe. Du coup, des voitures immatriculĂ©es 31, remplies de jeunes gens enthousiastes, viennent se garer chaque automne sur le plateau, entre la fin septembre et les derniers soupirs d'octobre. De temps en temps, des gendarmes les y attendent avec une paire de jumelles. C'est la saison du champignon hallucinogĂšne, celui qui, diton, fait s'envoler les poulets rĂŽtis, et qui se monnaie environ 50 euros la poignĂ©e sous les manteaux du centre-ville de Toulouse. Mais aucune consommation de psilo », fĂ»t-il du meilleur cru du plateau, n'aurait pu provoquer une hallucination aussi incroyable que ce que la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme a amenĂ©, en moins de quinze ans, au sommet de Beille. Au milieu des annĂ©es 1980, un chemin de terre cahoteux et solitaire grimpait en zigzags le long de la montagne depuis Les Cabannes, village accrochĂ© au pied du col Ă  535m d'altitude, jusqu'au plateau, Ă  prĂšs de 1 800 mĂštres. Il Ă©tait tout juste praticable. Alors, imaginer qu'un jour, une foule de plus de 150 000 person- nes refermerait son chaleureux Ă©tau sur cet itinĂ©raire indĂ©cis pour voir triompher quelques uns des plus grands champions cyclistes de leur Ă©poque ; imaginer que les lacets caillouteux des bergers et des cueilleurs de cĂšpes allaient devenir une Alpe d'Huez pyrĂ©nĂ©enne, oĂč un AmĂ©ricain au nom d'astronaute planterait sa banniĂšre Ă©toilĂ©e au sommet ; imaginer que le tranquille pĂąturage des vaches ariĂ©geoises et des chevaux de MĂ©rens Ă  la robe noire zain allait devenir un podium Ă  nul autre pareil, parce que capable de toujours dĂ©signer celui qui doit remporter le Tour de France ; oui, imaginer tout cela au milieu des annĂ©es 1980 relevait d'une hallucination qui ne doit rien aux champignons non conventionnels qu'on peut dĂ©busquer par ici. Impossible de se croiser. C'est un rĂȘve auquel on n'aurait jamais cru quand on a commencĂ© », reconnaĂźt avec le recul Patrice Gau. Aujourd'hui directeur de l'Office de tourisme de Luchon, cet ancien footballeur a Ă©tĂ© le directeur de la station de ski de fond du plateau de Beille pendant 16 ans, de sa crĂ©ation en 1987 Ă  2003, et il fut l'un des principaux artisans de la venue du Tour de France. Entre le canton trĂšs touristique d'Ax-les-Thermes et celui de Tarascon- sur-AriĂšge, porte de la Haute-AriĂšge, le canton des Cabannes a longtemps souffert d'une Ă©conomie fragile et de l'exode rural. Ce fut une question de survie locale que de crĂ©er une station de tourisme au plateau de Beille -la derniĂšre station en date créée dans les PyrĂ©nĂ©es- pour en faire un haut-lieu du ski de fond. La construction du premier bĂątiment de la station dĂ©bute en 1988. Dans les courses rĂ©gionales d'Emilie-Romagne, en Italie, un coureur amateur de 18 ans nommĂ© Marco Pantani ne le sait pas encore mais il a rendez-vous dix ans plus tard avec ce dĂ©cor pelĂ© dont il sera le premier Ă  Ă©crire la belle histoire. Le bĂątiment a Ă©tĂ© livrĂ© en 1989, se souvient Patrice Gau. Pendant trois ans, le col est restĂ© Ă  sens unique alternĂ© le matin, on ne pouvait que monter, jusqu'Ă  13 heures, et l'aprĂšs midi, on ne pouvait que descendre, Ă  partir de 14 heures. Il Ă©tait impossible de se croiser.» Les premiĂšres annĂ©es, quelques milliers de personnes montent l'hiver pour pratiquer le ski de fond. Mais ce cul de sac de presque 16 km de long et de 1 300m de dĂ©nivelĂ© reste impressionnant. C'est Ă  ce moment-lĂ  que le VĂ©lo vient aux Hommes. Germain Authie, conseiller gĂ©nĂ©ral des Cabannes et sĂ©nateur de l'AriĂšge, l'homme qui porte le projet depuis ses dĂ©buts, et le directeur de la jeune station Patrice Gau, vont faire un rapprochement improbable. On se demandait comment changer l'image de cette route, explique Gau, comment en faire une route touristique, alors qu'elle restait compliquĂ©e Ă  monter, qu'elle faisait encore peur, mĂȘme si elle avait cessĂ© d'ĂȘtre Ă  sens unique. Et puis on a pensĂ© Ă  L'Alpe d'Huez. C'Ă©tait le mĂȘme dĂ©nivelĂ©, la mĂȘme configuration... Et c'Ă©tait un col mythique du Tour de France. » La montĂ©e vers L'Alpe d'Huez, ses 21 lacets, ses Hollandais volants des annĂ©es 1970-1980, son histoire d'amour avec le Tour de France commencĂ©e en 1952, sa carte postale en noir et blanc de Fausto Coppi triomphant sur une route de cailloux... La montĂ©e vers L'Alpe d'Huez, lestĂ©e de grands souvenirs cyclistes, populaire entre toutes, Ă©tait Ă  peu prĂšs aussi longue que cette inquiĂ©tante route de Beille 13,8 km pour la premiĂšre, 15,9 km pour la deuxiĂšme, avec la mĂȘme pente moyenne Ă  7,9%, la mĂȘme dĂ©clivitĂ© maximale aux alentours de 10,7%. Un col interminable. Il fallait oser faire le rapprochement, les AriĂ©geois l'ont fait. Francis Auriac, l'organisateur de la Route du Sud, examine, le site. Il a trouvĂ© effectivement que c'Ă©tait un petit Alpe d'Huez », assure l'ancien directeur du site. En 1995, la course par Ă©tapes midi-pyrĂ©nĂ©enne y organise une arrivĂ©e, l'Ă©tape est remportĂ©e par l'Espagnol Carmilo Mirandi. La Route du Sud allait revenir six fois de plus Ă  Beille, entre 1996 et 2002, sacrant des coureurs comme Laurent Roux 1997, Armand de las Cuevas 1998, Lance Armstrong 1999 ou Levi Leipheimer 2002. A partir de 1995, en plus de la Route du Sud, plusieurs courses locales commencent Ă  ajouter ce col interminable Ă  leurs parcours. La Ronde de l'Isard, Ă©preuve amateur internationale, monte Ă  son tour Ă  Beille. Une cyclosportive, fondĂ©e par quatre copains du coin, l'AriĂ©geoise », emprunte la route pour une premiĂšre Ă©dition qui rĂ©unit 350 participants. Cette fois, le chemin a son histoire et l'histoire fait son chemin Marco Pantani est dĂ©jĂ  connu du grand public, avec ses deux maillots blancs de meilleur jeune du Tour de France 1994, 1995 et ses deux Ă©tapes remportĂ©es en 1995 ; le plateau de Beille est encore un de ces cols anonymes que la Grande Boucle n'a jamais caressĂ©s, mais il a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© par le milieu des courses Ă  Ă©tapes. Le rendez-vous approche. Un jour d'arrivĂ©e d'Ă©tape du Tour de France en Andorre, Francis Auriac convainc le patron du Tour, JeanMarie Leblanc, de survoler le plateau de Beille en hĂ©licoptĂšre. Leblanc est intĂ©ressĂ©. Les gens du Tour sont venus Ă©tudier sur place la faisabilitĂ© d'une arrivĂ©e d'Ă©tape, reprend Patrice Gau. Le gros problĂšme, c'est qu'il n'y avait pas d'infrastructures, juste un bĂątiment de 1700 m2 avec quelques salles, un restaurant, des sanitaires, il a fallu faire des travaux colossaux. » La sociĂ©tĂ© organisatrice du Tour, Amaury Sport Organisation ASO teste le site en conditions de course, en septembre 1997, avec une arrivĂ©e du Tour de l'Avenir. Cet automne-lĂ , Ă  Paris, lors de la prĂ©sentation du parcours du Tour 1998, deux arrivĂ©es inĂ©dites sont dĂ©voilĂ©es les Deux-Alpes et le plateau de Beille. Deux sites sur lesquels Marco Pantani va bĂątir sa victoire finale, la premiĂšre d'un Italien depuis Felice Gimondi, 33 ans plus tĂŽt, en 1965. Magique. Le mercredi 22 juillet 1998, la 11e Ă©tape du 85e Tour de France cycliste part de Luchon, oĂč l'Allemand Jan Ullrich a revĂȘtu la veille le maillot jaune, et rallie en 170 km ce que le monde entier va dĂ©couvrir. Patrice Gau raconte Tout le bĂątiment Ă©tait dĂ©volu aux organisateurs, on avait rĂ©alisĂ© des terrassements sur une superficie Ă©quivalente Ă  quatre terrains de foot, le public arrivait en nombre. Contrairement Ă  d'autres stations, nous n'avions pas de centre urbain. On Ă©tait 130 bĂ©nĂ©voles. Et ce qui s'est passĂ© ce jour-lĂ , c'Ă©tait magique. C'Ă©tait dix jours aprĂšs la finale de la Coupe du Monde de football remportĂ©e par la France, 3-0, contre le BrĂ©sil, NDLR, on Ă©tait encore dans l'euphorie du match. Ce fut une vraie fĂȘte populaire. Ce jour-lĂ , notre rĂȘve s'est rĂ©alisĂ©. » L'affaire Festina, marquĂ©e par l'exclusion de Richard Virenque et de ses coĂ©quipiers quatre jours plus tĂŽt, a beau dĂ©frayer la chronique, se poursuivre sur le terrain judiciaire sur fond de scandale, le grand public ne sait pas encore qu'il acclame le peloton d'une Ă©poque qui restera sulfureuse. Et l'Ă©tape est grandiose. Le maillot jaune Jan Ullrich crĂšve au pied du col. GrĂące Ă  un minuscule bout de silex qui a dĂ©gonflĂ© la roue d'Ullrich, le Tour est toujours vivant », racontera Sud Ouest » le lendemain. Marco Pantani laisse revenir le vainqueur de la Grande Boucle prĂ©cĂ©dente, pour mieux le lĂącher ensuite. Le Pirate » est sĂ»r de ses moyens. Comme dans L'Alpe d'Huez, oĂč il a dĂ©jĂ  gagnĂ© deux fois en 1995 et en 1997, ou comme dans la station ariĂ©geoise voisine de Guzet-Neige, oĂč il s'est imposĂ© en 1995, il dispose le long de la montĂ©e vers Beille d'un terrain favorable Ă  ses attaques. Il est au sommet de son art. Dans une portion Ă  10,5%, l'une des plus dures, au cinquiĂšme kilomĂštre de l'ascension, il dĂ©marre. Par Nicolas Espitalier LUCHON La ville de la premiĂšre fois Comme Pau,Luchon est indissociable du Tour de France dans les PyrĂ©nĂ©es. La station thermale a contribuĂ© Ă  forger les plus belles histoires de la grande boucle. L'histoire du Tour de France dans les PyrĂ©nĂ©es commence ici, Ă  BagnĂšres deLuchon, premiĂšre et unique ville Ă©tape du massif montagneux. Nous sommes le 19 juillet 1910. La citĂ© thermale est dĂ©jĂ  une des plus rĂ©putĂ©es de France. Edmond Rostand y possĂšde une maison, Gustave Flaubert, Prosper MĂ©rimĂ©e, Alexandre Dumas ou Guy de Maupassant font partie des illustres personnages ayant construit sa gloire. Le choix de BagnĂšres-de-Luchon -que l'on nomme dĂ©jĂ  Luchon sans qu'on sache vraiment qui a instituĂ© ce raccourci- par les organisateurs de la course n'est sans doute pas Ă©tranger, Ă  cette frĂ©quentation rĂ©guliĂšre de cĂ©lĂ©britĂ©s et Ă  l'Ă©lĂ©gance des lieux. Une Ă©lĂ©gance due en partie Ă  Antoine MĂ©gret, baron d'Étigny, bienfaiteur de la ville. C'est lui qui relança les thermes et fit ouvrir l'avenue qui porte toujours son nom et oĂč se sont installĂ©s les commissaires du Tour de France. Le Luchon Thermal », journal local de l'Ă©poque, raconte cette journĂ©e mĂ©morable dans un petit article publiĂ© en page intĂ©rieure. On peut notamment y lire ceci Une foule Ă©norme attendait, mardi 19 courant, les coureurs du Tour de France, qui faisaient une fin d'Ă©tape dans la Reine des PyrĂ©nĂ©es. Nos vaillants routiers, qui partirent de Perpignan par une route trĂšs dure, Ă  3 heures du matin au nombre de 62, arrivaient 59, les trois autres ayant eu leur machine cassĂ©e. Les frĂšres Castaing, propriĂ©taires du CafĂ© Divan HĂŽtel de la Paix oĂč Ă©tait le contrĂŽle officiel, avaient trĂšs bien fait les choses et on put Ă  son aise attendre les coureurs... L'arrivĂ©e de Lapize fut accueillie par des hourras et par la Marseillaise qu'attaquĂšrent vivement les Tziganes du cafĂ© Divan. Georget, Faber, Cruppelaudt arrivĂšrent peu aprĂšs lui et ce fut un dĂ©filĂ© de coureurs jusqu'Ă  10 h 30 du soir. » Le journal raconte aussi que des ordres furent donnĂ©s au contrĂŽle du Casino pour que coureurs et soigneurs puissent entrer gracieusement et assister Ă  la fantasia et au superbe concert vocal et instrumental organisĂ© en l'honneur du Tour de France. » Fait rare dans les annales du Tour, il y eut mĂȘme un banquet le lendemain , mais seuls les organisateurs et les journalistes y furent conviĂ©s. Les coureurs, eux, avaient besoin de reprendre des forces au cours de cette journĂ©e de repos avant, d'aborder les 350 kilomĂštres qui sĂ©parent Luchon de Bayonne. Le dĂ©part, de cette Ă©tape gigantesque fut donne le 21 juillet devant le Casino Ă  3 h 30 du matin, Octave Lapize en fut encore le vainqueur 14 heures pour atteindre l'arrivĂ©e... Cent ans plus tard, le Tour fait toujours Ă©tape Ă  Luchon. Il s'y arrĂȘte en moyenne une annĂ©e sur deux l'histoire d'un jour s'est transformĂ©e en histoire d'amour avec son lot de joies et de peines, de petites anecdotes et de moments inoubliables. Les allĂ©es d'Étigny, oĂč pendant longtemps se sont dĂ©roulĂ©es les arrivĂ©es, ont vu triompher les plus grands ; Frantz, Thys, Magne, Maes, Koblet, Bahamontes, Merckx, Ocana... MĂȘme Poulidor, l'Ă©ternel second, a remportĂ© une Ă©tape en 1964. Victoire de Biquet. Mais le grand homme de Luchon, c'est peut ĂȘtre Jean Robic. Ses deux victoires ont chacune une histoire pittoresque. En 1949, celui que l'on surnommait Biquet ou Gueule cassĂ©e, parce qu'il tombait souvent et avait une tĂȘte de boxeur, s'Ă©chappe en solitaire mais chute dans la descente de l'Aubisque Ă  cause d'un patin de frein dĂ©fectueux. Il s'arrĂȘte dans un bar, remplit ses bidons et demande un bouchon de liĂšge avec lequel il rĂ©pare son patin. Il s'impose brillamment, pourtant sa victoire passe pratiquement inaperçue car pour la presse l'Ă©vĂ©nement du jour avait eu lieu dans le Tourmalet oĂč Coppi, dans un geste de grande Ă©lĂ©gance, avait tendu son bidon d'eau Ă  son plus grand rival Bartali. En 1953, la victoire de Biquet est un peu plus contestable. Trop lĂ©ger, il manque de vitesse dans les descentes. Il a alors l'idĂ©e de faire lester un bidon avec du plomb. Il se livre alors Ă  une incroyable gymnastique. Au sommet des cols, il rĂ©cupĂšre ce poids supplĂ©mentaire de 9 kg. ArrivĂ©, en bas, il le passe Ă  un spectateur en lui demandant de le remettre Ă  son directeur sportif, lequel se prĂ©cipite en haut du col suivant. Ce subterfuge est dĂ©couvert par les organisateurs qui ne peuvent rien faire d'autre que d'ajouter l'annĂ©e suivante dans le rĂšglement du Tour qu'il est interdit de lester les vĂ©los dans les descentes. Si Robic a construit une partie de sa lĂ©gende, Ă  Luchon, Luchon a construit la sienne en 1926. Le 8 juillet de cette annĂ©e lĂ , 76 coureurs partent de Bayonne Ă  2 heures du matin sous une pluie fine. En cours de route, le temps se gĂąte encore Ă©tau pied de l'Aubisque c'est un vĂ©ritable dĂ©luge qui s'abat sur les PyrĂ©nĂ©es. Les cols sont franchis dans des conditions climatiques incroyables. La neige se mĂȘle Ă  la pluie et plusieurs cyclistes s'arrĂȘtent chez des habitants pour manger, se reposer et se rĂ©chauffer. Le Belge Lucien Buysse est le premier Ă  sortir de cet enfer. Il s'impose Ă  Luchon avec 25 minutes d'avance sur l'Italien Bartolomeo Aymo. Maillot jaune au dĂ©part, Van Slembroeck pointe Ă  prĂšs de deux heures. A 21 heures, seuls 21 coureurs ont franchi la ligne. D'autres arrivent dans la nuit, frigorifiĂ©s, Ă©puisĂ©s, couverts de boue. Quant aux voitures des officiels, engluĂ©es dans la boue ou perdues dans la montagne, la plupart ne rejoindront la ville que le lendemain. Finalement, 47 coureurs sont classĂ©s, dont une quinzaine arrivĂ©s en... autobus. En effet, paralysĂ©s par le froid, ces quelques cyclistes se sont arrĂȘtĂ©s sous un abri Ă  BagnĂšresde-Bigorre pour se reposer. Trop fatiguĂ©s, ils ont empruntĂ© un bus qui passait par lĂ  et ont demandĂ© au chauffeur de les conduire Ă  Luchon. Les organisateurs n'ont aucun mal Ă  dĂ©couvrir la supercherie, puisque c'est Ă  eux que le chauffeur prĂ©sente la note. Un moment interloquĂ©s, ces derniers finissent non seulement par payer, mais en plus ils repĂȘchent les coureurs afin de prĂ©senter un peloton suffisamment Ă©toffĂ© pour les Ă©tapes suivantes. Contre-la-montre. Il parait que le nom de l'autobus » donnĂ© aux mauvais grimpeurs qui se regroupent dans les cols pour faire l'ascension ensemble est liĂ© Ă  cette affaire. Autre affaire, celle-lĂ  jamais Ă©lucidĂ©e, la mĂ©saventure qui arriva Ă  Roger LapĂ©bie en 1937. Elle nous est contĂ©e par sa niĂšce par alliance, Brigitte LapĂ©bie. Avant de prendre le dĂ©part de l'Ă©tape, mon oncle avait dĂ©cidĂ© d'aller rouler un peu. Bien lui en prit car son cadre se cassa. En l'examinant, il s'aperçut qu'on le lui avait sciĂ©. S'il n'Ă©tait pas parti s'Ă©chauffer, il aurait pu avoir un acci- dent, et de toute façon il aurait Ă©tĂ© Ă©liminĂ© car Ă  l'Ă©poque on ne pouvait pas changer de vĂ©lo. Un temps les Belges ont Ă©tĂ© soupçonnĂ©s, mais nous n'avons jamais su le fin mot de l'histoire. » Brigitte LapĂ©bie, belle-fille de Guy et Ă©pouse de Serge, dĂ©cĂ©dĂ© accidentellement en 1991, vit aujourd'hui Ă  Luchon dont elle est un peu la mĂ©moire cycliste. ConseillĂšre municipale, c'est en partie grĂące Ă  elle que le Tour revient y faire Ă©tape en 2010 aprĂšs s'ĂȘtre absentĂ© pendant douze ans. La fois d'avant, c'Ă©tait en 1998. Triste souvenir. La victoire revient Ă  Rodolfo Massi, maillot Ă  pois, inculpĂ© quelques jours plus tard pour importation, offre et cession de substances vĂ©nĂ©neuses ». Il est soupçonnĂ© de participer au trafic de produits dopants en cette annĂ©e de tous les scandales qui voit l'Ă©quipe Festina renvoyĂ©e dans ses foyers. Massi a peu de chance d'ĂȘtre fait citoyen d'honneur de la ville. Mais d'autres restent inoubliables. On a Ă©voquĂ© Robic, on peut aussi parler dĂ© Merckx. Outre sa victoire en 1972, il a marquĂ© les esprits en refusant symboliquement de porter le maillot jaune qui lui revenait de droit au dĂ©part de Luchon en 1973, au lendemain de la dramatique chute de Luis Ocana dans le col de MentĂ© ». Le Belge Ă©tait entrĂ© dans la lĂ©gende des PyrĂ©nĂ©es quatre ans plutĂŽt en prenant le risque de rĂ©aliser un incroyable numĂ©ro entre Luchon et Mourenx alors qu'au dĂ©part de l'Ă©tape il possĂ©dait dĂ©jĂ  plus de huit minutes d'avance sur son principal rival. C'est Ă  la suite de ce coup de panache que lui fut donnĂ© le surnom de Cannibale». Quatre grands noms manquent cependant au palmarĂšs de Luchon Anquetil, Hinault, Indurain et Armstrong. Pour les deux derniers, cela s'explique par le simple fait que le Tour a boudĂ© la citĂ© thermale de 1983 Ă  nos jours, exception faite de 1998. Pour Anquetil, c'est Ă  moitiĂ© surprenant. Ce faux grimpeur mais vrai champion n'a gagnĂ© qu'une seule Ă©tape dans les PyrĂ©nĂ©es Pau-BagnĂšres-de-Bigorre en 1963. Quant Ă  Hinault, il figure tout de mĂȘme au palmarĂšs, mais Ă  celui de la deuxiĂšme Ă©tape de la ville Super-BagnĂšres, qui est situĂ©e sur la commune de Luchon. C'est en 1961 que la SociĂ©tĂ© du Tour dĂ©cide pour la premiĂšre fois d'abandonner les AllĂ©es d'Étigny pour prolonger le plaisir avec les 18 kilomĂštres qui mĂšnent Ă  la station de ski. Cette annĂ©e-lĂ , l'Italien Imerio Massignan s'impose. Par la suite, on a mĂȘme l'idĂ©e d'organiser par deux fois une Ă©tape purement luchonaise par le biais d'un contre-la-montre entre le centre-ville et Super-BagnĂšres. Bahamontes gagne le premier en 1962 , et Hinault le second en 1979. Plus longue Ă©chappĂ©e. Pour prolonger les anecdotes sur Luchon, on rappellera que deux Français y ont gagnĂ© un 14 juillet Robic en 1953 et Delisle en 1969 et que sur quatre coureurs pyrĂ©nĂ©ens ayant remportĂ© des Ă©tapes sur leurs terres, deux l'ont fait dans la citĂ© thermale Cardona en 1929 et Fontan en 1928. Ce dernier rĂ©ussissait mĂȘme Ă  prendre, le maillot jaune Ă  Luchon mais pour peu de temps, puisque le lendemain juste aprĂšs le dĂ©part il casse son cadrĂ© et doit abandonner c'est aussi Ă  Luchon que s'est imposĂ© Albert Bourlon en 1947. C'est sa seule victoire dans le Tour mais elle est restĂ©e cĂ©lĂšbre car elle est venue en conclusion de la plus longue Ă©chappĂ©e de l'histoire 253 km. En Ă©voquant ces anciennes histoires qui n'ont plus-grand-chose Ă  voir avec le Tour d'aujourd'hui, on pourrait penser que Luchon, ses bains, ses maisons cossues et ses allĂ©es d'un autre siĂšcle est plus encline Ă  la nostalgie qu'Ă  la modernitĂ©. Il n'y a sans doute rien de plus faux. MĂȘme si avec ses 3 000 habitants Ă  l'annĂ©e elle fait figure de Petit Poucet, les organisateurs de la Grande Boucle qui l'ont boudĂ©e un temps ne peuvent pas se passer de la reine des PyrĂ©nĂ©es, ne serait-ce qu'Ă  cause de sa situation idĂ©ale. D'ailleurs, Luchon a Ă©tĂ© au coeur d'une des grandes rĂ©volutions du Tour de France. C'Ă©tait en 1960. Pour la premiĂšre fois, arrivait en mĂȘme temps que les coureurs une moto Ă©mettrice transportant un cameraman qui transmettait des images de la course sur les Ă©crans de tĂ©lĂ©vision. Par Thierry Magnol LE COL DE MENTE Le drame des orgueilleux Dans l'histoire du cyclisme, le petit col de Haute-Garonne est Ă  jamais liĂ© au dĂ©nouement dramatique du duel que se livrĂšrent Eddy Merckx et Luis Ocana dans le tour 1971. D'Albert Londres Ă  Antoine Blondin, le Tour de France a souvent poussĂ© ses exĂ©gĂštes Ă  puiser dans un champ lexical qui sort de l'ordinaire commentaire sportif et relĂšve de l'Ă©popĂ©e de la tragĂ©die. Cela tient parfois au dĂ©cor aussi sublime qu'hostile qui sert de cadre Ă  cette Ă©preuve hors norme. En d'autres occasions, Ă  la brutalitĂ© extrĂȘme de l'effort imposĂ© Ă  ses protagonistes, ou encore Ă  la confrontation bouleversante de deux champions lorsque n'existe plus que leur rivalitĂ© poussĂ©e Ă  son paroxysme. Dans l'histoire du Tour, le nom col de MentĂ© restera Ă  jamais attachĂ© au duel qui opposa en 1971, Eddy Merckx Ă  Luis Ocana, avec son dĂ©nouement poignant, dramatique. Si nous rĂ©pugnons Ă  employer le qualificatif de tragique pour raconter cette fameuse 14e Ă©tape qui cette annĂ©e-lĂ , reliait Revel Ă  Luchon, c'est que d'autres Ă©vĂ©nements mĂ©ritent malheureusement cette appellation la dĂ©faillance fatale de l'Anglais Tom Simpson sur les pentes du mont Ventoux en 1967, ou encore la chute mortelle de l'Italien Fabio Casartelli dans la descente du Portet- d'Aspet, Ă  quelques kilomĂštres du col de MentĂ©, en 1995. Et pourtant lorsqu'on reconstitue le synopsis de ce 12 juillet 1971, tout nous invite Ă  Ă©voquer la trame d'un drame classique. Tout y est rĂ©uni les deux hĂ©ros, la cohorte de seconds rĂŽles, cette tension qui grandit et pousse l'intrigue vers son Ă©pilogue brutal, lĂ  sur les lacets de ce joli col de Haute-Garonne, rendus soudain menaçants par le dĂ©chaĂźnement des cieux. Mais avant de s'engager depuis le pont de l'Oule, sur les pentes du col de MentĂ©, oĂč le petit grimpeur espagnol Jose Manuel Fuente vient de prendre la poudre d'escampette avec le Belge Lucien van Impe, le NĂ©erlandais Joop Zootemelk, Merckx et Ocaria lancĂ©s Ă  leurs trousses, il faut donc reconstituer le dĂ©cor et les premiers actes de ce Tour 1971. Merckx allait son petit surhomme de chemin ». Merckx a Ă©crasĂ© les deux prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions de sa phĂ©nomĂ©nale supĂ©rioritĂ© athlĂ©tique. À 26 ans, le Belge s'est dĂ©jĂ  construit un exceptionnel palmarĂšs, faisant aussi main basse sur les courses classiques. Ses exploits sur les routes de France lui ont permis de conquĂ©rir un royaume sans Ă©gal dans la saga du cyclisme. Il faut relire Blondin s'enflammant au soir de l'Ă©tape Luchon-Mourenx lors du Tour 1969 pour saisir combien le monarque cannibale » rĂšgne sans partage. Depuis hier soir, Ă©crivait le romancier dans les colonnes de "L'Équipe", les PyrĂ©nĂ©es pour nous, constituent la planĂšte Merckx... Exact au rendez-vous que sa jeune lĂ©gende lui a prescrit, sans hargne, rogne ou grogne, par le jeu naturel de dons hors du commun, Eddy Merckx allait son petit surhomme de chemin... À cet instant ce champion n'Ă©tait plus particuliĂšrement wallon ou flamand, français ou belge mais il appartenait au patrimoine universel de l'effort humain. » Pourtant, en juillet 1971, Merckx n'est tout Ă  fait l'aveuglante comĂšte que dĂ©crit Blondin. Il est un peu plus humain. Seuls ses proches le savent alors, mais ainsi qu'il nous l'a confiĂ© par ailleurs, il traĂźne les sĂ©quelles de son grave accident de septembre 1969 et souffre en montagne. Il a donnĂ© des premiers signes de fragilitĂ© dĂšs la 8e Ă©tape entre Nevers et Ie Puy de DĂŽme oĂč Ocana l'a attaquĂ©, comme on pose les premiĂšres banderilles. Le paletot orange et blanc de l'Espagne se signale alors comme l'Ă©tendard de la rĂ©bellion, le point de ralliement de ceux qui espĂšrent en finir avec la domination du Belge. L'hostilitĂ© d'Ocana vis Ă  vis de Merckx dĂ©passe le simple antagonisme sportif. Luis ne pouvait pas sentir Merckx. Il ne supportait pas qu'il veuille tout gagner. Il lui en voulait pour tout, tĂ©moigne le BĂ©arnais Bernard Labourdette qui Ă©tait le lieutenant de l'Espagnol chez Bic. Ça le rendait mĂȘme mĂ©chant parfois. Nous en parlions souvent dans la chambre. J'essayais de le calmer parce que c'Ă©tait presque gĂȘnant. » Sur les routes rien ne tempĂšre l'impĂ©tuositĂ© d'Ocana. Vainqueur Ă  Clermont, l'Espagnol, rĂ©cidive trois jours plus tard lors de la courte Ă©tape entre Grenoble et OrciĂšres-Merlette 134 km, en rĂ©alisant un extraordinaire numĂ©ro en solitaire. Il est Ă  l'apogĂ©e de sa forme. Et Merckx, dĂ©jĂ  en difficultĂ© la veille Ă  Grenoble, craque. En dĂ©tresse, le Belge arrive au sommet du col des Hautes-Alpes avec presque neuf minutes de retard sur son rival qui endosse le maillot jaune. Aujourd'hui, concĂšde-t-il, Ocana nous a matĂ©s comme El CordobĂšs tue les taureaux. » Fin du premier acte. Un champion ne se soumet jamais. RĂ©signĂ© Merckx ? L'espace d'une soirĂ©e seulement », assure-t-il. Et pour comprendre ce qui va se jouer quelques jours plus tard dans la descente du col de MentĂ©, il faut se replonger dans la riche intrigue du deuxiĂšme acte. On pourrait l'intituler Un champion ne se soumet jamais. » Écoutons Merckx la conter. AprĂšs OrciĂšres-Merlette, nous avions une journĂ©e de repos. Nous sommes allĂ©s rouler avec mes Ă©quipiers de la Molteni et j'ai repris confiance. Je n'allais pas abandonner le maillot jaune comme cela. Le lendemain, l'Ă©tape dĂ©marrait du sommet. Nous nous sommes placĂ©s en tĂȘte et dĂšs que le drapeau a Ă©tĂ© baissĂ© nous sommes passĂ©s Ă  L'attaque avec Marinus Watgmans et Joseph Huysmans, Ă  fond dans la descente ». Ocana qui discute encore avec les journalistes, traĂźne en queue de peloton. LancĂ©s dans une folle chevauchĂ©e de 251 kilomĂštres, Merckx et ses compagnons d'Ă©chappĂ©e, portĂ©s par le mis tral, rallient Marseille avec deux heures d'avance sur l'horaire prĂ©vu. L'offensive pleine de panache de Merckx ne va pas payer autant qu'il le voudrait. La crevaison de son fidĂšle numĂ©ro deux, Joseph BruyĂšre, l'a obligĂ© Ă  laisser en arriĂšre quelques-uns de ses Ă©quipiers. Mais Ă  l'arrivĂ©e, il a comblĂ© prĂšs de deux minutes et surtout repris une forme d'ascendant. J'avais dit Ă  Luis de se mĂ©fier, se souvient Labourdette. Merckx Ă©tait toujours aux avant-postes. Il faisait souvent le boulot seul et quand il menait, il y avait des dĂ©gĂąts. Mais Luis n'Ă©coutait personne. Lors de notre poursuite, il Ă©tait allĂ© chercher du soutien auprĂšs d'autres Ă©quipes. En faisant l'effort jusqu'au bout, on aurait pu reprendre Merckx avant Marseille mais Luis voulait qu'il s'Ă©puise seul devant. En fait, c'Ă©tait une erreur. Nous lui aurions fait beaucoup plus mal si nous l'avions rejoint.» Merckx, qui a promis de harceler l'Espagnol quotidiennement, va grignoter encore un peu de temps dans le contre-la-montre d'Albi mais Ocana compte encore plus de sept minutes de crĂ©dit lorsque le peloton s'engage dans les vallĂ©es encaissĂ©es et les montagnes boisĂ©es de la Haute-Garonne oĂč va se jouer le dernier acte. Dans le col du Portet-d'Aspet, Fuente est passĂ© Ă  l'attaque. DerriĂšre, Merckx a testĂ© Ocana deux fois. Mais Luis n'Ă©tait pas dans un bon jour, affirme Labourdette. C'est moi qui ai dĂ» aller chercher Merckx. » En bas du Portet-d'Aspet, l'itinĂ©raire bifurque vers le col de MentĂ© pour 11 kilomĂštres d'ascension. A partir du village de Gers de Boutx, la pente se raidit, elle atteint parfois 10 % puis se stabilise autour des 8 % jusqu'au sommet. La route est en lacets assez serrĂ©s. Mais le dĂ©cor est bucolique et la forĂȘt attĂ©nue l'ĂąpretĂ© de la montĂ©e. Non, le col de MentĂ© n'est pas un monstre effrayant mais l'orage d'une violence inouĂŻe qui s'abat alors que les coureurs s'engagent dans la descente, le mĂ©tamorphose brutalement. Toutes les composantes du drame sont dĂ©sormais en place. Le ciel est noir, il tombe des grĂȘlons, des coulĂ©es d'eau boueuse se dĂ©versent sur la chaussĂ©e. En tĂȘte du groupe de chasse, Merckx roule Ă  tombeau ouvert. Le Belge compte parmi les meilleurs descendeurs du peloton. Ocana tente de le suivre. Est-ce de la vanitĂ© ou peut ĂȘtre un manque de luciditĂ© liĂ© Ă  la fatigue ? Je lui avais dit de ne pas s'affoler », explique Labourdette. Il avait du temps mais il n'en faisait qu'Ă  sa tĂȘte. Et puis contrairement Ă  Merckx qui Ă©tait trĂšs souple, Luis Ă©tait un mauvais descendeur et la route Ă©tait vraiment dangereuse. » Merckx ne pouvait me battre que comme ça ».AprĂšs les premiers virages, la plongĂ©e vers Saint-BĂ©at emprunte pendant plus de 500 mĂštres une trajectoire presque rectiligne, Ă  plus de 10 %. Puis vient une mĂ©chante Ă©pingle sur la gauche. À la sortie, Merckx part en glissade. Il s'en tire avec une estafilade au genou et quelques bleus. Ocana tombe aussi. Mais alors qu'il se relĂšve Zootemelk le percute de plein fouet. J'avais beau serrer les freins, ils ne rĂ©pondaient plus », expliquera le NĂ©erlandais. L'Espagnol, touchĂ© au thorax, est projetĂ© contre un rocher. Il gĂźt inanimĂ©. Il souffre d'une entorse aux cervicales, de contusions multiples. Son tour de France est terminĂ©. Il sera emmenĂ© par hĂ©licoptĂšre Ă  l'hĂŽpital de Saint-Gaudens. Au reporter de Sud Ouest » qui l'interroge le lendemain, Ocana refuse d'admettre son erreur. Il affirme Merckx ne pouvait me battre que comme ça. Plus il m'attaquait, plus je me sentais costaud. J'avais mon plan. J'allais le planter dans le col du Portillon, gagner l'Ă©tape. » MĂȘme blessĂ©, l'orgueil qui habite Ocana est immense. Dans ce registre, il est l'Ă©gal du Belge qui refuse de porter le maillot jaune soir Ă  Luchon en hommage Ă  son adversaire. C'est la haine de la dĂ©faite qui a poussĂ© l'Espagnol Ă  contester l'hĂ©gĂ©monie de Merckx comme personne avant lui. C'est peut-ĂȘtre elle aussi qui l'a amenĂ© Ă  prendre des risques inconsidĂ©rĂ©s le 12 juillet. C'est elle aussi va lui permettre de se relever. En 1973, Ocana inscrira enfin son nom au palmarĂšs du Tour de France. Merckx n'y participe pas. Les deux coureurs feront la paix. Leur rivalitĂ©, qui a laissĂ© dans l'histoire du Tour une empreinte aussi forte que celle qui opposa Bartali et Coppi, Poulidor et Anquetil, va s'Ă©teindre peu Ă  peu dans le crĂ©puscule de leur car- riĂšre. Il en reste, en dehors de nos mĂ©moires, petite plaque de marbre fixĂ©e contre un roc gris du Col de MentĂ©, lĂ  oĂč le 12 juillet 1973 les rĂȘves d'Ocana se sont brisĂ©s.. Par Arnaud David PORTET D'ASPET La descente tragique Le col de Portet-d'Aspet reste marquĂ© par la seule chute mortelle de l'histoire du Tour de France dans les PyrĂ©nĂ©es. depuis le dĂ©cĂšs de Fabio Casartelli, le 18 juillet 1995, il est devenu un lieu de pĂšlerinage. Une tragĂ©die rĂŽdait lĂ  depuis longtemps. S'abreuvant dans le Ger, ruisseau d'eau fraĂźche qui dĂ©gringole en contrebas de la route. Chassant les saisons sous les hĂȘtres, le museau dans les faines. Tournant en cercles concentriques autour du lieudit L'Homme Mort, au nom effrayant et prĂ©destinĂ©. Guettant le passage des pelotons, depuis l'estive de PaloumĂšre, lĂ -haut oĂč paissent mille brebis, jusqu'au pont de l'Oule, au pied du col. Attendant patiemment son heure. En 1934, Antonin Magne est tombĂ© ici, dans la descente du col de Portetd'Aspet. Secouru par son Ă©quipier RenĂ© Vietto, qui a fait demi tour pour sauver son leader une deuxiĂšme fois en deux jours, il a quand mĂȘme gagnĂ© le Tour de France. En 1973, Raymond Poulidor est tombĂ© ici, dans la descente du col de Portet-d'Aspet. Il a dĂ» abandonner, le visage en sang, mais il Ă©tait sain et sauf. En 1995, Fabio Casartelli est tombĂ© ici, dans la descente du col de Portet-d'Aspet. Il est mort. C'est le mardi 18 juillet 1995. Il fait un soleil d'exploit et de liesse populaire. Des dizaines de milliers de Français sont massĂ©s le long du parcours triomphal de Richard Virenque, qui va s'imposer dans l'aprĂšs-midi, en solitaire, Ă  Cauterets, aprĂšs avoir franchi tous les cols de la journĂ©e en tĂȘte. Presque autant d'Espagnols sont lĂ  pour accompagner Miguel Indurain, dĂ©jĂ  en jaune, vers le panthĂ©on des quintuples vainqueurs du Tour de France. Aux alentours de 11 h 50, au 34e kilomĂštre de l'Ă©tape Saint-Girons-Cauterets, la tragĂ©die frappe Ă  l'orĂ©e d'un sous-bois. Dans un ample virage bordĂ© de hauts troncs d'arbres et de blocs de bĂ©ton, Ă  quelques hectomĂštres de la fin de cette descente de 4,4 km qui va du sommet du col de Portet-d'Aspet jusqu'Ă  l'entrĂ©e du Comminges Ă  l'ouest, Ă  la sortie d'une portion de route Ă  prĂšs de 15 % de dĂ©nivelĂ©, sept coureurs chutent, alors qu'ils roulent Ă  plus de 80 km/h de moyenne. Quatre d'entre eux, Erik Breukink, Johan Museeuw, Giancarlo Perini et Julio CĂ©sar Aguirre, se relĂšvent. Ils reprennent la route ; le Colombien Aguirre n'ira pas beaucoup plus loin et sera contraint Ă  l'abandon. L'Allemand Dirk Baldinger, lui, est rapidement Ă©vacuĂ© en ambulance. Le Français Dante Rezze, qui a basculĂ© dans le ravin oĂč coule le Ger, sera pĂ©niblement hissĂ© jusqu'Ă  la route et Ă©vacuĂ© Ă  son tour. Un seul homme reste au sol, inanimĂ©, l'Italien Fabio Casartelli, de l'Ă©quipe Motorola, sacrĂ© champion olympique sur route deux ans auparavant Ă  Barcelone, est recroquevillĂ© sur la route brĂ»lante. Son sang s'Ă©coule, abondamment, une flaque se forme autour de son visage. Victime d'un important traumatisme crĂąnien et facial, souffrant de lĂ©sions cĂ©rĂ©brales dĂ©jĂ  irrĂ©versibles, il est plongĂ© dans le coma. Les docteurs Porte et Nicolet se prĂ©cipitent Ă  son secours ; un hĂ©licoptĂšre se pose rapidement au pied du col pour transfĂ©rer en urgence le coureur au centre hospitalier de Tarbes. Mais son destin est dĂ©jĂ  scellĂ© Casartelli, 24 ans, dossard 114, est le troisiĂšme cycliste de l'histoire Ă  mourir sur le Tour de France, aprĂšs Francisco Cepeda 1935, chute mortelle dans le Galibier et Tom Simpson 1967, arrĂȘt cardiaque dans le mont Ventoux. Le premier et l'unique mort du Tour dans les PyrĂ©nĂ©es. Le seul tĂ©lĂ©phone du coin Ă©tait chez moi. Les journalistes sont tous remontĂ©s ici pour prĂ©venir leurs rĂ©dactions. J'Ă©tais le premier tĂ©moin de cela ils faisaient la queue en silence pour tĂ©lĂ©phoner. À ce moment-lĂ , personne ne savait que le coureur Ă©tait mort mais tout le monde avait conscience qu'il se passait quelque chose de grave », raconte Didier Hermitte derriĂšre le comptoir rustique du Chalet des PyrĂ©nĂ©es, le bar-restaurant qu'il tient depuis 1980 au sommet du col, Ă  1 06 mĂštres d'altitude. Ici, avant et aprĂšs le drame, sont passĂ©s les plus grands ». Le tenancier d'origine auvergnate en conserve les preuves jaunies dans son Ă©pais classeur, posĂ© sur le coin du bar photographies agrandies, coupures de presse. AccrochĂ©es Ă  une bouteille, des casquettes oubliĂ©es et multicolores s'entassent avec leurs avenirs. Jean-Marie Leblanc a bu un verre ici , bien avant d'ĂȘtre le patron, du Tour de France, et il a sympathisĂ© avec le patron qui lui voue un immense respect. Francesco Moser et Bernard Hinault ont posĂ© aux cĂŽtĂ©s de Didier Hermite pour une prĂ©cieuse photo souvenir. Des milliers de cyclistes, des professionnels comme Lance Armstrong, dĂšs amateurs, des cyclotouristes, se sont arrĂȘtĂ©s lĂ . Pour certains, mĂȘme, le bistrotier a jouĂ© du piano Ă  cĂŽtĂ© de la cheminĂ©e de pierre, dĂ©corĂ©e tisons, de soufflets, d'antiques brocs et de casseroles de cuivre. Le col de Portet-d'Aspet a une histoire, reprend l'homme du sommet. Il est, moins connu que les autres parce qu'il n'est pas classĂ© en premiĂšre catĂ©gorie. Il lui manque au moins deux kilomĂštres pour ça. Mais, au pasage qu'on appelle L'Homme Mort, la pente est Ă  18 %. Le virage oĂč est mort Casartelli avait Ă©tĂ© mal pensĂ©, Ă  l'Ă©poque de la construction de la route. Il penchait vers l'extĂ©rieur. On a rectifiĂ© le tir depuis. » C'est dans ce coin-lĂ  que le 18 juillet 1995, Ă  11 h 50, l'histoire du col a changĂ© pour tourjours. OubliĂ©es les chevauchĂ©es des grimpeurs les plus prestigieux, passĂ©s les premiers sommets Julio Jimenez 1964, 1965, 1966, Federico Bahamontes 1958, 1962, 1963, Charly Gaul 1956, Gino Bartali 1951 et, plus rĂ©cemment, Steven Rooks 1988 ou Laurent Jalabert 2002. OubliĂ©es, mĂȘme, les chutes annonciatrices de Magne en 1934 et de Poulidor en 1973. Le Portet d'Aspet n'est plus, dans la mĂ©moire du cyclisme, qu'une descente mortelle, oĂč s'Ă©lĂšve une stĂšle blanche Ă  la mĂ©moire de Fabio Casartelli, pour une Ă©ternitĂ© de marbre. Une quarantaine de mĂštres avant le lieu exact de la chute, au bord de la funeste courbe, le monument sculptĂ© par l'Italien Bruno Luzzani dans un unique bloc de marbre gris et blanc importĂ© d'Italie reprĂ©sente une roue et une aile immaculĂ©es. Il mentionne la date de naissance de Fabio Casartelli, 16 aoĂ»t 1970, les anneaux olympiques pour rappeler son sacre de Barcelone, et les mots À sa mĂ©moire et Ă  son courage ». Sur un cadran solaire, conçu par Danilo Fioretti, un rayon du soleil vient indiquer, chaque 18 juillet Ă  11 h 50, l'heure prĂ©cise de l'accident. Une phrase essaie, sous le cadran, de retenir le temps L'heure s'enfuit, la vie s'arrĂȘte, la gloire reluit. » L'accident a eu lieu dans la partie occidentale du col, en Haute-Garonne, mais c'est Ă  l'est, Ă  Saint-Girons dans le Couserans, dĂ©partement de l'AriĂšge, qu'a Ă©tĂ© créée une association Å“uvrant pour la mĂ©moire de Fabio Casartelli. Roue libre, fondĂ©e par Pierre Maurel en 1997, travaille avec la Fondazione Casartelli, basĂ©e prĂšs de CĂŽme, d'oĂč Ă©tait originaire le coureur. Son prĂ©sident, Max Choplin, tĂ©moigne Le site est devenu quelque chose de solennel. Il y a Ă©normĂ©ment de gens qui viennent ici en pĂšlerinage, des Belges, des Anglais, des Italiens... Dans la rĂ©gion, quand on parle de Fabio, tout le monde est au courant. Il s'est passĂ© quelque chose de terrible, une seconde d'inattention, un pneu qui Ă©clate, Ă  80 ou 90 km/h... » L'association organise chaque annĂ©e, le premier week-end d'octobre, une cyclosportive. Les trois parcours dessinĂ©s passent par cette stĂšle que Max Choplin qualifie de fabuleuse ». En juillet, devant le monument, on donne une messe du souvenir, en français et en italien. Nous recevons la dĂ©lĂ©gation italienne pendant quarante-huit heures. Les parents de Fabio Sergio et Rosa Casartelli, sont venus chaque annĂ©e depuis le dĂ©but. Il y a toujours Ă©normĂ©ment d'Ă©motion », raconte Max Choplin. Le jour de l'inauguration de la stĂšle, l'Ă©pouse de Fabio Casartelli est passĂ©e prendre le cafĂ©, raconte Didier Hermitte au bar du sommet. Elle Ă©tait avec leur enfant, qui Ă©tait tout petit Ă  l'Ă©poque. Beaucoup d'Italiens passent ici, ils sont trĂšs pieux et veulent aller Ă  la stĂšle. » Au mĂȘme titre que le monument qui commĂ©more un fait de RĂ©sistance survenu en fĂ©vrier 1944, dressĂ© au sommet du col, celui dĂ©diĂ© Ă  Fabio Casartelli est une empreinte qu'a laissĂ©e le XXe siĂšcle sur les flancs du pic PaloumĂšre. Jusqu'Ă  ce 18 juillet 1995. Pourtant, malgrĂ© sa difficultĂ© relative Ă  cĂŽtĂ© plus grands cols pyrĂ©nĂ©ens, le Portet-d'Aspet avait rĂ©ussi Ă  marquer l'histoire du Tour France Ă  sa façon, en Ă©tant le dĂ©cor de l'un des faits saillants du cyclisme d'avant-guerre. C'est lĂ  que RenĂ© Vietto, qui devait dĂ©crocher cette annĂ©e-lĂ  le premier maillot blanc Ă  pois rouges de meilleur grimpeur, s'Ă©tait sacrifiĂ© de façon spectaculaire pour Antonin Magne, son leader. L'histoire se passe le 21 juillet 1934. Entre les-Thermes et Luchon, les coureurs gravissent le col de Portet-d'Aspet d'est en ouest, du Couserans au Comminges. Dans la descente, pour essayer de revenir sur son dauphin au classement gĂ©nĂ©ral, l'Italien. Giuseppe Martano, Magne accĂ©lĂšre, quand, sa roue arriĂšre bloque. Il chute et se retrouve complĂštement esseulĂ©. La veille, dĂ©jĂ , sur la route d'Ax-les-Thermes, il est tombĂ©, a cassĂ© sa roue et n'a dĂ» son salut qu'Ă  la solidaritĂ© de Vietto, qui lui a donnĂ© la sienne. Antonin Magne ne va pas tarder Ă  voir le grimpeur cannois l'aider une deuxiĂšme fois en deux jours. Tous mes camarades Ă©taient devant, la camionnette Ă©tait loin derriĂšre et, pendant quelques secondes, j'ai bien cru que tout Ă©tait fini. Je dĂ©sespĂ©rais, lorsque surgissait tout Ă  coup, dans un virage plus bas, RenĂ© Vietto qui grimpait Ă  toute allure. Il avait fait demi tour et il venait m'apporter sa bicyclette », raconte le futur vainqueur du Tour, le soir mĂȘme, aux journalistes de L'Auto ». Trente-neuf ans aprĂšs cet hĂ©roĂŻque demi-tour Vietto, le dimanche 15 juillet 1973, dans la descente du Portet-d'Aspet, empruntĂ©e dans le mĂȘme sens qu'en 1934 et en 1995, Raymond Poulidor avait lui aussi chutĂ©. CalĂ© en queue d'un groupe de huit coureurs emmenĂ© par le maillot jaune Luis Ocana, le Limousin avait quittĂ© la route dans un virage et s'Ă©tait abattu deux mĂštres en contrebas de la chaussĂ©e. C'est le directeur du Tour, Jacques Goddet, qui l'aidait Ă  se relever. Groggy, couvert de sang, Poulidor allait abandonner. La tragĂ©die n'avait fait que le frĂŽler. Mais elle attendait son heure. Par Nicolas Espitalier SAINT-LARY, PLA D'ADET Dans le sillage de Poupou PopularisĂ©e par la victoire de Ï€oulidor en 1974, la rampe qui s'Ă©lĂšve audessus de la vallĂ©e d'aure est le terrain de prĂ©dilection des costauds qui se battent pour le maillot jaune. Il faut monter au Plat d'Adet au printemps, quand s'interrompt le tĂ©lĂ©phĂ©rique qui relie le domaine skiable au bourg de Saint-Lary, 900 mĂštres plus bas. LĂ , privĂ© du ronron de la toute nouvelle tĂ©lĂ©cabine du pic lumiĂšre, la station d'altitude prend des allures de ville fantĂŽme. CernĂ©e par les pentes pelĂ©es que la fonte des neiges dĂ©voile, elle n'est ramenĂ©e Ă  la vie que par le vent qui s'engouffre entre les barres d'immeuble et joue avec les pylĂŽnes des remontĂ©es mĂ©caniques incongrues sauterelles mĂ©talliques Ă©parpillĂ©es sur l'herbe rase. Dans ce silence un rien mĂ©lancolique, il est difficile d'imaginer la fiĂšvre qui saisit les lieux Ă  chaque visite du Tour de France. Comme une mĂšche allumĂ©e au bas de la pente, dont les Ă©tincelles grignotent les 10 kilomĂštres de bitume tirĂ©s sur le flanc abrupt de la montagne, puis gagnent les postes avancĂ©s de ce nid d'aigle et provoquent la dĂ©flagration, Ă  proximitĂ© immĂ©diate du tĂ©lĂ©siĂšge de Soum de Matte. Les costauds triomphent. Un tel Ă©vĂ©nement pyrotechnique est rare. Du Pla d'Adet, le Tour rĂ©clame avec parcimonie qu'il se montre l'arbitre de ses Ă©lĂ©gances. Il l'a fait deux fois au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, en 2001 et en 2005, en rendant Ă  chaque fois un peu plus inexorable la victoire finale de Lance Armstrong. Il n'a pas dĂ©passĂ© neuf visites depuis son incursion initiale dans la vallĂ©e d'Aure, en 1974. Ce total n'est pas si modeste. Surgi de la rocaille en 1957 comme en tĂ©moigne son architecture datĂ©e, le Pla d'Adet ne peut prĂ©tendre Ă  une complicitĂ© avec la Grande Boucle aussi accomplie que Luchon, la traditionnelle halte pyrĂ©nĂ©enne des temps mythiques de la course. Tributaire d'un tracĂ© qui a souvent escamotĂ© cette partie des PyrĂ©nĂ©es centrales, la station a aussi appris Ă  partager les plaisirs de la course de cĂŽte avec Guzet-Neige ou Luz-Ardiden. Mais Saint-Lary et son rejeton d'altitude peuvent se targuer de jouer leur rĂŽle Ă  plein. Ce sont les costauds qui triomphent aprĂšs s'ĂȘtre arrachĂ©s des langueurs du torrent de la Neste d'Aure qui roule ses pierres en contrebas. Le peloton a fait connaissance avec cette rampe Ă  l'Ă©tĂ© 1974. Le cul-de-sac, qui bifurque vers Espiaube Saint-Lary 1 900m sur la droite et le Pla d'Adet sur la gauche Saint-Lary 1 700 m dans sa partie finale, n'a pas franchement le profil pyrĂ©nĂ©en. Peu de lacets, peu de ruptures de pente. C'est d'abord un long raidillon, Ă  peine tortueux, creusĂ© entre la paroi et le vide, qui affiche un 10 % de moyenne. Pas de terre-plein pour la dĂ©gustation publique du spectacle de la souffrance, quelques arbres dispersĂ©s. Juste le vent et le cagnard qui refuse l'engloutissement derriĂšre le massif de NĂ©ouvielle. AprĂšs le premier vrai lacet, c'est pire. Le pourcentage ne varie guĂšre mais la route y est presque droite des kilomĂštres durant. Le panorama Ă  main gauche a quelque chose de dĂ©moralisant. Le curieux appendice du premier pylĂŽne du tĂ©lĂ©phĂ©rique du Pla d'Adet se dessine nettement sur le piton. Dramatique Ă©loignĂ©... Et toujours cette route qui, Ă  force de monter sans tourner, finit par battre les tempes et brouiller la vue. Ii y a quelque chose de l'Iseran dans ce jardin des supplices. Dommage qu'Octave Mirbeau soit nĂ© trop tĂŽt pour en dĂ©crire les raffinements. Jour de gloire tricolore. Raymond Poulidor, lui, en a fait le berceau de sa renaissance. Que le plus aimĂ© des champions français ait jetĂ© son dĂ©volu sur SaintLary pour la montĂ©e inaugurale, en 1974, n'est pas pour rien dans la renommĂ©e, cycliste de la station. C'est une belle histoire que celle de Poupou » au Pla d'Adet. L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, le Limousin s'est Ă©crasĂ© sur le bitume du col du Portetd'Aspet, lĂ  mĂȘme oĂč l'Italien Fabio Casartelli a trĂ©passĂ© en 1995. EnsanglantĂ©, il a dĂ» abandonner. LĂ , dans cette 16e Ă©tape qui arrive de Seo de Urgel par le col de Peyresourde, il se sent des ailes. Il dĂ©marre franchement et cloue sur place le roi Merckx, qui est Ă©galement dĂ©bordĂ© par Lopez-Carril, Pollentier et Santy. Il terminera deuxiĂšme Ă  Paris. Comme d'habitude. En ce jour de gloire tricolore, devant les postes TĂ©lĂ©funken noir et blanc, Santy joue aussi sa rĂ©demption. Comme Poulidor, il a une revanche Ă  prendre sur le sort. Deux ans plus tĂŽt, il a lui aussi Ă©tĂ© martyrisĂ© par les PyrĂ©nĂ©es. Pris dans une chute avec Ocana et ThĂ©venet sur la route de Pau, il avait dĂ» jeter l'Ă©ponge, victime d'une fracture d'une vertĂšbre cervicale. Le Cannibale » doit lĂącher prise. LancĂ© par le numĂ©ro de Poupou », Saint6Lary va laisser une empreinte trĂšs seventies sur le Tour de France. La Grande Boucle frĂ©quente la station des Hautes-PyrĂ©nĂ©es Ă  quatre reprises en cinq ans. Le NĂ©erlandais Joop Zoetemelk en 1975 et le Belge Lucien Van Impe en 1976 font de superbes vainqueurs. A chaque fois, l'Ă©tape prĂ©figure le verdict rendu Ă  Paris. En 75, ThĂ©venet renverse au Pla d'Adet la tendance du dĂ©but du Tour, Ă©crasĂ© par Eddy Merckx. AprĂšs la terrible sĂ©lection opĂ©rĂ©e par les cols du Tourmalet et d'Aspin, ils sont six au bas de la rampe, et il n'y a aucune erreur de casting Merckx, Delisle, ThĂ©venet, Ocana, Van Impe et Gimondi. HarcelĂ© par Zoetemelk et ThĂ©venet, le cannibale » doit lĂącher prise. Le pneu arriĂšre de Bernard ThĂ©venet Ă©clate Ă  quelques encablures de la ligne, et le Français laisse filer Zoetemelk. Mais, dĂ©jĂ , son coup d'Ă©clat Ă  Pra-Loup s'annonce, et son arrivĂ©e en jaune aux ChampsÉlysĂ©es. Hinault Ă©crase la course. Le grand bonhomme de Saint-Lary est bien plus petit, et il s'appelle Lucien Van Impe. Le grimpeur de poche est le seul Ă  ce jour Ă  avoir levĂ© les bras Ă  deux reprises devant le cirque d'arrivĂ©e. La premiĂšre fois en 1976, l'annĂ©e de son succĂšs dans le Tour. C'est au Pla d'Adet qu'il endosse le maillot jaune, au terme d'une montĂ©e express qui laisse son premier poursuivant, Zoetemelk, Ă  plus de 3 min. La seconde, cinq ans plus tard. Les temps ont alors changĂ©. Poulidor, dont c'Ă©tait l'ultime Grande Boucle en 1976, a dĂ©finitivement desserrĂ© les cale-pieds. ThĂ©venet s'Ă©clipse. Les patrons se nomment Bernard Hinault, Phil Anderson ou encore Hennie Kuiper. Van Impe ne vise rien d'autre que le maillot Ă  pois. Il profite de la mansuĂ©tude d'Hinault pour gicler » Ă  cinq kilomĂštres du sommet et terminer dĂ©tachĂ©. DerriĂšre, Hinault Ă©crase un peu plus la course en distançant au train tous ceux qui pouvaient encore lui faire de l'ombre. À la charniĂšre des annĂ©es 80, le Blaireau » accorde ou non les bons de sortie quand la route s'Ă©lĂšve au sortir du bourg de Saint-Lary. En 1978, il laisse l'Espagnol Mariano Martinez triompher. En 1982, ce sera le Suisse Beat Breu. La topographie des lieux convient Ă  merveille Ă  son rythme rĂ©gulier, tout en puissance. sis sur sa selle, les mĂąchoires serrĂ©es et le regard noir, il foudroie les impru- dents qui grillent leurs cartouches dans des dĂ©marrages aussi prompts que suicidaires Ă  Vignec ou Ă  Soulan. Invariablement, il revient au train. En 1978, il avale ainsi Pollentier et Zoetemelk qui avaient eu l'outrecuidance D'y croire. Ullrich perd une minute. Cette aisance tranche avec la montĂ©e Laborieuse de Miguel Indurain en 1993, pĂąle vainqueur du Tour, surclassĂ© par le Polonais Zenon Jaskula au Pla d'Adet et menacĂ© en permanence par le Suisse Tony Rominger. La mĂ©thode Hinault rappelle en revanche la domination de Lance Armstrong en 2001, lors de de l'avant-dernier opus de Saint-Lary dans le Tour. Jamais le Texan n'a Ă©tĂ© aussi insolemment au-dessus du lot que dans cette Ă©tape conçue pour concasser les plus braves entre Foix et Saint-Lary, cerise hors catĂ©gorie au classement de la montagne, sont dissĂ©minĂ©es les cols du Portet-d'Aspet, de MentĂ©, du Portillon, de Peyresourde et de Val-Louron-Azet. C'est un authentique rouleur qui en fait son miel en la personne de Laurent Jalabert. EchappĂ© avant mĂȘme la premiĂšre difficultĂ©, Jaja» capitalise les points qui lui feront endosser la tunique Ă  pois. Valeureux mais cuit et recuit, il aborde le Pla d'Adet avec une trop faible avance pour espĂ©rer. LancĂ© comme une balle dans son style de moulineur bionique, Lance Armstrong le dĂ©pose et s'envole vers la victoire solitaire qui lui octroie Ă©galement -et dĂ©finitivement ñ€” le maillot jaune. Dans l'affaire, Jan Ullrich perd une minute et ses espoirs, mĂȘme s'il conforte sa deuxiĂšme place aux dĂ©pens de Joseba Beloki. Et Laurent Jalabert se tisse une nouvelle popularitĂ© auprĂšs d'un public français qu'il n'a que peu frĂ©quentĂ© durant les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Cette annĂ©e-lĂ , Armstrong tient le Pla d'Adet dans son poing. Il ne relĂąchera l'Ă©treinte en 2005 que pour permettre le triomphe de son plus fidĂšle lieutenant, l'inusable George Hincapie. Le chasseur de pavĂ©s sur Paris ñ€” Roubaix remporte entre LĂ©zat-sur-LĂšze et le Pla d'Adet ce que le Tour a concoctĂ© de plus terrible dans les PyrĂ©nĂ©es. Les difficultĂ©s sont peu ou prou les mĂȘmes qu'en 2001 52 km de montĂ©e et 4 600 m de dĂ©nivelĂ© au total. Mais les protagonistes n'ont pas du tout la mĂȘme Ă©toffe. Personne n'est a priori promis Ă  la postĂ©ritĂ© dans cette Ă©chappĂ©e du matin censĂ©e servir de relais lors du dĂ©clenchement de la baston entre les gros ». Mais les gros laissent filer, Ă  commencer par Armstrong, goguenard, qui y gagne le Tour sans combattre. L'Ă©chappĂ©e compte jusqu'Ă  18 min d'avance. Et Hincapie, aussi Ă  sa place au Pla d'Adet que Johnny Rotten dans un orchestre de musique de chambre, peut croire en sa bonne Ă©toile. Celle-ci ne l'oublie pas dans les derniers kilomĂštres d'ascension, submergĂ©s par une marĂ©e humaine. Boogerd, Sevilla, Caucchioli et Pereiro flanchent les uns aprĂšs les autres. Hincapie masque Ă  peine son incrĂ©dulitĂ© quand il saute le dernier nommĂ© lors de I'emballage final. Le Pla d'Adet vient d'accoucher du plus Ă©tonnant incongru ? vainqueur en altitude de l'histoire du Tour. Qui reprendra le flambeau ? Il faudra en causer sĂ©rieusement Ă  Cancellara. Par Jean-Denis Renard LUZ ARDIDEN, PIAU-ENGALY, VAL LOURON... Les stations font leur pub Pour les nouvelles stations des PyrĂ©nĂ©es, le Tour de France fut une vĂ©ritable aubaine. de l'AriĂšge aux Hautes-PyrĂ©nĂ©es, elles ont contribuĂ©, depuis une trentaine d'annĂ©es, Ă  forger l'histoire de la grande boucle. C'est un drĂŽle de paradoxe, mais pour attirer des skieurs, rien de tel qu'une bonne course de vĂ©lo. Et si c'est la plus grande du monde, c'est encore mieux. C'est un fait, dans les montagnes françaises, on n'a rien trouvĂ© de plus efficace depuis cent ans que le Tour de France pour accĂ©der Ă  la notoriĂ©tĂ©. Il est d'ailleurs amusant de constater que le ski et le Tour de France ont grandi ensemble. Car si le premier ski club français est nĂ© en 1893 Ă  Grenoble, la premiĂšre tentative de ski dans les PyrĂ©nĂ©es est attribuĂ©e Ă  un certain Henri Salenave, un jeune et trĂšs audacieux rugbyman palois. PassionnĂ© de sport et d'aventure, il fut Ă©galement et surtout un pionnier de l'aviation. Il n'empĂȘche, l'histoire retiendra qu'il a Ă©tĂ© le premier Ă  essayer une paire de skis commandĂ©e Ă  la manufacture de Saint-Étienne dans les PyrĂ©nĂ©es, le 3 novembre 1903 sur les pentes du Benou, en vallĂ©e d'Ossau PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques. Quel rapport avec le cyclisme ? A priori aucun, sinon la coĂŻncidence du calendrier quelques mois plus tĂŽt en effet, le premier Tour de France de l'histoire s'Ă©tait Ă©lancĂ© le 1er juillet, du cafĂ© le RĂ©veil-Matin Ă  Montgeron. Cette annĂ©e-lĂ , pourtant, aucun col pyrĂ©nĂ©en n'Ă©tait encore au programme. Et l'on Ă©tait encore loin, Ă©videmment, d'imaginer quelle place prendraient un jour les massifs montag- neux dans la Grande Boucle. Il faudrait en effet attendre 1910 et une Ă©tape Luchon-Bayonne remportĂ©e par Octave Lapize, pour dĂ©couvrir les PyrĂ©nĂ©es via le Tourmalet. DĂšs lors, le Tour et la montagne seraient intimement liĂ©s. Mais seulement pour l'attrait du terrain de jeu, dans un premier temps. Car c'est avec les annĂ©es 60 et l'essor des sports d'hiver que la relation prendrait une tout autre ampleur. En 1965, un plan neige est lancĂ© et les stations de ski poussent comme des champignons en France. En 1970 on en compte ainsi 370 sur l'ensemble des massifs. MessĂ©guĂ© se paie le tour. Mais il faut les faire connaĂźtre. Alors les stations se tournent massivement vers le Tour et trouvent en FĂ©lix LĂ©vitan, son patron, une oreille attentive. Successeur de Jacques Goddet Ă  la tĂȘte du Tour, LĂ©vitan, s'il est un journaliste, est aussi un entrepreneur dans l'Ăąme. Il ouvre volontiers la porte aux candidatures commerciales ». Pour peu que l'on veuille bien payer, on peut dĂ©sormais s'offrir le Tour, n'importe oĂč. C'est ainsi, par exemple, que Maurice MessĂ©guĂ©, le spĂ©cialiste du soin par les plantes, parvient Ă  offrir la Grande Boucle Ă  Fleurance, petite bourgade du Gers, pas moins de sept fois en dix ans entre 1973 et 1983. Idem avec le promoteur immobilier Merlin, spĂ©cialisĂ© dans les locations de vacances, qui ne s'achĂšte » pas moins de six Ă©tapes Ă  Merlin-Plage, prĂšs de Saint-Jean-de- Monts, en VendĂ©e, en 1972, 1975 et 1976. Il en fera de mĂȘme en 1981 Ă  au Pleynet-les Laux, une station alpestre oĂč il a investi. Le sujet n'est donc plus tabou. Le Tour de France peut avantageusement remplacer une campagne publicitaire Ă  la tĂ©lĂ©vision. Peu Ă  peu, les stations de, mon- tagne le comprennent et se lancent Ă  leur tour Ă  l'assaut du Tour avec frĂ©nĂ©sie. La plus cĂ©lĂšbre d'entre toutes sera Ă©videmment l'Alpe d'Huez, dans les Alpes. Son ascension redoutable, jalonnĂ©e de 21 virages, est un des plus beaux stades dont le cyclisme puisse rĂȘver. Elle n'en a que plus de facilitĂ© Ă  convaincre les organisateurs de revenir, annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Cinq Ă©tapes y arrivent ainsi entre 1976 et 1979, il y en aura huit entre 1981 et 1989. L'Alpe d'Huez est donc la rĂ©fĂ©rence absolue de l'alliance du spectacle sportif recherchĂ© par le Tour de France, et de la station de ski connue dans le monde entier. Luz Ardiden oublie le drame. Mais les PyrĂ©nĂ©es aussi, ont leur petite » Alpe d'Huez, sur les hauteurs de Luz ou Luz-Saint Sauveur, tout prĂšs d'ArgelĂšsGazost, Ă  deux pas du Tourmalet. Le 1er mars 1987, Luz-Ardiden est frappĂ©e par un dramatique accident. La gare du tĂ©lĂ©siĂšge de Caperette, pourtant toute neuve, voit l'ancrage du pylĂŽne d'arrivĂ©e cĂ©der. Une cinquantaine de nacelles sont jetĂ©es au sol. Le bilan est catastrophique 6 personnes sont tuĂ©es, 87 sont blessĂ©es. Pour la jeune station des Hautes-PyrĂ©nĂ©es, ouverte en 1975 autour de cinq communes, le coup est terrible. Mais elle va rapidement trouver dans le Tour de France, l'Ă©vĂ©nement idĂ©al pour tourner la page », du moins dans l'esprit du public. En 1985 dĂ©jĂ , Luz-Ardiden avait dĂ©cidĂ© de se faire un nom via la Grande Boucle. Et pour sa premiĂšre, cette spectaculaire ascension en lacets frappe fort. La victoire de Pedro Delgado associĂ©e au maillot jaune sur les Ă©paules de Bernard Hinault est idĂ©ale en termes d'impact mĂ©diatique. Le Blaireau est au sommet, il vient Ă  peine de se remettre de sa chute Ă  Saint-Étienne et file pĂ©niblement vers son cinquiĂšme sacre Ă  Paris. L'histoire d'amour du Tour avec Luz est bien partie. Et forcĂ©ment, en 1987, Ă  peine quatre mois aprĂšs le drame de Caperette, le retour du Tour va faire du bien au moral comme Ă  l'image de la station. Alain Lescoules, le maire actuel de Luz, dĂ©jĂ  impliquĂ© dans la venue du Tour Ă  l'Ă©poque, se souvient. L'arrivĂ©e du Tour cet Ă©tĂ©-lĂ  Ă©tait dĂ©jĂ  programmĂ©e lorsque la catastrophe a eu lieu. Elle nous a redonnĂ© un peu le sourire. » Surtout, elle a permis de maintenir le lien entre la station et l'organisation du Tour. AprĂšs la victoire du NorvĂ©gien Dag-Otto Lauritzen en 1987, la course revient donc l'annĂ©e suivante et s'offre Ă  l'Espagnol Laudelino Cubino. Nous sommes en 1988 et la notoriĂ©tĂ© du Tour de France explose Ă  travers le monde. Plus de 800 journalistes sont accrĂ©ditĂ©s. Encore reporter Ă  L'Équipe », Jean-Marie Leblanc Ă©voque ainsi 75 pays qui retransmettent les images de la course, 150 millions de tĂ©lĂ©spectateurs par jour et au total, 1 milliard de personnes qui auront vu des images du Tour ». Dans ces conditions, l'attrait pour la course ne se dĂ©ment Ă©videmment pas pour le stations en quĂȘte de notoriĂ©tĂ©. A Luz-Ardiden, la course a rapidement fait son oeuvre. TrĂšs vite, le Tour de France a permis Ă  la station de redorer son image aprĂšs lĂ© drame, confirme Alain Lescoules. TrĂšs vite, Luz-Ardiden est redevenue plus cĂ©lĂšbre pour le Tour de France que pour sa catastrophe. Et bien sĂ»r, les retombĂ©es Ă©conomiques ne se sont pas dĂ©menties par la suite. À tel point que nous sommes encore aujourd'hui des candidats quasi permanent pour accueillir une Ă©tape. » La derniĂšre fois, c'Ă©tait en 2003, annĂ©e du centenaire de la Grande Boucle. Un Tour exceptionnel de suspense et d'intensitĂ©, Lance Armstrong, fringant dans les Alpes, commence Ă  souffrir de la chaleur et semble vulnĂ©rable. AprĂšs son Ă©tour- dissant contre-la-montre Ă  Cap DĂ©couverte, Jan Ullrich revient ainsi trĂšs fort sur le maillot jaune. Le lendemain, il secoue encore l'AmĂ©ricain dans la montĂ©e vers Ax3 domaines et revient Ă  15 secondes au classement gĂ©nĂ©ral. Le suspense est donc plus haletant que jamais lorsque les favoris se prĂ©sentent au dĂ©part de la quinziĂšme Ă©tape, BagnĂšres-de-Bigorre - Luz-Ardiden, via le Tourmalet. Vinokourov s'est lui aussi rapprochĂ© au gĂ©nĂ©ral grĂące Ă  sa victoire Ă  Loudenvielle la veille. Armstrong est cernĂ©... semble-t-il. Ullrich y croit tellement qu'il attaque dĂšs le Tourmalet. Une grossiĂšre erreur tactique. Car tout le monde est regroupĂ© au pied de l'ascension de Luz-Ardiden oĂč tout va se jouer. C'est alors que l'AmĂ©ricain dĂ©cide de remettre les pendules Ă  l'heure. Il accĂ©lĂšre. Iban Mayo s'accroche, Jan Ullrich aussi. Mais un spectateur imprudent touche Armstrong et l'envoie, au tapis. Cette image fera le tour du monde. Car en se relevant, le maillot jaune est animĂ© d'une rage de vaincre exacerbĂ©e par la tension. Il revient sans coup fĂ©rir sur le groupe de tĂȘte non sans avoir failli chuter une seconde foisñ€© et attaque de nouveau. De tout le rĂšgne d'Armstrong, cette ascension restera l'une des plus symboliques. Car au sommet, l'AmĂ©ricain arrive seul. 40 secondes devant Mayo, Ullrich et Zubeldia. Moreau est Ă  43 secondes, Basso Ă 47, et Vinokourov Ă  2'07 ». On ne le sait pas encore. Mais ce jour-lĂ , Armstrong a gagnĂ© le Tour. Et Luz-Ardiden confirmĂ© son statut d'Alpe d'Huez » pyrĂ©nĂ©enne, pour son cĂŽtĂ© spectaculaire et dĂ©cisif. A son palmarĂšs figure ainsi Pedro Delgado, Miguel Indurain, Richard Virenque et donc Lance Armstrong. L'AriĂšge se prend au jeu. Plus Ă  l'est des PyrĂ©nĂ©es, ce n'est pas une, mais trois stations qui ont dĂ©cidĂ© de se faire connaĂźtre via le Tour de France. Elles s'appellent Guzet Neige, Ax-3 domaines et plateau de Beille et ont pour point commun d'appartenir Ă  un mĂȘme dĂ©partement, l'AriĂšge, passablement mĂ©connu en France comme Ă  l'Ă©tranger. Henri Nayrou, conseiller gĂ©nĂ©ral, vice-prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral puis dĂ©putĂ© du dĂ©partement, fĂ©ru de sport il fut rĂ©dacteur en chef de Midi Olympique » aura Ă©tĂ© le tĂ©moin et l'un des principaux artisans de l'arrivĂ©e du Tour dans l'AriĂšge dĂšs le dĂ©but, en 1984, Ă  Guzet-Neige victoire de l'Écossais Robert Millar. Jusque-lĂ , l'AriĂšge n'Ă©tait pas trĂšs connue. On n'avait pas de tourisme de masse. Alors qu'ailleurs, les paysages sont souvent abĂźmĂ©s, les nĂŽtres Ă©taient intacts. On se disait qu'avec le Tour et ses images vues d'hĂ©licoptĂšre, nous pourrions montrer ce que nous avions de plus beau. Nous avons donc passĂ© un accord non Ă©crit avec les dirigeants du Tour, basĂ© sur la confiance, pour ĂȘtre acteur de la course le plus rĂ©guliĂšrement possible. Nous avions trois objectifs gagner en notoriĂ©tĂ© et en localisation pour le grand public... qui confondait trop souvent l'AriĂšge et l'ArdĂšche ; obtenir des retombĂ©es Ă©conomiques immĂ©diates hĂŽtellerie, restauration, etc. ; et enfin faire la fĂȘte dans le dĂ©partement et cimenter le tissu associatif, trĂšs mobilisĂ© pendant plusieurs mois pour bien accueillir le Tour. » Cependant, Guzet-Neige va rapidement se rĂ©vĂ©ler trop petite pour accueillir le gigantisme Tour de France. En 1995, Jean-Marie Leblanc, le directeur de l'Ă©preuve et Jean-Louis PagĂ©s, qui s'occupait des collectivitĂ©s et des infrastructures, nous avaient avertis qu'ils ne pourraient plus revenir Ă  Guzet », se souvient Henri Nayrou. Le Conseil gĂ©nĂ©ral a dĂšs lors modifiĂ© son approche en se tournant vers le plateau de Beille et Ax-3 Domaines ou plateau de Bonascre avec un succĂšs retentissant. L'ascension du plateau de Beille, en 1998, couronne ainsi Marco Pantani devant une foule inouĂŻe. Les organisateurs du Tour sont charmĂ©s et convaincus. Jean-Marie Leblanc notamment, qui n'a pas oubliĂ©. J'Ă©tais trĂšs heureux de pouvoir aider de petites stations ou des collectivitĂ©s locales dĂ©laissĂ©es Ă  accroĂźtre leur notoriĂ©tĂ©. Elles jouaient le jeu du Tour de France avec enthousiasme. Lorsque Christian Prudhomme m'a rejoint puis succĂ©dĂ© Ă  la tĂȘte du Tour, il a d'ailleurs poursuivi sur cette voie. » Le plateau de Beille et Ax-3 Domaines sont devenues dans les annĂ©es 2000 de vrais classiques du Tour, accueillant l'une aprĂšs l'autre une Ă©tape quasiment chaque annĂ©e. Luxe suprĂȘme, le plateau de Beille s'est mĂȘme offert une rĂ©putation trĂšs enviĂ©e celui qui gagne tout lĂ -haut, dans ces espaces quasi dĂ©sertiques dĂ©diĂ©s au ski de fond, gagne toujours le Tour de France Pantani, 1998 ; Armstrong, 2002, 2004 ; Contador, 2007. Ça aide Ă  se faire connaĂźtre. Par Julien Duby MARIE BLANQUE La montagne comme un piĂšge Ce col de moyenne montagne est beaucoup plus dur qu'il n'y paraĂźt. ses 10 kilomĂštres d'ascension ont souvent marquĂ© le dĂ©clin des champions mĂȘme si, jamais, le tour ne s'y est jouĂ©. Ce n'est sans doute pas le plus dur mais ce n'est pas non plus le moins redoutĂ©. Marie-Blanque, col de moyenne montagne, a pourtant sa propre histoire. Plus rĂ©cent bien sĂ»r que celle de ses grands frĂšres pyrĂ©nĂ©ens puisque la premiĂšre ascension par le peloton ne remonte qu'Ă  1978, mais nĂ©anmoins riche d'anecdotes. Et l'on peut dire que, depuis sa dĂ©couverte, le Tour se plaĂźt Ă  emprunter ce passage entre les vallĂ©es d'Ossau et d'Aspe, dont les deux versants prĂ©sentent aux coureurs des aspects totalement diffĂ©rents. CĂŽtĂ© facile, dĂ©buts difficiles, cĂŽtĂ© difficile, dĂ©buts faciles », souligne l'ancien champion cycliste landais Dominique Arnaud, qui le grimpa Ă  trois reprises durant les 11 Tours de France auxquels il participa de 1981 Ă  1991. Tous les coureurs le disent, Marie-Blanque est un des piĂšges du Tour. C'est particuliĂšrement vrai lorsqu'il se situe en fin d'Ă©tape, derniĂšre ascension avant l'arrivĂ©e sur Pau, et que le peloton a dĂ©jĂ  dans les pattes les montĂ©es d'Aspin, du Tourmalet, de l'Aubisque ou des cols basques et du Soudet. Il peut ĂȘtre aussi le premier col de ce massif montagneux lorsque le Tour aborde les PyrĂ©nĂ©es par Pau en venant du Sud-Ouest. C'est ce qui explique notamment son classement en premiĂšre ou deuxiĂšme catĂ©gorie. Ce n'est pas le cas en 1978, lorsque la Grande Boucle l'aborde pour la premiĂšre fois. Partis de Biarritz pour rejoindre Pau, Marie-Blanque constitue la derniĂšre Ă©preuve d'une journĂ©e qui a vu les coureurs escalader les rampes basques Saint-Esteben, Meharin et Amorots, col d'IchĂšre sans combattre. C'est justement dans le final de cette ascension de 9 kilomĂštres que Pollentier, Zoetemelk et Bernard Hinault, dont c'est le premier Tour de France, imposent un rythme qui fait exploser Bernard ThĂ©venet, victime il est vrai d'arythmie cardiaque. Dans ses pentes dont le pourcentage moyen est Ă  7,7 % mais flirte avec les 10 % dans certains passages, ce col peut provoquer de terribles dĂ©gĂąts. Et, mĂȘme si l'Ă©tape est remportĂ©e par le NĂ©erlandais Henk Lubberding, Marie-Blanque, pour sa premiĂšre apparition, a crevĂ© l'Ă©cran de la tĂ©lĂ©, produisant ces images contrastĂ©es et poignantes du vieux champion Ă  la dĂ©rive passant Ă  son corps dĂ©fendant et souffrant le relais Ă  son successeur. C'est un col qui fait mal aux pattes », prĂ©cise encore Dominique Arnaud. Par Bielle, il y a beaucoup de changements de rythme, par Escot, la dĂ©clivitĂ© est trĂšs forte. MĂȘme la descente peut ĂȘtre trĂšs dangereuse. Lorsque l'on file vers Escot, la route est bordĂ©e de grandes rigoles en ciment. Les coureurs dĂ©testent ces piĂšges qui les obligent Ă  redoubler de vigilance. » Baroud d'honneur d'Hinault. Il faut attendre huit ans, en 1986, pour que la Grande Boucle repasse par Marie-Blanque. Cette annĂ©e-lĂ , c'est au tour du Blaireau » d'ĂȘtre talonnĂ© par l'Ăąge. L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il a Ă©galĂ© Jacques Anquetil et Eddy Merckx au palmarĂšs de la Grande Boucle mais son leadership au sein de la formation de Bernard Tapie, La Vie claire, est moins Ă©vident que son palmarĂšs le laisserait penser. Cependant Bernard Hinault a de l'orgueil. Lors de la premiĂšre Ă©tape pyrĂ©nĂ©enne entre Bayonne et Pau, dans le Burdincurutcheta et avant le col d'IchĂšre, le champion passe Ă  l'offensive, un peu Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale. ÉchappĂ©, avec Pedro Delgado et Jean-François Bernard, Hinault accroĂźt son avance sur les autres favoris lors de l'ascension de Marie-Blanque, dernier obstacle avant la descente sur Pau. Une derniĂšre montĂ©e Ă  bloc qui laisse Jean-François Bernard sur le carreau. HĂ©las pour le champion français, cette Ă©tape que beaucoup de suiveurs considĂšrent alors comme une nouvelle dĂ©monstration de force d'Hinault s'avĂšre en rĂ©alitĂ© un baroud d'honneur du champion, qui doit s'effacer par la suite devant son coĂ©quipier Greg LeMond. Incontestablement, c'est en 1990 qu'est Ă©crite une des plus belles pages de Marie-Blanque. Le col est placĂ© en fin de l'Ă©tape Lourdes-Pau et, lorsqu'ils l'abordent par Bielle, les coureurs ont dans les pattes l'Aubisque et le Soulor. Lieutenant de Greg LeMond qui vise un troisiĂšme succĂšs, le BĂ©arnais Gilbert Duclos-Lassalle tutoie son rĂȘve, d'accrocher Ă  son palmarĂšs cette Ă©tape sur ses terres. Aux avantpostes, une poignĂ©e de coureurs dont son compatriote. Dominique Arnaud, l'Espagnol pĂ©dro Delgado et le Russe Dimitri Konyshev, Gilbert Duclos-Lassalle se sent pousser des ailes. Marie-Blanque est le dernier feu montagnard du Tour. Normalement, plus rien de grave ne peut arriver. LeMond et Chiappucci se marquent de prĂšs derriĂšre. L'AmĂ©ricain est le grand favori de cette Ă©dition. Il compte cinq secondes de retard sur l'Italien mais l'Ă©preuve doit se jouer au contre-la-montre de VassiviĂšre et, dans cette spĂ©cialitĂ©, LeMond est beaucoup plus fort que son adversaire. Le demi-tour du Gibus ». C'est Ă  ce moment-lĂ  que l'ancien vainqueur du Tour de France, Pedro Delgado, dĂ©cide d'attaquer. DerriĂšre, l'Italien Chiappucci, maillot jaune avec cinq secondes d'avance sur LeMond, rĂ©plique. Chiappucci ne veut pas laisser trop d'Ă©cart Ă  Delgado. Mais surtout l'Italien s'aperçoit que LeMond, dĂ©jĂ  Ă  la peine, est victime d'une crevaison. Du coup, c'est la panique au sein de l'Ă©quipe Z, dont le leader est bien seul en cette fin d'ascension. C'est alors que Roger Legeay demande Ă  Duclos-Lassalle et un autre Ă©quipier, Kvasvoll, d'attendre Greg LeMond. Les deux hommes sont dĂ©jĂ  dans la descente, presqu'a Escot. Et l'on assiste alors Ă  cette scĂšne incroyable d'un Gibus » faisant demi-tour pour se rapprocher le plus vite possible de Greg LeMond. Le contact Ă©tabli, Gilbert Duclos-Lassalle multiplie les relais pour recoller au groupe Chiappucci et ainsi prĂ©server les chances de victoire finale de son leader. Ce qui est rĂ©glĂ© quelques jours plus tard dans le contre-la-montre de VassiviĂšre. VoilĂ  pour la grande histoire. La petite histoire de Marie-Blanque, ce jour-lĂ , est un souvenir personnel de Dominique Arnaud, qui passa en tĂȘte au sommet. C'Ă©tait mon dernier Tour de France. La veille, j'avais pariĂ© avec mes coĂ©quipiers de Banesto que je franchirais Marie-Blanque en tĂȘte. Lorsque l'on a attaquĂ© Marie-Blanque, je me sentais trĂšs bien. PassĂ© la premiĂšre rampe qui fait trĂšs mal Ă  la tĂȘte avant de faire mal aux jambes, j'ai continuĂ© avec le groupe de tĂȘte. Et puis Ă  quelques dizaines de mĂštres du sommet, j'ai sprintĂ©. Sur le coup, personne n'a compris ce que j'Ă©tais en train de faire. Le maillot Ă  pois Ă©tant avec nous, l'usage voulait qu'on le laissĂąt prendre les points. Moi, je voulais gagner mon pari... » Deux ans plus tard, les PyrĂ©nĂ©es furent rĂ©duites Ă  la portion congrue. En l'occurrence, celle de la façade atlantique au travers d'une seule Ă©tape. Partis de SaintSĂ©bastien, les coureurs devaient rallier Pau par les cols basques et Marie-Blanque. L'occasion pour le public de dĂ©couvrir un jeune grimpeur français, Richard Virenque. Pour son premier Tour de France, le Varois attaqua dĂšs les premiers lacets, franchit Marie-Blanque en tĂȘte devant l'Espagnol Murguialday pour endosser le maillot jaune Ă  Pau. Un numĂ©ro De Pereiro. En 1995, l'Ă©tape est neutralisĂ©e en raison de la mort de Casartelli. L'annĂ©e suivante, Marie-Blanque s'annonce comme la premiĂšre difficultĂ© de l'Ă©tape ArgelĂšs-Gazost-Pampelune marquĂ©e surtout par l'arrivĂ©e du Roi Miguel sur ses terres basques. HĂ©las, le quintuple vainqueur du Tour de France, dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ© par les cols alpins et loin au classement gĂ©nĂ©ral, est Ă  la peine tout au long de cette journĂ©e, et mĂȘme dans Marie-Blanque, que Neil Stephens franchit le premier. Les quatre derniĂšres ascensions 2000, 2005, 2006 et 2007 empruntent toutes le cĂŽtĂ© difficile, par Escot. C'est en tout cas Ă  la sortie de ce village qu'Oscar Pereiro commence son festival en 2005 lors de la derniĂšre des Ă©tapes pyrĂ©nĂ©ennes entre Mourenx et Pau. VexĂ© de s'ĂȘtre fait souffler la victoire par George Hincapie, la veille, Ă  Hautacam alors qu'il avait effectuĂ© l'essentiel du travail, Oscar Pereiro veut sa revanche. En compagnie de l'Italien IViazzoleni, il attaque pour rejoindre le groupe d'Ă©chappĂ©s. L'Ă©cart entre ces derniers et les poursuivants fond sur les pentes de MarieBlanque avant de disparaĂźtre complĂštement dans l'Aubisque. Plus tard, Oscar Pereiro ne laissera le soin Ă  personne de franchir avant lui la ligne d'arrivĂ©e Ă  Pau, signant, Ă  28 ans, une de ses premiĂšres grandes victoires. Pour autant, l'Ă©tape si belle soit-elle, ne remet pas en cause le podium et le septiĂšme sacre de Lance Armstrong. Mais si Marie-Blanque punit sans pitiĂ© les coureurs en mĂ©forme, il sait aussi se montrer gĂ©nĂ©reux avec les audacieux. En 2006, le Tour de France aborde les PyrĂ©nĂ©es lors de la dixiĂšme Ă©tape. Marie-Blanque se dresse en fin de parcours, 40 kilomĂštres avant l'arrivĂ©e Ă  Pau. Le StĂ©phanois Cyril Dessel et l'Espagnol Juan Miguel Mercado ont pris la tangente depuis un long moment et gravissent le dernier col sans faiblir, passant au sommet avec prĂšs de dix minutes d'avance sur leurs poursuivants. En n'ayant pas calĂ© dans Marie-Blanque, les deux hommes s'offrent deux jolis cadeaux la victoire d'Ă©tape pour Mercado et le maillot jaune pour Cyril Dessel. Et, cette annĂ©e, MarieBlanque composera naturellement une des bougies du gĂąteau d'anniversaire des 100 ans du Tour de France dans les PyrĂ©nĂ©es. Par Fabien Pont HAUTACAM Ce col est un volcan Cette station de moyenne montagne, qui surplombe Lourdes, a brĂ»lĂ© les Ă©tapes pour rĂ©sonner comme un haut lieu du tour. Indurain et Armstrong y ont frappĂ© trĂšs fort. malheureusement, le dopage y a souvent rĂŽdĂ©. DĂšs sa premiĂšre visite sur les rampes d'Hautacam, le Tour de France s'offre une Ă©tape Ă  grand spectacle. Ce 13 juillet 1994, Miguel Indurain est au sommet de son art. L'Espagnol est en route pour un quatriĂšme sacre Ă  Paris, mais le Suisse Tony Rominger s'accroche, il est bien le seul d'ailleurs, dans ce Tour un brin faiblard... Deux jours plus tĂŽt, dans le chrono entre PĂ©rigueux et Bergerac, il a limitĂ© la casse en ne concĂ©dant que » deux minutes Ă  Indurain. Ce dernier aborde donc les PyrĂ©nĂ©es serein, bien sĂ»r, mais pas encore totalement tranquilou ». Suiveur exceptionnel, capable d'assommer le Tour dans les chronos et de contrĂŽler en montagne, l'Espagnol va t'il enfin se rĂ©soudre Ă  attaquer ? Cette annĂ©e- lĂ , je n'avais pas le choix, dira-t-il plus tard. Je devais attaquer dans les PyrĂ©nĂ©es, oui. » Et quand il n'a pas le choix, Indurain peut faire mal. DĂšs les premiĂšres rampes d'Hautacam, Marco Pantani a tentĂ© sa chance, seul. DerriĂšre, Indurain fait donner la garde Banesto qui durcit le rythme. Affaibli depuis quelques jours par des problĂšmes intestinaux, Rominger cĂšde rapidement. Indurain, il est vrai, mĂšne grand train, dans un style tout en puissance et en Ă©lĂ©gance. Dans sa roue, c'est la panique. Mais les Français De Las Cuevas, Virenque et Leblanc rĂ©sistent. Et craquent Ă  leur tour... sauf Leblanc, en Ă©tat de grĂące. Dans son style tout en Ă©lĂ©gance, Indurain assomme le Tour. À la sortie des PyrĂ©nĂ©es, son avance frĂŽlera ainsi les 8 minutes 7'56 sur Rominger et Virenque. Pour Leblanc, l'occasion est donc unique d'en profiter pour aller chercher une victoire d'Ă©tape de prestige. L'image est restĂ©e cĂ©lĂšbre. À 2 km de l'arrivĂ©e, le Français choisit d'attaquer dans le brouillard au moment mĂȘme oĂč Indurain vient de le ramener sur Pantani. Mais il lui faudra finalement une autre accĂ©lĂ©ration pour mĂ©riter d'inscrire son nom pour la premiĂšre fois au palmarĂšs de cette montagne si rude. Cet exploit » lui permet Ă©galement de signer un joli rapprochĂ© au gĂ©nĂ©ral. Mais Ă  Paris, Leblanc reste au pied du podium derriĂšre Miguel Indurain, Piotr Ugrumov et Marco Pantani. Riis se moque du monde. Deux ans plus tard, en 1996, le Tour est dĂ©jĂ  de retour sur les hauteurs d'ArgelĂšs-Gazost. Parti d'Agen, le peloton est emmenĂ© par un certain Bjarne Riis, 32 ans. Le Danois de T-Mobile a pris le pouvoir dans les Alpes. Il comptait sur l'Iseran et le Galibier pour attaquer, mais la neige a raccourci la neuviĂšme Ă©tape. Et Riis a dĂ» se contenter de l'ascension vers SestriĂšres pour faire la diffĂ©rence et s'emparer du maillot jaune. À ce moment-lĂ , JosĂ© Miguel Echavarri, le mentor d'un Indurain dĂ©jĂ  battu, ne croit pas que Riis puisse s'imposer Ă  Paris. Ses attaques sont trop explosives. Dans une course aussi dure que celle-ci, on finit par le payer un jour ou l'autre. » Mais Echavarri se trompe. Car ce que Riis a fait dans les Alpes n'est rien Ă  cĂŽtĂ© de ce qu'il va rĂ©aliser dans la montĂ©e vers Hautacam. Visionner ces images aujourd'hui ? C'est, au choix, une crise de rire ou le dĂ©goĂ»t assurĂ©. Car Ă  l'antenne, Patrick ChĂȘne et Bernard ThĂ©venet, les commentateurs de l'Ă©poque sont dĂ©semparĂ©s. C'est incroyable, c'est inouĂŻ ! hurle ainsi ChĂȘne. Il fait ce qu'il veut oĂč il veut, c'est trop gros pour ĂȘtre vrai ! » Patrick ChĂȘne ne croit pas si bien dire. Le spectacle de Bjarne Riis est, il est vrai, assez dĂ©stabilisant. Indurain lui-mĂȘme a compris dĂšs les premiers hectomĂštres du col. Je roulais dĂ©jĂ  sur le 39 x 17 le petit plateau quand j'ai voulu passer le groupe de tĂȘte en revue. Et lĂ , j'ai vu Riis sur le gros plateau. Moralement, j'ai pris un premier coup de massue. » Les autres ne vont pas tarder. Car cette-fois, Riis est bien dĂ©cidĂ© Ă  achever le quintuple vainqueur du Tour. Alors que Jan Ullrich, son jeune lieutenant, a durci le ton, Riis place une premiĂšre attaque. Indurain rĂ©pond du tac au tac. Le Danois se rassoit, se laisse glisser Ă  l'arriĂšre du groupe, et toise alors ses rivaux un Ă  un, comme si la pente n'existait pas. À l'antenne, Bernard ThĂ©venet en perd son latin Je ne comprends pas trĂšs bien oĂč il veut en venir.» La rĂ©ponse ne va pas tarder. Riis va multiplier les accĂ©lĂ©rations, jusqu'au point de rupture, pour tous ses rivaux. Tour Ă  tour, Leblanc, Dufaux puis Virenque sont ainsi dĂ©posĂ©s, au train. Le grimpeur français constate son impuissance Si je le suivais davantage, j'Ă©tais sĂ»r d'exploser », rĂ©sume le Varois sur la ligne. Pas mĂ©content, tout de mĂȘme, d'avoir limitĂ© la casse, Ă  49 secondes au sommet. Une performance qui lui permettra de s'offrir la troisiĂšme place sur le podium, Ă  Paris. Mais ce 16 juillet Ă  Hautacam est un jour de tristesse pour beaucoup. Miguel Indurain vient dĂ©finitivement de craquer. Ses derniĂšres chances de redresser une situation dĂ©jĂ  bien mal embarquĂ©e se sont envolĂ©es. ArrivĂ© Ă  plus de 2 minutes de Riis, l'Espagnol affronte la dĂ©faite avec la dignitĂ© qu'on lui connaissait dĂ©jĂ  dans la victoire. C'est un jour important pour moi. Mais il devait arriver », rĂ©sume-t-il alors que le lendemain, tout un peuple l'attendait Ă  Pampelune, pour le cĂ©lĂ©brer. À la question de savoir s'il compte raccrocher le vĂ©lo, Miguel hĂ©site. II est trop tĂŽt pour le dire. » Finalement 11e Ă  Paris, il arrĂȘtera bien sa carriĂšre au mois de janvier suivant. Et Bjarne Riis, dans tout ça ? À 32 ans, le voilĂ  lancĂ© vers un incroyable succĂšs dans le Tour de France. Il a certes pris la cinquiĂšme place en 1993, la quatorziĂšme en 1994 et la troisiĂšme en 1995, mais ses rĂ©fĂ©rences sont minces. Sa domination est extravagante et son surnom, Monsieur 60 % », en dit dĂ©jĂ  long sur sa rĂ©putation au sein du peloton. Le Danois serait prĂȘt Ă  tous les risques pour gagner le Tour, quitte Ă  atteindre un taux hĂ©matocrite hallucinant. Onze ans plus tard, le 25 mai 2007, alors que les affaires de dopage et les aveux se multiplient, Bjarne Riis, cernĂ©, dĂ©cide d'avouer Ă  son tour. La veille, ses anciens coĂ©quipiers chez T-Mobile, Erik Zabel et Rolf Aldag, avaient dĂ©jĂ  ouvert la brĂšche en dĂ©voilant presque tout, de leurs pratiques dopantes, durant le Tour 1996 notamment. Riis, lui, reconnaĂźt avoir gagnĂ© ce Tour de France dopĂ© Ă  l'EPO. Je ne suis pas digne de cette victoire. Le maillot jaune est dans mon garage, vous pouvez venir le chercher. » Quelques jours plus tard le 7 juillet 2007, au dĂ©part de Londres, les organisateurs de la Grande Boucle prendront le Danois au mot en le rayant du palmarĂšs. Avant de revenir sur leur dĂ©cision, en juillet 2008, face Ă  la franchise » de Bjarne Riis !. Armstrong sur une autre planĂšte. MalgrĂ© tout, Hautacam reste une destination privilĂ©giĂ©e pour les organisateurs du Tour de France. En 2000, alors qu'une seule vĂ©ritable Ă©tape pyrĂ©nĂ©enne est au programme, elle s'achĂšve Ă  Hautacam. Nous sommes le 10 juillet et il fait nuit en plein jour. Des conditions dantesques pour s'attaquer au premier massif montagneux de cette Ă©dition, rien de tel pour que la journĂ©e reste gravĂ©e dans les mĂ©moires. Pour le reste, Lance Armstrong s'en charge. Au dĂ©part de Dax, sous le dĂ©luge, son visage est fermĂ©, sa mine trĂšs concentrĂ©e. Les jours prĂ©cĂ©dents, Marco Pantani s'est rĂ©pandu dans les mĂ©dias pour provoquer l'AmĂ©ricain et Jan Ullrich. Les trois derniers vainqueurs du Tour sont lĂ . PrĂȘts pour la premiĂšre grande explication. Marie-Blanque et l'Aubisque sont au programme, mais c'est bien l'ascension d'Hautacam que tout le monde attend. Sauf Javier Otxoa, parti en Ă©claireur dans une longue Ă©chappĂ©e avec Jacky Durand et Nico Mattan. Le grimpeur de Kelme se prĂ©sente finalement seul avec un peu plus de 10 minutes d'avance au pied du col. Durand a lĂąchĂ© prise dans MarieBlanque, Mattan a abdiquĂ© dans l'Aubisque. DerriĂšre, quelques grimpeurs en contre-attaque croient encore en leurs chances. Ils ont pris les devant dans l'Aubisque. On trouve lĂ  Virenque, Escartin, Heras, une escouade de Banesto Jimenez, Odriozola, Mancebo ou encore Beltran. C'Ă©tait une bonne idĂ©e de partir devant. Mais c'Ă©tait inutile. Car Lance Armstrong s'apprĂȘte Ă  entrer en scĂšne. Comme promis, Marco Pantani tente tout de mĂȘme de faire exploser la course dĂšs les premiĂšres rampes. Mais le pirate » a prĂ©sumĂ© de ses forces et nĂ©gligĂ© celles de l'AmĂ©ricain. Car la rĂ©ponse du Texan est brutale. Son dĂ©marrage terrible et sans rĂ©mission. Alliage de vĂ©locitĂ© et de puissance, sa dĂ©monstration impressionne dĂšs les premiers vrais coups de pĂ©dale. HervĂ© Mathurin, l'envoyĂ© spĂ©cial de Sud-Ouest », n'en croit pas ses yeux et dĂ©crit une ascension surnaturelle, surrĂ©aliste et pour tout dire surhumaine, Ă  l'Ă©chelle, des conditions climatiques comme on en a rarement vu sur le Tour de France. » Un an plus tĂŽt dĂ©jĂ , Armstrong avait offert le mĂȘme spectacle dans la montĂ©e vers SestriĂšres. VoilĂ  donc qu'il remet ça, avec plus d'intensitĂ©. A l'Å“il nu, l'impression est effrayante. Les rivaux de l'AmĂ©ricain s'effondrent un Ă  un. Au sommet, ZĂŒlle et Mancebo ont lĂąchĂ© 3 minutes, Ullrich 3 min 20 sec et Pantani, en perdition, est Ă  5 minutes. Virenque s'en sort un peu moins mal Ă  seulement 1 min 15 sec. Et Otxoa ? Il sera finalement Ă©pargnĂ©, de justesse. Ses 10 min 30 d'avance en bas ont fondu. Il ne lui reste que 43 secondes sur la ligne. Assez pour lever les bras, au terme d'une Ă©tape qui vient d'entrer dans l'histoire du rĂšgne d'Armstrong. Car aprĂšs cette premiĂšre journĂ©e de montagne, le Tour est sous le choc. Il est surtout terminĂ©. Pour la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, l'AmĂ©ricain a anĂ©anti la concurrence dĂšs le premier grand col. La plaisanterie ne fait alors que commencer. Les Saunier-Duval en font trop. Et en parlant de plaisanterie, justement, voici la joyeuse troupe de Saunier-Duval qui dĂ©barque en 2008. Riccardo Ricco mĂšne la danse sur le vĂ©lo et Mauro Gianetti dirige le tout dans la voiture. Les observateurs ne sont dupes de rien. Mais Ricco dĂ©boule, tout en provocation. DĂ©jĂ  rassasiĂ© par ses victoires Ă  Super-Besse et la veille Ă  BagnĂšres-de-Bigorre, l'Italien annonce aussi sec la victoire de son compagnon de chambrĂ©e, Leonardo Piepoli, qui sera imbattable » Ă  Hautacam. Il oublie juste d'annoncer un Ă©ventuel doublĂ© de Saunier-Duval, avec Juan-JosĂ© Cobo. Toujours est-il que Ricco est manifestement bien informĂ©. Sur les pentes d'Hautacam, Piepoli et Cobo offrent une dĂ©monstration de force digne de leur leader, s'offrant mĂȘme le luxe de dĂ©poser Franck Schleck dans les derniers hectomĂštres. L'Ă©quipe CSC se consolera facilement avec la victoire finale de Carlos Sastre Ă  Paris. Ce jour-lĂ  d'ailleurs, la formation de Bjarne Riis rĂ©alise l'autre gros coup de force, grĂące Ă  ses rouleurs Voigt et Cancellara, impressionnants Ă©quipiers dans le Tourmalet puis dans la vallĂ©e. Quant Ă  PiĂ©poli, Ricco et leurs trois victoires d'Ă©tapes, ils sont alors en sursis. Deux jours plus tard en effet, au matin du dĂ©part de Lavelanet, la nouvelle que tout le monde attendait avec impatience tombe enfin Ricco a Ă©tĂ© contrĂŽlĂ© positif Ă  l'EPO Cera. C'Ă©tait Ă©vident, encore fallait-il le prouver. Les gendarmes entourent le bus de la formation espagnole oĂč Ricco est en tenue, prĂȘt Ă  prendre le dĂ©part. Il rejoindra finalement la gendarmerie. Quelques instants plus tard, le reste de l'Ă©quipe Saunier-Duval abdiquera Ă©galement. Piepoli, 37 ans qui Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  la bagarre Ă  Hautacam en 1996, est licenciĂ© de son Ă©quipe quelques jours plus tard avant d'ĂȘtre lui aussi convaincu de dopage au mois d'octobre suivant... Par Julien Duby TOURMALET La lĂ©gende a commencĂ© par un mensonge Il fut le premier col de haute montagne grimpĂ© par les coureurs du Tour de France Ă  qui il doit sa renommĂ©e. le Tourmalet fourmille d'anecdotes et d'une supercherie. II est des lieux dont la cĂ©lĂ©britĂ© doit exclusivement au Tour de France le col du Tourmalet est de ceux-lĂ , de mĂȘme que le col alpestre de Turin serait inconnu sans le rallye de Monte-Carlo. Coureurs et cyclotouristes en ont fait une sorte de rite initiatique on n'a pas vraiment jetĂ© sa gourme tant qu'on n'a pas hissĂ© sa carcasse en haut des 2 114 mĂštres du col pyrĂ©nĂ©en, souvent par temps de brouillard. La lĂ©gende en fait le premier grand col jamais escaladĂ© dans le Tour de France. C'est vrai pour les plus de 2 000 mĂštres, mais trois ans plus tĂŽt, en 1907, les aventuriers du vĂ©lo avaient dĂ©jĂ  grimpĂ© le col de Porte, au-dessus de Grenoble. Celui-ci ne culmine toutefois qu'Ă  1 300 mĂštres d'altitude. Autant dire un col junior. N'importe quel pĂ©daleur sait qu'au dessus de 2 000 mĂštres et mĂȘme un peu plus bas, on change de monde. Un qui l'avait compris trĂšs tĂŽt, c'est le dĂ©nommĂ© Alfonse Steines. DĂ©pĂȘchĂ© en mai 1910 par Henri Desgranges, patron de L'Auto » et du Tour, pour trouver de nouvelles routes et permettre Ă  son Ă©preuve de franchir un cap de notoriĂ©tĂ©, le journaliste, parti de BagnĂšres-de-Bigorre, s'Ă©tait retrouvĂ© bloquĂ© par la neige Ă  4 kilomĂštres du sommet. N'Ă©coutant que son zĂšle, il poursuivit l'ascension Ă  pied par une nuit glaciale et redescendit Ă  BarĂšges, congelĂ© de- vant des gendarmes mĂ©dusĂ©s. Une fois rĂ©chauffĂ©, il expĂ©dia Ă  son patron un tĂ©lĂ©gramme ainsi libellĂ© PassĂ© Tourmalet. Stop. TrĂšs bonne route. Stop. Parfaitement praticable. Stop. SignĂ© Steines. » De ce gros mensonge de journaliste Ă  journaliste allait naĂźtre une Ă©popĂ©e de plus d'un siĂšcle. Assassins ». En fait, il ne s'agissait pas seulement de franchir le Tourmalet mais quatre cols en suivant Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque, au dĂ©part de Luchon pour une Ă©tape censĂ©e s'achever Ă  Bayonne, soit 326 kilomĂštres. Le cercle de la mort » Ă©tait nĂ©, dĂ©courageant 26 coureurs de continuer la course sur 36 engagĂ©s. Le premier Ă  franchir le Tourmalet en tĂȘte, Octave Lapize, fut contraint d'y poser pied Ă  terre Ă  plusieurs reprises et eut ce mot fameux Ă  l'endroit des organisateurs Vous ĂȘtes tous des assassins. » Commentaire de Jean Bobet, auteur d'un livre sur ce champion d'exception, mort au front de la guerre 14-18 C'est un cri inattendu de sa part car il parle peu, sans doute Ă  cause de sa surditĂ©. Il est mal en point Ă  ce moment-lĂ , mais il ne s'est plus jamais exprimĂ© comme ça. » Il faut rappeler qu'Ă  cette Ă©poque, le Tourmalet n'Ă©tait qu'un chemin de terre que les coureurs grimpaient sans dĂ©railleur et que Lapize affronta avec une dĂ©multiplication Ă©quivalente Ă  4,60 m, soit 39 x 19 aujourd'hui. Un braquet qu'aucun contemporain ne risquerait dans ce col bitumĂ©. D'oĂč le fait de poser pied Ă  terre. Pour rester dans la lĂ©gende, rares sont les champions qui n'ont pas apposĂ© leur seau sur le Tourmalet. Eddy Merckx y construit sa fameuse Ă©chappĂ©e vers Mourenx en 1969. Bartali, Coppi ou Bahamontes l'ont franchi en tĂȘte. ThĂ©venet se rĂ©vĂšle. Dans l'Ă©poque contemporaine, Bernard ThĂ©venet a remportĂ© Ă  La Mongie la premiĂšre grande victoire de sa carriĂšre en 1970, celle qui prĂ©sageait cinq ans plus tard son succĂšs dans le Tour de France. Alors ĂągĂ© de 22 ans, il dĂ©butait dans l'Ă©preuve et n'avait guĂšre Ă  son palmarĂšs qu'un succĂšs de prestige au sommet du mont Faron devant Gimondi, Altig, Pingeon et Merckx. Cette annĂ©e-lĂ , il n'aurait pas dĂ» figurer dans une Ă©quipe Peugeot riche d'individualitĂ©s de valeur, mais il bĂ©nĂ©ficia de la maladie de Ferdinand Bracke. Quelques jours plus tard, il remportait l'Ă©tape reine des PyrĂ©nĂ©es entre Saint-Gaudens et La Mongie aprĂšs avoir distancĂ© le groupe de favoris en train de se neutraliser. Merckx eut alors ce commentaire ThĂ©venet a rĂ©alisĂ© un magnifique exploit, il ira loin. » Avis prĂ©monitoire, puisque le Bourguignon le battit dans les Tours 1975 et 1977. Le Tourmalet n'a pas seulement mis en valeur des champions lĂ©gendaires. Trois coureurs rĂ©gionaux, le BĂ©arnais Victor Fontan 1929, le Basque Marcel Queheille 1961 et le Landais Dominique Arnaud 1986 ont connu la joie de le passer en premiĂšre position. La fourche de Christophe et le bidon de Robic. Mais deux hauts faits du Tourmalet, ne relevant pas stricto sensu de la compĂ©tition, font aussi partie de l'histoire du Tour. C'est d'abord, en 1913, l'Ă©pisode fameux de la fourche d'EugĂšne Christophe, qui s'Ă©tait affaissĂ©e dans la descente du col et obligea le coureur Ă  effectuer 14 kilomĂštres Ă  pied, Ă  trouver une forge Ă  Sainte-Marie-deCampan, Ă  braser sa piĂšce et Ă  terminer Ă  Luchon quatre heures aprĂšs le vainqueur, Philippe Thys. C'est aussi, en 1953, la supercherie de Jean Robic, qui avait rĂ©ussi, au nez et Ă  la barbe des commissaires, Ă  se faire discrĂštement placer sur son guidon par son mĂ©canicien, en haut du col, un faux bidon alourdi de plomb afin de compenser dans la descente la lĂ©gĂšretĂ© de son corps. L'ennui, c'est que son Ă©quilibre en souffrit et il ne put Ă©viter de chuter lourdement. Mais comme Biquet » Ă©tait un courageux, il n'en remporta pas moins l'Ă©tape Ă  Luchon et endossa provisoirement le maillot jaune dans ce Tour remportĂ© pour la premiĂšre fois par Louison Bobet. Dans l'ordre des petites combines qui font le sel du cyclisme, n'ayons garde d'oublier, en 1937, la poussĂ©e subreptice, en bas du col, d'un jeune journaliste nommĂ© FĂ©lix LĂ©vitan futur codirecteur du Tour au profit du Bordelais Roger LapĂ©bie, alors en bagarre avec le Belge SylvĂšre MaĂȘs En courant, il m'a poussĂ© des deux mains, longtemps. Personne ne pouvait nous voir Ă  cause du virage, et avec la fraĂźcheur d'une cascade toute proche, ça m'a relancĂ©, je suis revenu sur les Belges qui ne m'ont plus lĂąchĂ© », racontait Roger LapĂ©bie lorsqu'on l'interrogeait sur cet Ă©pisode Ă©pique qui lui valut malgrĂ© tout 1 min 30 s de pĂ©nalisation. Ce qui ne l'empĂȘcha pas de gagner le Tour cette annĂ©e-lĂ . Dans l'Ă©poque moderne, Richard Virenque y a construit deux de ses plus beaux succĂšs d'Ă©tape, Ă  Luz-Ardiden en 1994 et Ă  Cauterets en 1995, l'enchaĂźnement des cols Ă©tant trĂšs favorable Ă  son style d'attaquant. Mais le Tourmalet, c'est surtout une cascade de dĂ©faillances en tout genre. Car si l'on y gagne le Tour, on l'y perd aussi. Le seuil des 2 000 mĂštres, oĂč l'oxygĂšne se fait plus rare, est fatal au plus grand nombre. Mais les champions n'ont pas Ă©chappĂ© au sort commun parfois, tel le dĂ©faillant Greg LeMond, voyant s'enfuir en 1991 Miguel Indurain pour une passation des pouvoirs qui ne disait pas encore son nom. Pour l'AmĂ©ricain, le Tourmalet avait parfaitement mĂ©ritĂ© son origine Ă©tymologique le mauvais dĂ©tour ». BarĂšges ou La Mongie ? Le grand dĂ©bat qui agite les Tourmaletphiles » consiste Ă  dĂ©terminer quel est le cĂŽtĂ© le plus dur. Pour certains, c'est la montĂ©e est en venant de Sainte-Marie-de-Campan par la haute vallĂ©e de l'Adour et La Mongie. Pour d'autres, c'est le versant ouest par Luz-Saint-Sauveur et BarĂšges. Dominique Arnaud, qui a expĂ©rimentĂ© les deux faces, propose une sorte de rapport d'expertise La dĂ©clivitĂ© moyenne est Ă  peu prĂšs la mĂȘme 10 %, mais ce qui fait la diffĂ©rence, c'est l'approche du col. Quand on vient de Luz-Saint-Sauveur et mĂȘme de Lourdes, on aborde de longs faux plats avec vent de face, si bien qu'arrivĂ© Ă  BarĂšges, on est dĂ©jĂ  usĂ©, alors que c'est lĂ  que les pentes sont les plus raides. Puis il y a un peu de rĂ©pit jusqu'aux trois derniers kilomĂštres, les plus difficiles. Dans l'autre vallĂ©e, je trouve qu'on sent moins le vent, ce qui rend l'approche un peu moins rude. Souvent, il y a un ravitaillement Ă  Gripp et cela crĂ©e une sorte d'accalmie qui fait qu'on arrive un peu moins usĂ© au pied du col. En revanche, le passage du paravalanche est trĂšs dur et la traversĂ©e de La Mongie extrĂȘmement pĂ©nible. A cet endroit, la course est dĂ©jĂ  faite, mĂȘme s'il reste encore 6 kilomĂštres jusqu'au sommet avec une pente un peu moins raide. Par contre, on peut se retrouver encore avec du vent de face. » On voit par lĂ  que le pourcentage du col n'est pas la seule donnĂ©e Ă  prendre en compte dans sa difficultĂ©... Dominique Arnaud a connu au sommet du Tourmalet en 1986, l'un des grands moments de sa carriĂšre d'Ă©quipier modĂšle, mais confesse un regret aujourd'hui Si, Ă  mon Ă©poque, il y avait eu les oreillettes, j'aurais su que Bernard Hinault, mon leader d'alors, attaquait derriĂšre moi et non un second couteau comme je le croyais ; je l'aurais alors attendu et j'aurais pu le suivre pour, peut-ĂȘtre, gagner l'Ă©tape Ă  SuperbagnĂšres alors que j'ai coincĂ© et lui aussi, pour son malheur puisqu'il a perdu le Tour ce jour-lĂ  au profit de notre autre leader Greg LeMond ». Passage obligĂ©. La course moderne est ainsi faite que le Tourmalet n'aura peut-ĂȘtre pas dans l'avenir une histoire aussi riche. Les grands grimpeurs ont disparu au profit d'une classe hybride de rouleurs escaladeurs dont l'objectif est d'abord de marquer l'adversaire avant de porter l'estocade dans l'ultime montĂ©e, qu'il s'agisse de Luz-Ardiden, de Hautacam ou de Cambasque. Il faut en effet considĂ©rer que le Tourmalet fait presque toujours partie d'un ensemble de cols, qu'il est un difficile passage obligĂ© et non une fin en soi comme l'Alpe d'Huez. Dominique Arnaud fait ainsi observer qu'en 2009, un vrai peloton de 70 coureurs est passĂ© Ă  peu prĂšs groupĂ© au sommet. NĂ©anmoins, il restera un haut lieu du Tour toujours susceptible d'ĂȘtre le théùtre d'un exploit athlĂ©tique, pour peu que les coureurs modernes en soient dignes. Par Herve Mathurin PAU Forteresse des PyrĂ©nĂ©es DeuxiĂšme ville de province la plus visitĂ©e par le tour de france aprĂšs Bordeaux, la citĂ© bĂ©arnaise ressemble Ă  une grande porte sur les PyrĂ©nĂ©es, que les coureurs ouvrent ou referment selon le sens de la Grande Boucle. Pau a beau ĂȘtre la ville la plus visitĂ©e par le Tour aprĂšs Paris et Bordeaux, et ĂȘtre proche des PyrĂ©nĂ©es, elle a rarement Ă©tĂ© le théùtre de lĂ©gendaires exploits athlĂ©tiques. Certes, Ă  son palmarĂšs figurent quelques vainqueurs du Tour comme Alfredo Binda en 1930, premier de la sĂ©rie paloise, SylvĂšre MaĂȘs en 1936, Fausto Coppi en 1952, Federico Bahamontes en 1964, Felice Gimondi en 1975, Bernard Hinault en 1979 et 1981 ou Pedro Delgado, dernier de la sĂ©rie, en 1986. Mais pas de Louison Bobet, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Miguel Indurain ou Lance Armstrong. En revanche, on relĂšve des noms peu familiers de la montagne comme Erik Zabel, Dimitri Konyshev le Russe battit au sprint le Belge Johann Bruyneel, futur directeur sportif de Lance Armstrong, Eric Vanderaerden, Sean Kelly ou Fiorenzo Magni, tous finisseurs patentĂ©s, mais aussi d'honnĂȘtes baroudeurs comme Patrice Halgand, Martin Earley ou Philippe Chevallier. Bref, on l'a compris, Pau n'est pas l'Alpe-d'Huez ni mĂȘme Luchon, autre ville montagnarde de vallĂ©e. Grimpeurs et sprinteurs. À cela deux raisons principales. La premiĂšre tient au sens de rotation du Tour. Lorsqu'il arrive du nord-ouest, Pau est en quelque sorte la derniĂšre station avant les cols, c'est-Ă -dire une des ultimes occasions pour les routiers sprinteurs de remporter une Ă©tape. Il n'est alors pas rare qu'un emballage survienne place de Verdun, du moins quand une Ă©chappĂ©e n'est pas parvenue Ă  son terme. L'autre raison a pour cause l'Ă©loignement des cols, qu'il s'agisse de l'Aubisque dont le sommet culmine Ă  60 km de Pau ou du Marie-Blanque. Difficile, lorsqu'une sĂ©lection s'est opĂ©rĂ©e, de rĂ©sister au retour d'un peloton sur une distance aussi longue, qui plus est en descente. Mais Ă  cette remarque, il doit ĂȘtre apportĂ© un correctif. Si la course vient de l'est, Pau devient la derniĂšre ville montagnarde avant la remontĂ©e vers Paris et le vainqueur peut ĂȘtre un baroudeur ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un bon de sortie du maillot jaune dans un contexte oĂč le classement gĂ©nĂ©ral est bien Ă©tabli. Deux exceptions notables les succĂšs de Bernard Hinault en 1979 et 1981 dans un chrono, car le Tour Ă©tait parti ces annĂ©es-lĂ  d'Auch et de Nice et n'avait pas encore empruntĂ© les Alpes. En revanche, si la course vient de l'ouest, elle traduit au contraire une sĂ©lection effectuĂ©e par les premiers cols. Ce fut notamment le cas en 1986 quand Pedro Delgado remporta l'Ă©tape partie de Bayonne, Bernard Hinault ayant endossĂ© le mĂȘme jour le maillot jaune au terme d'une mĂ©morable Ă©chappĂ©e prĂ©ludant Ă  un, autre raid le lendemain, vain celui-lĂ  et fatal Ă  sa sixiĂšme victoire dans le Tour. On se souvient Ă©galement qu'en 1992, Richard Virenque s'y Ă©tait rĂ©vĂ©lĂ© en provenance de Saint-SĂ©bastien. Il s'Ă©tait emparĂ© de la premiĂšre place du classement gĂ©nĂ©ral suite Ă  une longue Ă©chappĂ©e avec l'Espagnol Murguialday vainqueur de l'Ă©tape, avant de la perdre le lendemain Ă  Bordeaux au profit de son Ă©quipier Pascal Lino. Plus jamais il ne se retrouva en jaune... De Vietto Ă  Robic. Ces considĂ©rations gĂ©nĂ©rales ne doivent toutefois pas oc- culter quelques hauts faits consignĂ©s par la lĂ©gende du Tour. Dans l'ordre chronologique, il faut citer en 1934 la victoire de RenĂ© Vietto au terme d'un long raid solitaire dans les grands cols. Mais ce qui fit le prix de ce succĂšs palois fut moins cette chevauchĂ©e que le sacrifice du coureur cannois la veille dans la descente du Portet d'Aspet. Il y avait donnĂ© sa roue Ă  son leader Antonin Magne alors qu'il Ă©tait Ă©chappĂ©, ce qui l'avait contraint Ă  regrimper le col en sens inverse ! Ce dĂ©vouement, qui succĂ©dait Ă  un autre la veille dans le col de Puymorens, fit de RenĂ© Vietto le chouchou du public français Ă  dĂ©faut d'un vainqueur du Tour. Il fut, en quelque sorte, le prĂ©curseur de Raymond Poulidor et Richard Virenque, Ă©galement bien aimĂ©s du public, mais tout autant privĂ©s d'un triomphe Ă  Paris. Autre exploit athlĂ©tique notoire achevĂ© dans la citĂ© navarraise la victoire de Jean Robic en 1947 au terme d'une Ă©chappĂ©e de 190 km en solitaire pour se prĂ©senter dix minutes avant ses adversaires Ă  l'arrivĂ©e, casque sur la tĂȘte et mouchoir sur la nuque. Le cĂ©lĂšbre Biquet » dut pourtant attendre la derniĂšre Ă©tape pour endosser le maillot jaune et gagner l'Ă©preuve. Chute et abandon. Mais Pau est entrĂ© dans l'histoire du Tour pour d'autres faits que des victoires spectaculaires. Le champion du monde Rik Van Looy, tombĂ© bĂȘtement par la faute d'une moto entre Bidarray et OssĂšs en 1962, fut contraint Ă  l'abandon Ă  Larceveau, Ă  cause d'une sĂ©vĂšre blessure aux reins. En 1972, alors jeune espoir du cyclisme français, Bernard ThĂ©venet fut victime peu avant l'arrivĂ©e, trĂšs exactement Ă  Arthez-d'Asson, dans la vallĂ©e de l'Ouzoum, d'une chute qui avait Ă©galement entraĂźnĂ© Luis Ocana. Ayant perdu conscience puis la mĂ©moire, le Bourguignon rallia l'arrivĂ©e dans un Ă©tat second, Ă  tel point qu'il ne savait mĂȘme pas qu'il Ă©tait dans le Tour et encore moins Ă  Pau ! PlacĂ© en observation Ă  l'hĂŽpital, il fut cependant dĂ©clarĂ© apte Ă  poursuivre la course le lendemain. Autre Ă©vĂ©nement majeur l'abandon de Bernard Hinault dans le Tour 1980. La course avait Ă©tĂ© marquĂ©e jusque-lĂ  par des conditions mĂ©tĂ©orologiques dĂ©testables. De nombreux coureurs souffraient de tendinite due Ă  la pluie. Bernard Hinault Ă©tait du nombre mais avait soigneusement cachĂ© la gravitĂ© de son mal. NĂ©anmoins, la douleur Ă©tait si forte qu'Ă  l'arrivĂ©e de l'Ă©tape Agen-Pau, sa dĂ©cision Ă©tait prise il ne repartirait pas le lendemain en direction de Luchon pour la premiĂšre Ă©tape de grands cols. Il l'annonça discrĂštement Ă  Jacques Goddet et FĂ©lix LĂ©vitan Ă  l'hĂŽtel Continental, aux alentours de 22 h 30, alors que les organisateurs recevaient Ă  table le leader communiste Georges Marchais et son imitateur Pierre Douglas ils devaient suivre l'Ă©tape le lendemain ainsi que le directeur sportif de l'Ă©quipe Renault Cyrille Guimard. Le patron de l'hĂŽtel Ă  l'Ă©poque, Jean Touyarot, raconte Hinault, qui ne logeait pas chez moi, est arrivĂ© par la porte de service donnant dans les cuisines. Il m'a demandĂ© d'aller chercher Guimard. Tous deux ont discutĂ© dans le couloir. J'ai compris qu'il se passait quelque chose car on savait qu'Hinault avait un problĂšme de genou. En fait, il abandonnait en catimini. Guimard faisait une tĂȘte sinistre. Évidemment, aprĂšs, cela a Ă©tĂ© la ruĂ©e des journalistes car il Ă©tait 11 heures du soir. Il y a eu une confĂ©rence de presse improvisĂ©e de Guimard. C'Ă©tait d'autant plus inattendu pour nous que nous ne logions plus d'Ă©quipes depuis quelques annĂ©es, seulement la direction. » Quelques minutes plus tard, le champion breton roulait en direction de Lourdes avec sa femme et son fils il se rendait chez son Ă©quipier Hubert Arbes. Le lendemain, le Tour repartit de Pau sans maillot jaune, Joop Zoetemelk futur vainqueur ayant refusĂ© de le porter jusqu'Ă  Luchon. Étape de deuil. Pau n'a pas seulement servi de cadre Ă  des arrivĂ©es mais aussi Ă  des Ă©tapes de repos ou Ă  des dĂ©parts. Celui de 1991 donna lieu Ă  un Ă©vĂ©nement inĂ©dit en ce lieu une manifestation de coureurs pour protester contre le port du casque, avec Marc Madiot et Laurent Fignon en premiĂšre ligne. Si, en d'autres temps, ce mouvement d'humeur avait provoquĂ© l'ire des organisateurs Bordeaux en 1966, Valence-d'Agen en 1978, ceux-ci se montrĂšrent cette fois plus accommodants et la gent pĂ©dalante obtint un sursis qui allait se traduire plus tard par un succĂšs complet, le casque devenant facultatif en montagne. ÉvĂ©nement plus dramatique l'arrivĂ©e groupĂ©e place de Verdun de l'Ă©quipe Motorola en 1995, au lendemain de la mort accidentelle de Fabio Casartelli, le champion olympique italien, dans la descente du Portet d'Aspet. Ses coĂ©quipiers parmi lesquels Lance Armstrong avaient voulu ainsi lui rendre hommage aprĂšs que l'Ă©tape fut neutralisĂ©e par le peloton. 1995 fut donc une annĂ©e sans vainqueur pour Pau. DĂ©livrance pour Mastrotto. Mais la citĂ© bĂ©arnaise connut heureusement d'authentiques joies, comme en 1967 avec la victoire de l'enfant du pays, Raymond Mastrotta, dit le Taureau de Nay. Ce solide baroudeur courait depuis huit ans aprĂšs un succĂšs d'Ă©tape qui le fuyait inexorablement. Mais on Ă©tait en fin de Tour et les favoris campaient sur leurs positions. Aussi, aprĂšs un regroupement dans la descente de l'Aubisque, et en vue de sa bonne ville de Nay, Mastrotto plaça sa cĂ©lĂšbre figasse » qu'il annonçait depuis quinze jours. Une fois avalĂ©e la cĂŽte de Pardies-PiĂ©tat, vĂ©ritable casse-pattes, plus rien ne pouvait empĂȘcher la Mastrotte » de filer vers une .victoire aussi prĂ©cieuse que rare. Ce dĂ©nouement heureux, l'autre BĂ©arnais Gilbert Duclos-Lassalle aurait pu le connaĂźtre chez lui en 1990 mais la crevaison de son leader Greg LeMond en dĂ©cida autrement. Et Gibus » ne gagna jamais une Ă©tape du Tour. Le bluff de LabarrĂšre. Tous ces Ă©vĂ©nements, menus ou majeurs, ont fait de Pau un haut lieu du Tour de France. Son ancien maire, AndrĂ© LabarrĂšre, confessait volontiers qu'il n'avait mĂȘme plus besoin de se porter candidat pour que les organisateurs viennent Ă  lui. Il s'Ă©tait mĂȘme permis le luxe extraordinaire de les envoyer paĂźtre au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingts Je commençais Ă  ĂȘtre complĂštement Ă©coeurĂ© par les aspects commerciaux et mercantiles du Tour. L'argent devenait omniprĂ©sent et occultait de plus en plus l'aspect sportif. Un jour, je leur ai dit que j'en avais marre et que cela ne correspondait plus Ă  ce que je voulais pour ma ville. RĂ©sultat j'ai obtenu que le Tour vienne gratuitement Ă  Pau pendant trois ans ! Comme quoi il faut toujours dire ce qu'on a sur le coeur. » Ce qu'AndrĂ© LabarrĂšre ne dit pas, c'est que lui et ses adjoints ont aussi rĂąlĂ© parfois parce que le Tour ne venait pas chez eux. Il est vrai qu'au regard de ce qui prĂ©cĂšde, un mois de juillet sans le Tour Ă  Pau, c'est comme un village sans sa fĂȘte annuelle. Par Herve Mathurin BAYONNE Les charmes des petits » cols basques Longtemps, la cĂŽte basque fut synonyme d'arrivĂ©e de la grande Ă©tape pyrĂ©nĂ©enne et de dĂ©part vers la plaine Aquitaine. avant la dĂ©couverte du col de Burdincurutcheta, en 1986... Qui s'en douterait aujourd'hui en 2010, NDLR? Le Tour a fait halte 35 fois au Pays Basque depuis sa premiĂšre Ă©dition en 1903, dont 30 Ă  Bayonne. Mais seulement cinq fois au cours des trente derniĂšres annĂ©es Bayonne en 1986, 1987 et 2003, Hendaye en 1996 et Cambo les Bains en 2006. Bayonne, Ă©tape incontournable, c'Ă©tait avant guerre 1906 Ă  1931 sans interruption, avec incursion Ă  Hendaye en 1928, souvent Ă  l'arrivĂ©e de la grande traversĂ©e des PyrĂ©nĂ©es Quand le parcours du Tour des pionniers Ă©pousait le contour de la carte de France Ă  raison de 5 500 kilomĂštres ! La capitale basque dĂ©couvre le Tour dĂšs sa quatriĂšme Ă©dition, en 1906, lors de Toulouse- Bayonne, et se rĂ©jouit de la victoire d'un rĂ©gional de 22 ans, Jean-Baptiste Dortignacq, nĂ© Ă  Arudy. L'annĂ©e suivante, toujours au dĂ©part de Toulouse, Lucien Petit-Breton franchit la ligne le premier sur les bords de Nive et remporte ce Tour Ă  Paris. Le scĂ©nario est en tout point identique l'annĂ©e suivante. Lafourcade en eau trouble. En 1910, le Tour s'ouvre aux PyrĂ©nĂ©es avec l'Ă©tape reine Luchon-Bayonne les coureurs s'Ă©lancent pour 326 kilomĂštres avec au menu Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque ! Octave Lapize, qui remportera cette Ă©dition, s'impose Ă  Bayonne aprĂšs avoir judicieusement alternĂ© course Ă  pied et pĂ©dalage sur des chemins dĂ©foncĂ©s et caillouteux... Il passe en tĂȘte les trois premiers cols, Ă  la lutte avec Garrigou. Mais, surprise, un inconnu au style pour le moins abrupt bascule avec 16 minutes d'avance au sommet de l'Aubisque le Bayonnais François Lafourcade. Il finira par flancher, extĂ©nuĂ©, pour terminer cinquiĂšme Ă  Bayonne, Ă  10 minutes de Lapize. Duboc intouchable. Lafourcade, qui mourra Ă  36 ans Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale comme Petit-Breton et Lapize, fait aussi parler de lui l'annĂ©e suivante, dans un registre moins glorieux... En juillet 1911, Paul Duboc semble intouchable en montagne. Victorieux Ă  Perpignan, puis Luchon, il grignote chaque jour son retard sur Garrigou, leader au classement gĂ©nĂ©ral. Dans Luchon-Bayonne, il prend seul le commandement dĂšs Peyresourde, franchit le Tourmalet avec une confortable avance, puis... stoppe net dans l'Aubisque, pris de vomissements. Il terminera vingt-et-uniĂšme Ă  Bayonne. L'histoire dit qu'il a Ă©tĂ© empoisonnĂ© en buvant d'un trait un bidon qu'une main tout sauf innocente lui tendit au contrĂŽle d'ArgelĂšs. Celle de François Lafourcade, devenu soigneur »... Dans La Fabuleuse Histoire du Tour de France », Pierre Chany raconte que Lafourcade s'Ă©tait fixĂ© Ă  Boulogne Billancourt pour se spĂ©cialiser dans la prĂ©paration de breuvages suspects. Il agissait sur commande, Ă  la façon des tueurs Ă  gages. » Il fut disqualifiĂ© Ă  vie. Divers vainqueurs, qui ne marqueront pas la grande histoire du Tour, s'imposent Ă  Bayonne les annĂ©es suivantes. Puis Pau dame le pion Ă  la citĂ© basco-gasconne de 1932 Ă  1938. Louison Bobet et Biarritz. En 1948, la France vient de passer la barre des 40 millions d'habitants. Marcel Cerdan devient champion du monde des poids moyens en septembre, CitroĂ«n prĂ©sente la 2CV au Salon en octobre. Auparavant, en juillet, Biarritz accueille l'Ă©preuve pour la premiĂšre fois Louison Bobet gagne l'Ă©tape et reprend le maillot jaune qu'il avait conquis pour la premiĂšre fois de sa vie lors de la troisiĂšme Ă©tape Dinard-Nantes, remportĂ©e par le Girondin Guy LapĂ©bie. Un autre Landais, plus jeune, qui ne courait pas encore le Tour aux cĂŽtĂ©s de Louison, a entendu parler de cette victoire. Ils Ă©taient trois Ă  pouvoir gagner, raconte AndrĂ© Darrigade Bobet, Edouard MĂŒller de l'Ă©quipe d'Ile-de-France, et l'Italien Giuseppe Tacca. Bobet avait un petit coup de pompe. Il dit Ă  MĂŒller "Roule, tu vas gagner l'Ă©tape. Moi, c'est bon, j'ai le maillot jaune"... Quel remous Ă  l'arrivĂ©e ! Le lendemain, jour de repos Ă  Biarritz, MĂŒller, furieux, cherchait Bobet partout pour le jeter Ă  l'eau ! Louison se fera pardonner quelques annĂ©es plus tard en faisant rentrer MĂŒller avec lui au sein de l'Ă©quipe Stella..» Le Breton Bobet, qui Ă©tait loin de s'en douter alors, finira sa vie Ă  Biarritz 1983, oĂč il construira un centre de thalassothĂ©rapie. Le jour du fameux jour de repos au bord de l'OcĂ©an, Sud Ouest » prend en photo, Ă  l'arriĂšre d'une dĂ©capotable, le rugbyman Jean Dauger, venu rendre visite aux frĂšres Roger et Guy LapĂ©bie. Le lendemain, Gino Bartali est vainqueur Ă  Lourdes, devant Jean Robic. Bobet conserve le maillot jaune mais ne gagnera pas ce Tour. Quelques annĂ©es plus tard, Louison devient le hĂ©ros que la France attendait, rĂ©alisant le triplĂ© sur la Grande Boucle de 1953 Ă  1955, notamment Ă©paulĂ© par AndrĂ© Darrigade. En 1954, le Lorrain Gilbert Bauvin, de la formation Nord-Est-Centre, gagne Bordeaux- Bayonne. Une Ă©tape historique pour le Tour qui ne le sait pas encore Antoine Blondin rĂ©dige la premiĂšre de ses 525 chroniques pour L'Équipe », intitulĂ©e Du pin et des jeux »... Extrait De Bordeaux Ă  Bayonne, je me suis Ă©tonnĂ© d'ĂȘtre dans cette caravane qui dĂ©coiffe les filles, soulĂšve les soutanes, pĂ©trifie les gendarmes, transforme les palaces en salles de rĂ©daction, plutĂŽt que parmi ces gamins confondus par l'admiration et chapeautĂ©s par NescafĂ©. Je peux bien le dire, mon seul regret est de ne pas m'ĂȘtre vu passer. » Le Diable Rouge » de Sauguis. En 1956, si le Belge De Bruyne rafle Ă  AndrĂ© Darrigade le bouquet de Bordeaux-Bayonne, le Sud-Ouest jubile le lendemain, lors de Bayonne-Pau, quand DĂ©dĂ© de Narrosse » reprend le maillot jaune et le vert du classement par points. Mais quelle victoire eut plus d'impact Ă  Bayonne que celle du Souletin Marcel Queheille, en 1959 ? L'Ă©tape Bordeaux-Bayonne Ă©tait pourtant plate comme la main, ce 3 juillet 1959, sous la canicule. À 29 ans, le petit grimpeur 1,60 m, 56 kg de Sauguis, un village prĂšs de MaulĂ©on, profite de la seule cĂŽte du parcours, Ă  Urt, au bord de l'Adour, pour fausser compagnie Ă  ses compagnons d'Ă©chappĂ©e et terminer dĂ©tachĂ© 25 kilomĂštres plus loin, sur la piste du vĂ©lodrome de Saint-LĂ©on. Un hĂ©ros applaudi par ses amis venus en nombre, qui ne s'attendaient pas Ă  pareille fĂȘte, et embrassĂ© pour la premiĂšre fois en public par sa fiancĂ©e Francette, qui allait devenir sa femme. Cette annĂ©e-lĂ , les coureurs aquitains sont en vue AndrĂ© Darrigade dĂ©croche le premier de ses deux maillots verts Ă  Paris. Il rĂ©cidivera en 1961. Et il est enfin champion du monde, en aoĂ»t, Ă  Zandvoort. Poulidor malchanceux. 1964 reste gravĂ© dans l'histoire comme l'un des symboles de la rivalitĂ© Anquetil-Poulidor Et, une fois encore, lors du contre-la-montre Peyrehorade-Bayonne, l'Ă©ternel second » voit ses chances de s'imposer compromises par la malchance... Poulidor a fait exploser le peloton deux jours plus tĂŽt, dans le col du Portillon, et repris 1' 16" Ă  Anquetil. 9 secondes sĂ©parent les deux coureurs Ă  Peyrehorade, seulement prĂ©cĂ©dĂ©s par Groussard et Bahamontes au classement gĂ©nĂ©ral. Tony Arbona, envoyĂ© spĂ©cial de L'Équipe », raconte la suite Mes camarades et moi Ă©tions hypnotisĂ©s par l'allure de Poulidor, fait d'une coulĂ©e puissante. Brusquement, c'est le drame, ou plutĂŽt le Grand Guignol ! Poulidor lĂšve le bras. Il a crevĂ©. Antonin Magne, qui conduisait la voiture, braque vers son coureur, freine sans s'arrĂȘter vraiment. Le mĂ©cano, trompĂ© par le dernier coup de frein, trĂ©buche, s'empĂȘtre dans le vĂ©lo qu'il portait sur son Ă©paule et chute dans les pieds de Poulidor. Ce dernier, sans perdre de temps, enfourche son vĂ©lo et repart. Puis s'aperçoit que le guidon est tordu. Il s'arrĂȘte une nouvelle fois et tente, avec l'aide de son mĂ©cano, de le redresser. Poulidor remonte sur son vĂ©lo, mais le mĂ©cano, en Ă©tat de choc, oublie de le relancer. Poulidor, en dĂ©sĂ©quilibre, n'arrive pas Ă  remettre ses cale-pieds... » Finalement, le Limousin concĂšde 37 secondes Ă  Anquetil, vainqueur Ă  Bayonne, qui s'empare du maillot jaune qu'il ne quittera plus jusqu'Ă  Paris. Une marche et seulement 55 secondes sĂ©pareront les deux hommes sur le podium des Champs-ÉlysĂ©es, oĂč Anquetil gagnera le dernier de ses cinq Tours de France. Le lendemain, parti de Bayonne, AndrĂ© Darrigade gagne enfin dans sa rĂ©gion, Ă  Bordeaux la derniĂšre de ses 22 victoires d'Ă©tape, autant que Lance Armstrong mais, lui, toutes en ligne. En 1972, le Tour passe encore par Bayonne. Le Hollandais LĂ©o Duyndam l'emporte et Cyrille Guimard est en jaune, mais l'Ă©vĂ©nement est la venue de Merckx. Enfin ! Vainqueur du Tour depuis 1969, il ne reviendra d'ailleurs plus en Pays basque. 1978, annĂ©e charniĂšre Merckx a pris sa retraite, Bernard Hinault a 23 ans et dispute son premier Tour... qu'il remporte. Le parcours fait halte Ă  Biarritz oĂč, sans doute aspirĂ© par l'air du pays, le Basque d'Oiartzun Miguel Maria Lasa passe la ligne en tĂȘte. 1986 est l'annĂ©e de la prise de pouvoir de Greg LeMond, qui devance Hinault, son second, de plus de 3 minutes Ă  Paris. Le Breton, qui aura plus belles cartouches dans le col de Burdincurutcheta, mettra fin Ă  sa carriĂšre Ă  la fin de cette saison. L'annĂ©e suivante, le Tour parti de Berlin repasse Ă  Bayonne, pour un dĂ©part vers Pau oĂč le NĂ©erlandais Erik Breukink s'impose. La fin d'une Ă©poque. Depuis, l'histoire du Pays basque français et du Tour semble s'ĂȘtre assoupie... En 1992, l'Ă©preuve dĂ©marre de Saint-SĂ©bastien, comme un fait exprĂšs pour Miguel Indurain, qui remporte le deuxiĂšme de ses cinq Tours d'affilĂ©e. AprĂšs le prologue, tombĂ© dans l'escarcelle du Navarrais, la premiĂšre Ă©tape bosselĂ©e autour de Saint-SĂ©bastien offre une victoire surprise au Français Dominique Arnould. Mais surtout, le lendemain, entre Saint-SĂ©bastien et Pau, les suiveurs dĂ©couvrent un grimpeur prodige Richard Virenque, qui s'Ă©chappe en compagnie de Dante Rezze, son coĂ©quipier chez RMO, et de l'Espagnol Javier Murguialday. Dans le col de Marie-Blanque, Virenque fait la diffĂ©rence. Puis temporise et attend Murguialday, Ă  qui il abandonne la victoire Ă  Pau, lui-mĂȘme en- dossant le maillot jaune. Il le perd dĂšs le lendemain sur la route de Bordeaux, au profit de son compatriote Pascal Lino, profitant d'une Ă©chappĂ©e au long cours, Richard Coeur de Lion » s'est dĂ©sormais fait un nom. La course franchit Ă  nouveau la frontiĂšre en 1996 le Suisse Laurent Dufaux, parti le matin d'ArgelĂšs-Gazost, lĂšve les bras Ă  Pampelune, chez Miguel Indurain, au crĂ©puscule de la carriĂšre du Navarrais. Voskamp gagne le lendemain sur le front de mer Ă  Hendaye. Mais, cet Ă©tĂ©, les Français sont plutĂŽt captĂ©s par les Jeux olympiques d'Atlanta, oĂč leurs reprĂ©sentants glanent 37 mĂ©dailles, dont 15 d'or, Ă  commencer par celles de Marie-JosĂ© Perec sur 200 et 400 mĂštres. Le Tour, qui fera un dĂ©part d'Ă©tape Ă  Cambo les Bains en 2006 et verra le Français Cyril Dessel hĂ©riterñ€” pour un seul jourñ€”du maillot jaune Ă  Pau, arrive une derniĂšre fois Ă  Bayonne en 2003. L'AmĂ©ricain Lance Armstrong est en jaune depuis dĂ©jĂ  huit jours et son compatriote Tyler Hamilton, malgrĂ© une clavicule fracturĂ©e, gagne en solo, parti dĂšs les contreforts de Bagargi, l'autre versant du Burdincurutcheta. Son directeur sportif, Bjarne Riis, expliquera Ă  l'Ă©poque qu'Hamilton avait judicieusement optĂ© pour un petit plateau de 33 dents afin de digĂ©rer au mieux les rudes pourcentages de Bagargi. Les faits retiendront plutĂŽt qu'Hamilton fut, l'annĂ©e suivante, le premier coureur convaincu de dopage par transfusion sanguine... Par Remi Monnier Pour toute remarque concernant cet ouvrage, Ă©crivez Ă  [email protected] Vous pouvez Ă©galement contacter la Documentation du journal [email protected] ÉditĂ© par la SA de presse et d'Ă©dition du Sud-Ouest SAPESO, sociĂ©tĂ© anonyme Ă  conseil d'administration au capital de 268 400 ñ‚¬. SiĂšge social 23 quai des Queyries, 33094 Bordeaux Cedex. TĂ©l. 05 35 31 31 31. PrĂ©sident directeur gĂ©nĂ©ral Olivier Gerolami. 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Ilfaut de la chance, de l'amour, du talent et de la détermination. Le parcours de Joseph Zobel, de sa vie d'enfant rue case nÚgre à sa vie d'adulte artiste et écrivain, nous parle de la Martinique des années 1930 et des espoirs d'évolution sociale portés par le

Reportage Les autoritĂ©s Ă  prendre leurs responsabilitĂ©s et informer l’opinion sur ce drame qui se joue dans la capitale sĂ©nĂ©galaise, un journaliste de a rĂ©ussi Ă  infiltrer l’univers des salons de massage oĂč il s’est fait passer pour un client. Sur les lieux, l’intrus a eu droit Ă  plusieurs choix massage simple Ă  15 000 F Cfa, massage body-body » Ă  20 000 F Cfa, massage Ă  l’AmĂ©ricaine 30 000 francs, avec Ă  la clĂ© des rapports sexuels. Reportage au cƓur du business et de la mafia du sexe gĂ©nĂ©rant des revenus colossaux qui Ă©chappent au fisc. Interdit aux moins de 18 ans ! C’est connu de tous ! Le travail du sexe est le plus vieux mĂ©tier du monde. De Bombay Ă  Kinshasa, en passant par Rio de Janeiro, la Rue Princesse Ă  Abidjan et Dakar
, certaines femmes ont toujours troquĂ© leur plastique de rĂȘve contre des espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes. Loin du racolage dans les milieux torrides et interlopes des capitales du monde pour les plus osĂ©es, c’est dĂ©sormais une prostitution de type nouveau qui fait fureur Ă  Dakar les salons de massage ouverts 7jours/7 et 15H/24 dans les coins et recoins de la capitale. Sur les rĂ©seaux sociaux, leurs adresses, noms et numĂ©ros de tĂ©lĂ©phones portables ou fixes, dĂ©filent comme par enchantement, avec le silence coupable des autoritĂ©s Ă©tatiques. Ce vendredi saint, aprĂšs la priĂšre dite Diouma », dĂ©cidĂ© Ă  percer le mystĂšre, dĂ©pĂȘche Gaston Mansaly, un de ses reporters qui, sous le couvert de l’anonymat, s’engouffre dans un taxi, pour aller se faire masser. Direction, le quartier de Yoff oĂč il a pris rendez-vous dans un salon de massage. Ce, non pas pour gronder de plaisir, comme le cherchent la plupart des clients qui dĂ©barquent sur les lieux, mais plutĂŽt pour aider les internautes de et les autoritĂ©s Ă©tatiques Ă  tĂąter le pouls de ce qui se joue dans ces salons et qui a les relents d’un pĂ©ril humain en vue pour la jeunesse du SĂ©nĂ©gal. Acte 1 – scĂšne 1 ici, pour s’entourer de toutes les garanties, voici le modus operandi des masseuses avant d’accueillir le client. Au bout du fil, c’est une voix suave qui rĂ©pond dans un français approximatif et oriente le poisson qui vient de mordre Ă  l’hameçon. Vous connaissez le rond-point de Yoff ? », a-t-elle demandĂ© avec un ton fascinant. Oui », a rĂ©torquĂ© le reporter d’ qui ne s’imaginait pas encore, alors pas du tout, Ă  quoi son aventure ressemblerait. Mais ce n’est qu’une question de minutes. En effet, Ă  peine est-il arrivĂ© au dit endroit que votre serviteur rappelle son interlocutrice, l’une des masseuses, qui lĂąche au bout du fil Maintenant, contournez le rond-point en prenant la direction de la Foire aprĂšs le Bar Club Saxo. Devant vous, se dresse une Pharmacie, Ă  votre droite. A quelques mĂštres, un restaurant Fast Food tient pignon sur rue puis
 ». Suivant scrupuleusement les explications, le reporter d’ dĂ©passe de 10m la maison indiquĂ©e. Une maniĂšre pour elle avons-nous dĂ©duit plus tard d’avoir un aperçu du type de personne avec qui le Rv a Ă©tĂ© pris. Une, deux, trois, voire 5 minutes, c’est la dame prĂ©posĂ©e Ă  la rĂ©ception qui rappelle Comment ĂȘtes-vous habillĂ© ? En tenue traditionnelle » Ndlr vendredi, oblige. Ok, je vous vois, faites demi-tour ». Le signal donnĂ©, le tour est jouĂ©. Au rez-de-chaussĂ©e d’un immeuble R+3, un appartement meublĂ© de quatre piĂšces avec une douche intĂ©rieure dont le bureau de la gĂ©rante et cuisine est entiĂšrement amĂ©nagĂ©. Et accueille Ă  bras ouverts, comme le Christ Ă  Rio de Janeiro, les clients venus se faire masser ou passer un bon temps dans l’intimitĂ© d’un salon avec des expertes » du sexe. La beautĂ© de ces filles peut envoyer aux urgences l’Islamiste le plus rĂ©sistant Noirceur captivante, robe courte de mĂȘme couleur couvrant Ă  peine ses cuisses et de nature Ă  faire abjurer un islamiste, Bijou avance allĂšgrement et traĂźne sa carapace de basketteuse. Jolie Ă  couper le souffle d’admiration, elle a toutes les qualitĂ©s pour envoyer au septiĂšme ciel un adepte de la chair fraĂźche. Visage ovale assorti de deux piercings dont l’un sur le cĂŽtĂ© gauche du nez et l’autre, sous la lĂšvre infĂ©rieure, en dessous du menton, elle a l’air d’une tueuse en sĂ©rie. Sur le lit, Ă©videmment ! Avec ses yeux de biche, elle s’introduit dans une piĂšce parfumĂ©e Ă  l’odeur de menthe. DerriĂšre elle, une perruque de cheveux naturels qui lui tombent sur les fesses. Sa tenue dĂ©colletĂ©e laisse apparaĂźtre ses seins juvĂ©niles, le tout dans un pathial » qui peut donner du tournis Ă  plus d’un fĂ»t-il reporter d’ qui a pris le risque de se muer en chasseur de masseuse, pour investir, incognito, ce milieu. Sur les murs de ce mouroir », on est accueilli par les mains du bonheur » ou saf loxo » Les tĂ©tons bien pointus, la glande mammaire arrondie et sans ride aucune, tĂ©moignent de sa jeunesse. Bijou est une perle noire, en plus d’ĂȘtre une gazelle comme du temps des vraies LinguĂšres » ces femmes reconnues pour leur forme gĂ©nĂ©reuse et leur beautĂ© lĂ©gendaire. Sans pudeur, elle installe son client » du jour dans une atmosphĂšre dĂ©tendue. Dans cette chambre d’à peine 3 m sur 3 avec toilette intĂ©rieure et un petit salon, Bijou accueille dans une ambiance torride. Tout autour, serviettes, produits massant, lingettes, parfum enivrant, les dessous de femmes servant de tenues d’échange accrochĂ©es sur un fil, font le dĂ©cor de mouroir ». Sur le mur, les serviettes et les draps, on peut lire les mains du bonheur » ou saf loxo » en langue locale. Acte 2- scĂšne 2 Relax, chĂ©ri. Que puis-je faire pour vous ?», demanda-t-elle. La rĂ©ponse coule de source. Un massage », rĂ©pondit le reporter de votre site. Mais lequel ? », poursuit la pĂ©tillante Bijou, en faisant un clin d’Ɠil accompagnĂ© d’un sourire en coin. C’est sur ces entrefaites que le reporter de rĂ©alise qu’il y a diffĂ©rents types de massage simple, intĂ©gral ou Ă  la SĂ©nĂ©galaise et Ă  l’AmĂ©ricaine. Avec 15 000 F Cfa, la masseuse ne se dĂ©shabille pas et le client, pas du tout autorisĂ© Ă  faire promener ses mains sur son corps Ces trois types de massage ont chacun sa spĂ©cificitĂ© et son coĂ»t. Le massage simple est Ă  15 000 Cfa. Il est appelĂ© simple ». Avec ce prix, la masseuse ne se dĂ©shabille pas et aucune partie de son corps n’est visible. Elle garde sa tenue de travail. Le client s’allonge comme un papa fatiguĂ© aprĂšs une dure journĂ©e de labeur et se fait masser par ses enfants ou son Ă©pouse devant tout le monde. Ni plus ni moins. Mais attention, avec ce montant aucun geste dĂ©placĂ© n’est permis au client, si tentĂ© soit-il de glisser ses mains sur la poitrine de la masseuse. Il n’est pas permis. A 15 000 Cfa, non. Je suis dĂ©solĂ©e, ce n’est pas possible quel que soit le client », indique notre interlocutrice sous un ton ferme et catĂ©gorique. Quand le reporter de lui a dit son envie de la caresser. Avec 20 000 F Cfa, la masseuse se dĂ©shabille, entiĂšrement, ĂŽte son soutien-gorge, puis, avec son string, commence Ă  torturer sa proie. En revanche, le massage taxĂ© Ă  20 000 F Cfa est encore plus approfondi. Il a trois noms intĂ©gral, Ă  la sĂ©nĂ©galaise ou body-body », c’est-Ă -dire, la masseuse se dĂ©shabille, entiĂšrement. Ôte son soutien-gorge, ne lui restant plus que son string. AprĂšs l’huile et le baume de corps, elle commence par les pieds puis les cuisses, le bas-ventre, les mains et le cou. Le client se tournant sur lui-mĂȘme et se retournant, devinez la suite, quand celui-ci est de plain-pied, Ă  cet instant prĂ©cis, au septiĂšme ciel. Se laissant le corps se rapprocher petit Ă  petit du client qu’elle frotte au fil des minutes avec ses seins juvĂ©niles, Bijou finit par monter dans le lit. Nue comme un ver de terre et fait frotter ses seins juvĂ©niles sur la poitrine du client. La respiration du reporter de est subitement coupĂ©e. Ou presque ! Avec son regard perçant, Bijou fixe, dans le blanc de l’Ɠil, votre serviteur. Ko debout ! Pardon, Ko couchĂ©. L’adrĂ©naline monte. Plus les minutes passent, plus les deux corps s’électrifient d’envie, s’attirent. C’est du body-body », rappelle-t-elle en vous chuchotant des mots doux dans le creux de l’oreille. Quand le reporter de tente de jauger jusqu’oĂč Bijou est prĂȘte Ă  20 000 F Cfa; cette derniĂšre lui trace la ligne rouge Ă  ne jamais franchir. Sauf si son hĂŽte du jour accepte de faire une rallonge de 10 000 F Cfa. Quelques instants plus tard, au vu de la tension ambiante, Bijou se retire. DerriĂšre le trĂ©molo de sa voix entrecoupĂ©e, elle souffle au visiteur C’est tout ce que vous pouvez avoir car, c’est lĂ  oĂč s’arrĂȘtent les limites du prix que vous avez payĂ© », tranchet-elle, enfilant Ă  nouveau, sa tunique de combat », une robe de couleur noir-foncĂ©e. Laissant le client Ă  moitiĂ© mort », elle reprend les bouteilles de produits de massage et parfume Ă  nouveau, la piĂšce. Avec 30 000 francs, on a droit au massage Ă  l’AmĂ©ricaine avec rapports sexuels. Des dĂ©clarations de Bijou, il ressort que le troisiĂšme et dernier type de massage au salon les mains du bonheur » est plus complet, est plus torride et n’a pas de frontiĂšres. Mais, pour l’avoir, le client doit casquer la somme de 30 000 Cfa. Avec ce massage qui n’épargne aucune partie du corps, le client peut se permettre une partie de jambes en l’air avec la masseuse. Bouche-Ă -bouche, flirts, attouchements, prĂ©liminaires puis
; bref, tout est permis d’oĂč, le nom massage Ă  l’amĂ©ricaine ». Le reporter de qui n’a pas voulu pousser plus loin le bouchon, dans le cadre de ce reportage, n’a pas, par consĂ©quent, expĂ©rimentĂ© cette troisiĂšme Ă©tape du massage. Toutefois, chez les mains du bonheur avec 30 000 Fcfa, on est fricotĂ©, rayĂ©, massĂ©, pipĂ© et/ou b
 », indique Bijou d’un air impudique. Acte3 – scĂšne 3 AprĂšs coup, masseuses et clients prennent un bain AprĂšs la sĂ©ance de massage, les toilettes sont grandement ouvertes au client pour se purifier ». Gel, savon, eau de javel, serviette lave-mains, miroir
 sĂ©choir sont mis Ă  la disposition des clients. La masseuse fait le mĂȘme rituel, un peu avant pour s’occuper d’autres clients qui sont au bout du fil et attendent leur tour. Jusque-lĂ , la proxĂ©nĂšte responsable est invisible. Elle encaisse l’argent et se cloĂźtre dans son bureau. Pendant ce temps, seules ses employĂ©es professionnelles du sexe et/ou du massage se chargent de la clientĂšle. A la fin du mois, notre interlocutrice rapporte qu’elles sont payĂ©es entre 100 et 150 000 FCfa. Vrai ou faux ! Seuls Dieu, Bijou et sa patronne le savent. Mais ce qui est sĂ»r, c’est que l’argent de la prostitution dĂ©guisĂ©e Ă©chappe au fisc qui ne peut contrĂŽler cette manne financiĂšre qui lui file entre les doigts. A la fin du mois, les masseuses perçoivent entre 100 et 150 000 F Cfa ; les week-ends, c’est le rush assurĂ© ExceptĂ©e la gĂ©rante, nous sommes trois filles Ă  travailler dans cet institut de massage. Nous travaillons 7 jours sur 7 et de 8 heures Ă  23 heures. Toutefois, chacune d’entre nous a une journĂ©e de repos. Moi, j’ai choisi le jeudi et mes collĂšgues, les autres jours de la semaine en dehors du week-end », affirme-t-elle. En effet, fait savoir Bijou, c’est pendant les week-ends que la clientĂšle envahit les lieux pour se faire masser ou se faire b
 Il n’est pas question de se reposer, samedi et dimanche. Ce sont les jours oĂč nous travaillons plus », raconte-t-elle. A la sortie de chez les mains du bonheur », une des filles, plus jeune que Bijou, Ă©tait postĂ©e au portail, en attendant un client qui avait appelĂ©. Son accoutrement extravaguant peut envoyer un Imam Ă  la morgue. HabillĂ©e d’une tenue trois piĂšces, perles et deux chaĂźnettes visibles autour des reins, la jeune fille Ă  peine sortie de l’adolescence, monnaye aussi ses services dans ce salon de massage. On appelle ça, en termes crus, le commerce du sexe. Entretenu sous le pseudo de massage. Lorsque les masseuses sont de plain-pied dans leur job, la voix de la proxĂ©nĂšte se fait souvent entendre du fond de son bureau. Comme Ă  l’accoutumĂ©e, elle guide et oriente les clients qui appellent. Et ça dure on comme ça depuis on ne sait pas trop combien de temps. Alors, si les autoritĂ©s Ă©tatiques n’y prennent garde, ces salons de massage deviendront, dans un dĂ©lai trĂšs court, une oasis de bonheurs pour celles qui les animent, mais de sĂ©rieuses menaces pour la jeunesse du pays, notamment Ă  la gente fĂ©minine confrontĂ©e au chĂŽmage et aux difficultĂ©s de toutes sortes. Ces lieux de dĂ©bauche sont tout aussi dangereux que le terrorisme contre lequel Macky Sall et son rĂ©gime mobilisent toutes leurs Ă©nergies. Actusen Articles similaires

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Ici les oiseaux sont farceurs et les fourmis tĂȘtues...Rencontre avec Bernard Weber Lecture - Conte - PoĂ©sie, ConfĂ©rence - DĂ©batUzĂšs 30700Le 11/11/2021A l’occasion de la publication de son nouveau roman La prophĂ©tie des abeilles », les Amis de la Librairie de la Place aux herbes, est heureuse d’accueillir Ă  l’OmbriĂšre Bernard Werber. ConfĂ©rence animĂ©e par Eric de mois, l’association des Amis de la Librairie de la place aux herbes propose, Ă  l’OmbriĂšre, une soirĂ©e thĂ©matique autour d’un ou de plusieurs auteurs qui font l’actualitĂ©.> Rencontre avec Bernard WerberAnimĂ©e par Eric de KermelAprĂšs son premier roman Les fourmis » vendu Ă  30 millions d’exemplaires Bernard Werber est devenu un romancier rĂ©cidiviste de il est aussi l’homme aux 111 vies tireur Ă  l’arc au moyen-Ăąge, samouraĂŻ au japonais, femme d’un harem, 
Avec son enthousiasme et son talent de conteur d’histoires, il emmĂšnera le public dans un univers singulier. DĂ©paysement l’issue de la rencontre il dĂ©dicacera ses livres dans le hall de l’OmbriĂšre tout comme le 12 novembre de 10 heures Ă  12 heures Ă  la Librairie de la place aux WerberDepuis la parution des Fourmis, Bernard Werber est un des romanciers les plus lus en France, traduit dans le monde entier, notamment en Russie[...]SoirĂ©e Halloween Repas - DĂ©gustation, MusiqueVic-en-Bigorre 65500Le 30/10/2021SoirĂ©e Halloween organisĂ©e par le Bar Musical Dan KaraokĂ©. Groupe Couleur CafĂ© en live Ă  partir de 20h. Concours de dĂ©guisement en solo et en couple, cadeaux surprise pour les gagnants. Menu EntrĂ©e + Plat + Dessert Ă  22€ Punch Maison VeloutĂ© de potimarron et sa toile d'araignĂ©e Morceau de cuisse de dinde, osso bucco et Ă©crasĂ© de pomme de terre Fourmis de crĂšme caramel au coulis GRANDS ZYEUX P'TITES ZOREILLES - SPECTACLE DE MARIONNETTES SUIS-MOI Cirque - Marionnette, Pour enfants, SpectacleSauvian 34410Le 07/11/2021Il Ă©tait une fois, ça commence comme un conte...mais ce n'en est pas un. La fourmi se fera entendre mais pas l'Ă©lĂ©phant. Lui, il ne parlera pas, parce que ça ne parle pas un Ă©lĂ©phant, non? Pourtant celui-ci est extraordinaire, car il est amoureux d'une fourmi!Et grĂące Ă  cet amour, l'Ă©lĂ©phant va ĂȘtre entrainĂ© dans un voyage sans dessus dessous! Spectacle pour les enfants de 2 Ă  6ans proposĂ© par le compagnie Les voisins du dessus. Gratuit, sur inscription par tĂ©lĂ©phone ou par "Globalement d'accord" Spectacle, MusiquePlabennec 29860Le 25/03/2022Vous n'aimez pas la politique. Vous dĂ©testez les chansonniers. Vous ne comprenez rien Ă  l'ironie. Et vous fuyez les gens qui portent des chemises un peu trop voyantes. MĂ©fiez-vous car vous pourriez quand mĂȘme tomber sous le charme des Goguettes en trio mais Ă  quatre. Car les Goguettes disruptent l'art de la parodie humoristique ! Bim ! Toujours armĂ©s de leur fidĂšle piano mais aussi de rutilantes guitares et d'Ă©poustouflants synthĂ©tiseurs hauts de gamme, les quatre acolytes s'en prennent Ă  la chanson française tous azimuts pour traiter de questions aussi diverses que Quel avenir pour Edouard Philippe ? Comment s'aimer Ă  l'heure du vĂ©ganisme ? Est ce que c'Ă©tait mieux avant ? La roue de secours est-elle une Ă©nergie d'avenir ? Peut-on rire de tout ? MĂȘme de la Fourme d'Ambert ? Est-ce que les Goguettes font toujours preuve d’une impertinence salutaire qui dĂ©clenche une belle hilaritĂ© » comme le prĂ©tend un article du Monde ? Vous le saurez en allant voir leur nouveau spectacle, un spectacle archi-consensuel, mais alors consensuel Ă  un point que vous n'imaginez mĂȘme pas. Il s'intitule Globalement d'accord. Beaucoup de dĂ©rision et une sacrĂ©e suite dans les idĂ©es.[...]JEUDI DE LA CULTURE - ANTOINE HLT Manifestation culturelleEssey-lĂšs-Nancy 54270Le 04/11/2021Depuis son plus jeune Ăąge, Antoine Thabault, de son vrai nom, aime taquiner diffĂ©rentes formes d’expression artistique Ă©criture, théùtre, dessin
 Il dĂ©crochera notamment un prix Ecureuil d’or national au concours de la BD scolaire organisĂ© en partenariat avec le festival d’AngoulĂšme et publiera ses dessins dans quelques revues dont Le Nouveau Jour J. CĂŽtĂ© musique, deux ans aprĂšs Le sens des marches, Antoine HLT revient en 2020 avec un deuxiĂšme album, Petits morceaux. Il dĂ©croche avec le titre Chercheur d’or le grand prix Georges Chelon de la chanson poĂ©tique 2020, concours de la sociĂ©tĂ© des poĂštes et artistes de France. Ses textes sont empreints d’humour et de poĂ©sie, il aborde aussi bien l’écologie vĂ©gĂ© t’as rien que la place dans la sociĂ©tĂ© Michel Michel ou le besoin d’ĂȘtre soi chercheur d’or. Il nous transporte de la chanson acoustique traditionnelle Ă  l’électro pop. Et que dire de la fourmi sans la cigale, surprenant remake de la cĂ©lĂšbre fable et 100 % vocal en utilisant des voix comme instruments ? Antoine habite Ă  deux pas du Parc Maringer. Il viendra donc en voisin nous faire partager son univers tellement Ă©clectique. EntrĂ©e gratuite sur rĂ©servation 06-26-60-45-43[...]Exposition "Fables de la Fontaine" MĂ©diathĂšque Centre ville Pour enfantsBRIVE LA GAILLARDE 19100Du 19/10/2021 au 06/11/2021Venez dĂ©couvrir Ă  la mĂ©diathĂšque l'exposition de l'illustrateur Martin Jarrie sur les fables de Jean de la Fontaine. Pour dĂ©couvrir, lire et relire les fables et leurs morales mais aussi dĂ©couvrir leurs liens avec le cĂ©lĂšbre fabuliste grec Ésope. La Cigale et la Fourmi, Le LiĂšvre et la Tortue, Le chĂȘne et le roseau
 fable aprĂšs fable, les enfants dĂ©couvrent la fabuleuse technique de travail de l’illustrateur qui cĂ©lĂšbre tout ce qui rend les Fables de La Fontaine lĂ©gendaires. Cette exposition se compose d'illustrations originales encadrĂ©es, d'un parcours pĂ©dagogique encadrĂ©, de livrets-jeux, un jeu de memori pour le jeune public. elle est programmĂ©e dans le cadre de la Foire du livre de Brive 2021. MĂ©diathĂšque grand hall du 19/10 au 13/11/2021 entrĂ©e libre, tout publicPITPIT! Musique, Chorale - ChantBĂ©ziers 34500Du 18/12/2021 au 19/12/2021Tara ! Tarout ! Y a des moutons en dĂ©pression, des Ă©lĂ©phants dans les jardins et dans le ventre de la baleine, un canapĂ©. Paguma ! Simr ! Les coccinelles sont au parking, les zĂ©bus sur la tour Eiffel, et sur ma langue, y a des poĂšmes de poĂštes. Tenez, par exemple sous la plume de Jacques Roubaud, on cherche des fourmis mini-minuscules, on part Ă  la chasse au Couscous TachetĂ©, on cause en langues animales des Animaux dont nul ne parle. Des plumes, il en vole quelques autres celles de mes amis chansonniers, de ThĂ©ophile Gautier, de l'oie qui va toujours vers le nord et des pigeons qui chient sur Paris... Gagak ! Pitpit ! Musique ! Ronflez contrebasses ! Vibrez, vibraphones ! Pianez, pianos ! On sort le bestiaire du vestiaire... DĂšs 5 ans DurĂ©e 55 minutes Distribution Marin Marin chant, claviers, accordĂ©on, percussions Aude Bouttard contrebasse, percussions, chƓurs Guillaume Viala vibraphone, percussions, chƓurs, Claire Saint Blancat ScĂ©nographie Didier Landes CrĂ©ation lumiĂšre Romain Gaboriaud CrĂ©ation vidĂ©o Claire Daulion RĂ©alisation des dĂ©cors Clara Bonazzi RĂ©alisation des costumes HervĂ© Suhubiette et Sabrina Ahmed regard extĂ©rieur Mentions[...]LES RENDEZ-VOUS DU GEPMA – Des petites bĂȘtes pas si bĂȘtes Manifestation culturelleIllkirch Graffenstaden 67400Le 16/11/2021Qui n’a jamais croisĂ© des fourmis lors d’une balade dans la nature, en ville, dans le jardin ou mĂȘme dans la cuisine ? Vous savez, ces petites bĂȘtes peu apprĂ©ciĂ©es que l’on rĂȘve d’écraser ou d’anĂ©antir Ă  l’aide de formicides
 Êtes-vous sĂ»res de bien les connaĂźtre ? Leur organisation est digne de nos sociĂ©tĂ©s actuelles et elles sont dotĂ©es de superpouvoirs qui encore aujourd’hui nous inspirent, nous les hommes. Si, si, c’est vrai ! Venez dĂ©couvrir leur univers fascinant et jugez par vous-mĂȘme ! A 19h30. Tout public. ModalitĂ©s contact AurĂ©lie Berna, Association IMAGO. En fonction des Ă©volutions de la crise sanitaire en ligne ou Ă  la salle des fĂȘtes d’ GratinĂ© Manifestation culturelleOstwald 67540Le 20/11/2021Le Miro est heureux de vous accueillir pour la premiĂšre session des DJs GratinĂ©es le 20 novembre 2021 de 11h Ă  16h. La thĂ©matique est simple, un voyage musicale et culinaire pour profiter de notre terrasse, sous un joli soleil d’automne Du Hip-Hop au Ribeaupierre, du Morbier Ă  la Disco, de la House au ComtĂ© et de la Techno Ă  la Fourme d’Ambert, une Ă©quipe de DJs / Cuisiniers relĂšve le dĂ©fi. Quand les platines sont en cuisine... Pour rester en compagnie d’une Ă©quipe qui a du doigtĂ©, on accueillera Tonton Ben, tatoueur, spĂ©cialiste du Handpoke Tonton Ben Vous pouvez le contacter via sa page instagram pour voir ses flashs, pour toutes demandes de projets ou de rendez-vous ! En bref, SĂ©lection de tartes flambĂ©es gratinĂ©es -RibeaupierreÂż -Morbier -Tomme -Fourme d’ambert SĂ©lection musicale de qualitĂ© - Robin - KlĂ©o - Callen - Javier SĂ©lection de biĂšres et de vins produits par les copains. Contes Ă  la lanterne Lecture - Conte - PoĂ©sie, Pour enfantsSaint-Germain-Lembron 63340Le 19/12/2021FlĂąnerie ludique et poĂ©tique pour les jeunes enfants et leurs parents. Lapinou veut rentrer chez lui. La toute petite fourmi, elle, rĂȘve de partir loin. Mais que d’obstacles sur le chemin de chacun ! Parviendront-­ils Ă  destination ?Exposition photographique "RECYCL'ART" d'Eric Legret, Ă  Ti RĂ©cup Photographie - VidĂ©o, Exposition, Vie associativeCarhaix-Plouguer 29270Du 26/11/2021 au 30/01/2022Les photographies ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pendant les temps forts de l'animation de l'association LA FOURMI_E Ă  partir d'objets trouvĂ©s Ă  Ti RĂ©cup. L'exposition est visible sur les murs de Ti RĂ©cup Carhaix jusqu'au 30 janvier 2022, pendant les heures d'ouverture Ve, Sa, Ma, Me 14h - 18hChamp d'Expression 9 Visite et projectionsLocarn 22340Le 20/02/2022Champ d'expression, 9Ăšme Ă©dition. Visite guidĂ©e des fermes, suivie d'une projection de 3 courts mĂ©trages autour des notions de paysage-agriculture-monde vivant -"Hors piste" 17 min d’Erwann Babin. RĂ©alisĂ© dans le cadre d’une rĂ©sidence Ă  Arte Lozera. -"Paysage improvisĂ©" 14 min de Pauline Weidmann et Tom Boccara. RĂ©alisĂ© dans le cadre d’une rĂ©sidence EAC au LycĂ©e agricole Jacques Bujault. -"Visages d’un pays" 15 min de Sylvain Gouraud. Film-oeuvre rĂ©alisĂ© dans le cadre d’une rĂ©sidence d’artiste en centre Bretagne. Partenariat du centre Pompidou avec le pays Centre Ouest Bretagne, danse Ă  tous les Ă©tages» et la Cie project. DĂ©part de la visite guidĂ©e Ă  14h Ă  la ferme de KernaĂ«ret, DUAULT Projections Ă  16h Ă  la ferme de LĂ©zĂ©franc, LOCARN Organisation La fourmi-eChamp d'Expression 9 Concert-ConfĂ©renceLocarn 22340Le 06/03/2022Champ d'expression, 9Ăšme Ă©dition. "Ils remontent le temps" du théùtre du Grain De Lionel JaffrĂšs, Xavier Guillaumin et Dorian Taburet. Il s’agit d’un rĂ©cit poĂ©tique, climatique et scientifique de la campagne Acclimate, mission en mer de palĂ©oclimatologie sur le navire Marion Dufresne dans le courant circumpolaire Antarctique. Proposition visuelle, textuelle et musicale Ă  travers un carnet de voyage dans les cinquantiĂšmes hurlants. À 17h Ă  la ferme de KernaĂ«ret, DUAULT Organisation La fourmi-eFĂȘte de la nature Nature - Environnement, FĂȘte, BaladesLe Touquet-Paris-Plage 62520Le 23/05/2021LA NATURE À TRAVERS MILLE ET UN REGARDS EN FORÊT Dimanche 23 mai 2021 Ă  10h La nature est discrĂšte, parfois moins, mais chaque jour, nous la cĂŽtoyons. La fourmi qui se balade avec bien plus lourd qu’elle sur son dos, le troglodyte mignon qui saute de branche en branche, le renard qui glane les fruits sauvages de la forĂȘt ou encore les fleurs qui se mĂ©tamorphosent pour devenir des fruits. À travers mille et un regards, observons la nature qui nous entoure. 2h Ă  pied Jauge limitĂ©e Gratuit dans le cadre de la FĂȘte de la Nature Rendez-vous intersection de l’allĂ©e des PĂąquerettes et de l’allĂ©e des Coquelicots Sur rĂ©servation au 03 21 06 72 00 AnimĂ© par le PĂŽle Patrimoine & Nature du Touquet&CoSpectacle "Voyage intĂ©rieur" de Bernard Werber Bien-ĂȘtre, Spectacle, MusiqueVillers-sur-Mer 14640Le 29/01/2022"Savez vous qui vous ĂȘtes vraiment ?" Dans cet OTNI Objet Théùtral Non IdentifiĂ© l’auteur des Fourmis et des Thanatonautes nous raconte des histoires surprenantes qui lui sont rĂ©ellement arrivĂ©es et qui lui ont fait dĂ©couvrir l’hypnose et la rĂ©gression dans les vies antĂ©rieures. Il entrecoupe son rĂ©cit d’expĂ©riences de mĂ©ditations guidĂ©es avec la salle. Plus qu’un simple divertissement, ce moment interactif peut nous apprendre de maniĂšre ludique beaucoup de choses sur nous-mĂȘmes. Bernard Werber est un Ă©crivain français, connu notamment pour sa trilogie des “Fourmis” et ses nombreux romans. Un Musique Geoffray debout SpectacleBelfort 90000Du 14/02/2022 au 15/02/2022COMPAGNIE DES FOURMIS DANS LA LANTERNE La vie d’une jeune fille bascule quand elle fait l’étrange dĂ©couverte d’un pays grouillant de mots, de sons, d’inscriptions. N’ayant connu que le silence, elle tente de comprendre ce qui la sĂ©pare de cet autre monde. Chez elle, tout est blanc et rien ne rĂ©siste au vent. Un vent puissant, capricieux et omniprĂ©sent. Ce spectacle visuel, sans parole, est inspirĂ© des pays oĂč les peuples sont rĂ©duits au silence par la censure. Il est question de libertĂ© d’expression, d’engagement et de lutte. Une Ă©chappĂ©e poĂ©tique pour marionnettes dans un univers de papier. Merci de respecter l’ñge minimum de 7 ANS par respect pour les Le ChĂȘneLes Orres 05200Le 03/03/2022Il Ă©tait une fois l’histoire d’un chĂȘne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun Ă©cureuils, balanins, geais, fourmis, mulots
.La cymbale et la fourmi CinĂ©ma, Concert, Musique, Vie associativePont-Sainte-Maxence 60700Le 19/01/2022DĂ©couvrez un cinĂ©-concert librement inspirĂ© des fables de La Fontaine. Cet Ă©vĂ©nement vous est proposĂ© par l'association Mai du cinĂ©ma avec le soutien de la ville de Pont Sainte Maxence et Nicolas Henry & Floriane de LassĂ©eSaint-Martin-de-Seignanx 40390Du 05/02/2022 au 27/02/2022Catach accueille deux artistes pour dĂ©buter sa saison culturelle 2022. Vernissage le 17h30-19h30. Nicolas Henry crĂ©er "Les cabanes imaginaires autour du monde” Ă  partir des tĂ©moignages des communautĂ©s qu'il rencontre. VĂ©ritable travail plastique, photographique et théùtral, il dĂ©veloppe des thĂ©matiques humaines universelles telles que l’enfance et l’adolescence, les femmes, le droit de choisir son amour, la discrimination, l’écologie, la libertĂ© et la mort. Lors de ses nombreux voyages, Floriane de LassĂ©e remarque ces marcheurs de bords de route qui reviennent sans cesse, semblant porter toute leur vie sur la tĂȘte, telles des fourmis Ă  l’équilibre impeccable, hommes comme femmes portent des montagnes de bois, de bidons d’eau, de nourriture, les rĂ©coltes de champs aussi. “How Much Can You Carry” est avant tout un hommage Ă  ces porteurs de vie... Mercredi/samedi/dim de 14h Ă  musical En route pour Tombouctou Musique, Lecture - Conte - PoĂ©sieLes Orres 05200Le 23/01/2022Trois contes se conjuguent pour partir En route pour Tombouctou ». Trois histoires avec chacune son hĂ©ros un merle voyageur, une fourmi intrĂ©pide et un tout petit roi en quĂȘte d’amour. Les uns comme les autres sont animĂ©s par le aprĂšs c’est quoi ? CinĂ©maMarseille 13000Du 29/12/2021 au 30/12/2021Éluard, La Fontaine, PrĂ©vert, Desnos
 C’est en chansons que le musicien Pascal Peroteau imagine une suite aux Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres de ces diffĂ©rents poĂštes ! AccompagnĂ© de trois compagnons multi-instrumentistes, il nous raconte par exemple ce qu’il advient du fromage dĂ©robĂ© par le Renard ou que faire du bonheur lorsqu’on l’a attrapĂ© ! Pour ce spectacle touche-Ă -tout, Pascal Peroteau a demandĂ© Ă  dix artistes de rĂ©aliser chacun un film d’animation illustrant un poĂšme diffĂ©rent ces petits films seront projetĂ©s lors du spectacle et bruitĂ©s en direct ! Les poĂšmes Dans Paris, Paul Éluard La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le BƓuf, Jean de La Fontaine Le loup dĂ©guisĂ©Ì en agneau, Ésope Le Corbeau et le Renard, Jean de La Fontaine Chanson des escargots qui vont à l’enterrement, Jacques PrĂ©vert Pour dessiner un bonhomme, Maurice CarĂȘme Le bonheur est dans le prĂ©, Paul Fort L’ogre, Maurice CarĂȘme La fourmi, Robert Desnos Le petit gĂ©ant et l’ocĂ©an, Pascal Peroteau Musique, poĂ©sie et film d’animation de 5 Ă  9 ans Pascal Peroteau Avec Fabrice BarrĂ© et Philippe BlancExpo Nicolas Henry & Floriane de LassĂ©e Manifestation culturelle, Exposition, Atelier, Atelier, Photographie - VidĂ©o, ExpositionSaint-Martin-de-Seignanx 40390Du 05/02/2022 au 27/02/2022Catach accueille deux artistes pour dĂ©buter sa saison culturelle 2022. Vernissage le 17h30-19h30. Nicolas Henry crĂ©er "Les cabanes imaginaires autour du monde” Ă  partir des tĂ©moignages des communautĂ©s qu'il rencontre. VĂ©ritable travail plastique, photographique et théùtral, il dĂ©veloppe des thĂ©matiques humaines universelles telles que l’enfance et l’adolescence, les femmes, le droit de choisir son amour, la discrimination, l’écologie, la libertĂ© et la mort. Lors de ses nombreux voyages, Floriane de LassĂ©e remarque ces marcheurs de bords de route qui reviennent sans cesse, semblant porter toute leur vie sur la tĂȘte, telles des fourmis Ă  l’équilibre impeccable, hommes comme femmes portent des montagnes de bois, de bidons d’eau, de nourriture, les rĂ©coltes de champs aussi. “How Much Can You Carry” est avant tout un hommage Ă  ces porteurs de vie... Mercredi/samedi/dim de 14h Ă  en scĂšne > Théùtre "Vent debout" Spectacle, ThéùtreMARCHESIEUX 50190Le 25/02/2022Théùtre, Compagnie des Fourmis dans la Lanterne, "Vent debout". La vie d’une petite fille bascule quand elle fait l’étrange dĂ©couverte d’un pays grouillant de mots, de sons, d’inscriptions. N’ayant connu que le silence, elle tente de comprendre ce qui la sĂ©pare de cet autre monde. Chez elle, tout est blanc et rien ne rĂ©siste au vent. Un vent puissant, capricieux et omniprĂ©sent. Ce spectacle visuel, sans parole, est inspirĂ© des pays oĂč les peuples sont rĂ©duits au silence par la censure. Il est question de libertĂ© d’expression, d’engagement et de petites bĂȘtesMarseille 13000Du 03/03/2022 au 05/03/2022Elle y dĂ©plie, pour s’assoir, son mouchoir Ă  pois. Petits points rouges, elle bouge, petits points blancs, elle attend 
 Petits points noirs, coccinelle au revoir. Combien d’L Ă  coccinelle ? Deux ailes Ă  coccinelle et quatre ailes Ă  papillon. Flon, flon, ainsi font les papillons... CachĂ©es dans les papiers de la conteuse, les petites bĂȘtes du jardin grouillent et l'empĂȘchent de faire la sieste. Chacune de ces petites bĂȘtes se rappelle Ă  son souvenir et c’est un conte, une fable, un haĂŻku ou une comptine qui se glisse Ă  notre oreille. Ailes de papillon en papier froissĂ©, petits pas de fourmi en papier trouĂ©, envol de mouche sur papier calque ou papier de soie... Le tout est bien pliĂ©, bien rangĂ© dans une fenĂȘtre Ă  volets qui s'ouvre sur un Ă©tonnant jardin. Spectacle enfants Ă  partager en famille Histoires, kamishibaĂŻ et jeux de papier Ă  partir de un an Conteuse et plasticienne Claire PantelBĂȘtes d'histoires & drĂŽle de foireMarseille 13000Du 25/09/2021 au 01/12/2021Ce spectacle, parle d'insectes qui tour Ă  tour nous intriguent, nous Ă©merveillent, nous effraient. Une araignĂ©e victime d'injustice, une mouche opportuniste rappe sa joie, une puce et un pou rendent le monde tout fou, une fourmi de 18 mĂštres swingue Ă  en perdre la tĂȘte, des puces sautillantes capables d'accomplir les plus grands exploits... Les histoires se font Ă©cho les unes aux autres, s’enchaĂźnent dans un rythme soutenu, et les Ă©nergies oscillent entre des moments drĂŽles et sensibles... Conte, trapĂšze, manipulation d'objets chapeau, petit cirque de puces, guitare, accordĂ©on, chant... Autant d'ingrĂ©dients qui se mĂȘlent avec humour & poĂ©sie, pour rĂ©vĂ©ler des histoires vieilles comme le monde, pleines de sagesse pour celui d'aujourd'hui !Villes en scĂšne > Théùtre "Vent debout" Théùtre, SpectacleMarchĂ©sieux 50190Le 25/02/2022Théùtre, Compagnie des Fourmis dans la Lanterne, "Vent debout". La vie d’une petite fille bascule quand elle fait l’étrange dĂ©couverte d’un pays grouillant de mots, de sons, d’inscriptions. N’ayant connu que le silence, elle tente de comprendre ce qui la sĂ©pare de cet autre monde. Chez elle, tout est blanc et rien ne rĂ©siste au vent. Un vent puissant, capricieux et omniprĂ©sent. Ce spectacle visuel, sans parole, est inspirĂ© des pays oĂč les peuples sont rĂ©duits au silence par la censure. Il est question de libertĂ© d’expression, d’engagement et de MĂ©tamorphose Manifestation culturelleMarseille 13000Du 18/03/2022 au 19/03/2022Seul en scĂšne, Killian Chapput incarne GrĂ©gor Samsa. Seul mais accompagnĂ©, nimbĂ©, de voix off et de sons hypnotiques et organiques. De la mĂȘme maniĂšre que l’enfant est fascinĂ© par l’observation des fourmis, le spectateur est conviĂ© Ă  observer la transformation de l’homme. CrĂ©ation librement adaptĂ©e, les axes retenus pour approcher la nouvelle de Kafka ont Ă©tĂ© l’aliĂ©nation au travail, l’enfermement, l’altĂ©ritĂ© et l’animalitĂ© chez l’homme. Des thĂ©matiques qui restent puissamment contemporaines. Il en ressort une crĂ©ation organique, vibrante qui invite le spectateur Ă  un voyage sensoriel et sensible. Cie La Divine UsineBĂȘtes d'Histoires et DrĂŽle de Foire Pour enfants, Spectacle, Lecture - Conte - PoĂ©sieMarseille 13000Le 19/01/2022Chaque 3e mercredi du mois, la Casa Consolat offre son espace Ă  un spectacle vivant ! Ce mercredi 19 janvier, on accueille notre premier spectacle jeune public en vĂ©ritĂ© c'est tout public tellement c'est beau BĂȘtes d'Histoires et DrĂŽle de Foire !! Bienvenue au plus petit des plus grands cabarets d'insectes de tout poil !!! Contes de petites bĂȘtes... Pas si bĂȘtes ! Une revue haute en couleurs pour un florilĂšge sans queue ni tĂȘte !!! Une araignĂ©e est victime d'injustice, une mouche opportuniste rappe sa joie, une puce et un pou rendent le monde tout fou, une fourmi de 18 mĂštres swingue Ă  en perdre la tĂȘte, des fleurs adoucissent les moeurs, des puces sautillantes accomplissent les plus grands exploits... Conte, trapĂšze, manipulation d'objets, petit cirque de puces, guitare, accordĂ©on & chant... Autant d'ingrĂ©dients qui se mĂȘlent avec humour et poĂ©sie, pour rĂ©vĂ©ler des histoires vieilles comme le monde, pleines de sagesse pour Ă©clairer celui d'aujourd'hui ! GoĂ»ter dĂšs 17h pour les petits et les grands Spectacle Ă  18h !! Repas d'insectes Ă  20h !Spectacle de la Compagnie Au fil du vent L'envol de la fourmiPlougastel-Daoulas 29470Le 06/02/2022Au commencement il y a... L’oeuf ? Ou la poule ? Au commencement il y a Fourmi, clowne sensible et maladroite, sophistiquĂ©e et dĂ©licate. Fourmi est timide, un brin dĂ©sĂ©quilibrĂ©e. De pas de cĂŽtĂ©s en pas trĂ©buchants, de tout petits pas en grandes enjambĂ©es, elle cherche un peu de stabilitĂ©. Puis des ĂȘtres singuliers entrent en scĂšne et partagent avec elle ce rĂȘve un peu fou apprendre Ă  voler. Prendre son Ă©lan, dĂ©ambuler sur un fil en s'aidant de baguettes, tout est prĂ©texte aux tentatives de baptĂȘme de l'air. Entre la clowne funambule et les petites artistes aux becs fins, la complicitĂ© se construit Ă  chaque pas. Mais qui apprivoise qui ? Sans un mot, leur curiositĂ© les pousse Ă  vouloir se comprendre. Entre petites choses de rien et grandes prouesses, Lilith, Janis, Ariane et leurs complices Ă  plumes, sautent d'un tabouret Ă  un autre, courent dans les escaliers, battent des ailes, s'interrogent, hĂ©sitent ou foncent vers l'exploit. VĂ©ritables acrobates nonchalantes et tĂ©mĂ©raires, les poules se rĂ©vĂšlent ĂȘtre des Ă©quilibristes hors pair et parcourent avec aisance le fil d'acier, toujours en se jouant de ferme du grand prĂ© - Visite guidĂ©e Artisanat, Nature - EnvironnementRoche 42600Du 09/02/2022 au 23/02/2022A la Ferme du Grand PrĂ©, vous rencontrez Alexis Masson qui fabrique de la fourme de Montbrison fermiĂšre avec le lait des vaches de la ferme qu’il ne manquera pas de vous familial "Le Carnet du p'tit Joseph" par Patricia Conteuse. Spectacle, Vie localeLe CloĂźtre-Saint-ThĂ©gonnec 29410Le 13/02/2022Dans le Carnet du p’tit Joseph, c’est un joyeux bazar une grenouille Ă©clate de rire, un chien cherche un ami en SibĂ©rie, une crĂȘpe se promĂšne dans la forĂȘt, une fourmi voyage, un moulin magique fait ce qui lui plaĂźt, les loups dorment avec le charbonnier, et les ogresses ont de grandes dents, et bien d’autres surprises encore ! 
 A partir de 5 ans. Salle municipale du CloĂźtre Saint-ThĂ©gonnecEn Famille - Les Goguettes en Trio mais Ă  QuatreTonneins 47400Le 24/02/2022Les Goguettes en Trio mais Ă  Quatre Les Goguettes disruptent l'art de la parodie humoristique ! Bim ! Toujours armĂ©s de leur fidĂšle piano, mais aussi de rutilantes guitares et d'Ă©poustouflants synthĂ©tiseurs hauts de gamme, les quatre acolytes s'en prennent Ă  la chanson française tous azimuts pour traiter de questions aussi diverses que Quel avenir pour Edouard Philippe ? Comment s'aimer Ă  l'heure du vĂ©ganisme ? Est-ce que c'Ă©tait mieux avant ? La roue de secours est-elle une Ă©nergie d'avenir ? Peut-on rire de tout ? MĂȘme de la Fourme d'Ambert ? - Tout Public Ă  partir de 10 ans - DurĂ©e 1h10 - Tarif DSpectacle La derniĂšre assemblĂ©e des animaux Spectacle, AnimauxMontrozier 12630Le 02/04/2022A partir de 6 ans Qui n'a jamais rĂȘvĂ© de se glisser dans la peau d'un animal ? Que pense l'abeille devant un coucher de soleil ou le koala sur son lit de mort ? Un incendie créé volontairement par l'homme ravage la planĂšte, l'extinction de masse a dĂ©butĂ©, deux personnages dĂ©sabusĂ©s se posent une question que peuvent penser les animaux de tout cela ? C'est au travers d'un rituel de transformation qu'ils vont proposer aux spectateurs de se mettre dans la peau des bĂȘtes afin de participer Ă  la DerniĂšre AssemblĂ©e des Animaux, pour essayer ensemble de trouver des solutions au chaos ambiant
 Nous allons ainsi voyager au coeur du bestiaire dans un monde oĂč les fourmis proposent l’adaptation, les homards prĂŽnent le suicide et les rats menacent notre humanitĂ© 
 Une expĂ©rience immersive dans laquelle chacun pourra prendre place et participer. Ce spectacle crĂ©ation 2019, imaginĂ© par Constanza Becker et Antonin Astruc, est nĂ© en Aveyron et se veut participatif jusque dans son Ă©laboration par l’organisation d’ateliers de confection dĂ©cors, costumes, accessoires et avec la participation de spĂ©cialistes du monde animal. La compagnie A travers la peau de l’autre a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© accueillie[...]Sortie "la haie s'Ă©veille" Pour enfants, Nature - EnvironnementArĂšs 33740Du 15/02/2022 au 03/03/2022Depuis quelques temps, la nature a des "fourmis dans les artĂšres". Et si vous partiez en voyage tout prĂšs de chez vous dans les haies du chemin des Lapins Ă  ArĂšs ! De 10h Ă  12h. 15€/adulte - 10€/enfantChamp d'expression, 9Ăšme Ă©dition. ExpositionDuault 22160Du 06/02/2022 au 06/03/2022Art contemporain Ă  la ferme. 2 fermes, 2 artistes en rĂ©sidence au long court sont invitĂ©s Ă  dĂ©ployer leurs recherches autour du monde vivant, au plus prĂšs des agricultrices et agriculteurs, pour concevoir une oeuvre in-situ qui sera prĂ©sentĂ©e au public en circuit libre et visites guidĂ©es. Cette annĂ©e les artistes AnaĂŻs Dunn et Quentin Montagne sont les rĂ©sidents de l’annĂ©e de Fourmi-e ! Ils seront accueillis sur les fermes laitiĂšres de Brendan Luzu Ă  Duault et d’Eric Legreat Ă  Rose et Sanseverino chantent François Beranger Concert, MusiqueHONFLEUR 14600Le 19/02/2022Tina Rose Chanteuse SansĂ©verino Une pile Ă©lectrique qui nous fait l’honneur de visiter notre ville. Il a toujours des fourmis dans les doigts ou dans les jambes, avec lui il y a encore et toujours quelques nouveaux projets qui germent quelque part dans un coin de sa tĂȘte et dans le fond de sa guitare. Alors aprĂšs avoir explorĂ© l’univers du swing manouche, celui du blues et du tango il nous fait redĂ©couvrir les chansons de son ami François Rose et Sanseverino chantent François BerangerHonfleur 14600Le 19/02/2022Tina Rose Chanteuse SansĂ©verino Une pile Ă©lectrique qui nous fait l’honneur de visiter notre ville. Il a toujours des fourmis dans les doigts ou dans les jambes, avec lui il y a encore et toujours quelques nouveaux projets qui germent quelque part dans un coin de sa tĂȘte et dans le fond de sa guitare. Alors aprĂšs avoir explorĂ© l’univers du swing manouche, celui du blues et du tango il nous fait redĂ©couvrir les chansons de son ami François Saint-Valentin Ă  l'hĂŽtel des Vosges Manifestation culturelleSewen 68290Le 14/02/2022L'hĂŽtel restaurant des Vosges Ă  Sewen vous propose un menu spĂ©cial Saint-Valentin Coup de champagne et sa trilogie de mises en bouche Foie gras de canard maison mi-cuit marinĂ© au cognac et ses salsifis confits au beurre vanillĂ© et miel de Sewen Noix de Saint-Jacques poĂȘlĂ©es, purĂ©e d'Ă©pinards, tuile Ă  l'encre de sĂšche et Ă©cume mariniĂšre Sorbet orange sanguine et son espuma au Cointreau Filet de biche et sa sauce pĂ©rigourdine et sas garnitures hivernales Fourme d'Ambert salĂ©-sucrĂ© Coeur des Amoureux vanille pralinĂ© et confit de griottes / CafĂ© ou thĂ©CinĂ©ma Le ChĂȘne CinĂ©maCapvern 65130Le 16/03/2022Aventure/Famille rĂ©alisĂ©e par Michel Seydoux, Laurent Charbonnier DurĂ©e 1h20 Synopsis Il Ă©tait une fois l’histoire d’un chĂȘne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun Ă©cureuils, balanins, geais, fourmis, mulots
. Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux scelle sa destinĂ©e autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protĂšge de ses racines jusqu’à sa cime. Une ode poĂ©tique Ă  la vie oĂč la nature est seule Ă  s’ "la haie s'Ă©veille" Nature - Environnement, Visites et circuitsArĂšs 33740Le 03/03/2022Depuis quelques temps, la nature a des "fourmis dans les artĂšres". Et si vous partiez en voyage tout prĂšs de chez vous dans les haies du chemin des Lapins Ă  ArĂšs ! De 10h Ă  12h. 15€/adulte - 10€/enfantCinĂ©ma "Le ChĂȘne" CinĂ©maSaint-Lary-Soulan 65170Le 12/03/2022Il Ă©tait une fois l’histoire d’un chĂȘne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun Ă©cureuils, balanins, geais, fourmis, mulots
. Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux scelle sa destinĂ©e autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protĂšge de ses racines jusqu’à sa cime. Une ode poĂ©tique à la vie oĂč la nature est seule à s’exprimer.. ‱ Pass sanitaire et vaccinal obligatoire, TARIFS Plein tarif 7,00/ SĂ©niors +60 ans 6,00 / Tarif Ă©tudiants 5,50 / Cartes CE Parvis 4,50 Tarif 14 ans 4,00CinĂ©ma "Le ChĂȘne" CinĂ©maSaint-Lary-Soulan 65170Le 09/03/2022Il Ă©tait une fois l’histoire d’un chĂȘne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun Ă©cureuils, balanins, geais, fourmis, mulots
. Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux scelle sa destinĂ©e autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protĂšge de ses racines jusqu’à sa cime. Une ode poĂ©tique à la vie oĂč la nature est seule à s’exprimer.. ‱ Pass sanitaire et vaccinal obligatoire, TARIFS Plein tarif 7,00/ SĂ©niors +60 ans 6,00 / Tarif Ă©tudiants 5,50 / Cartes CE Parvis 4,50 Tarif 14 ans 4,00CinĂ©ma "Le ChĂȘne" CinĂ©maSaint-Lary-Soulan 65170Le 18/03/2022Il Ă©tait une fois l’histoire d’un chĂȘne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun Ă©cureuils, balanins, geais, fourmis, mulots
. Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux scelle sa destinĂ©e autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protĂšge de ses racines jusqu’à sa cime. Une ode poĂ©tique à la vie oĂč la nature est seule à s’exprimer.. ‱ Pass sanitaire et vaccinal obligatoire, TARIFS Plein tarif 7,00/ SĂ©niors +60 ans 6,00 / Tarif Ă©tudiants 5,50 / Cartes CE Parvis 4,50 Tarif 14 ans 4,00Jean de la Fontaine par Jean-Paul Lucet Manifestation culturelleParadou 13520Le 13/03/2022C’est une féérique, lumineuse, abondante et inĂ©puisable malle aux trĂ©sors que je vous propose d’ouvrir, aujourd’hui
 OĂč nous aurons, Ă  portĂ©e de mains, les plus belles fables de notre HomĂšre national Jean de La Fontaine
 De la Cigale au Renard, du Corbeau Ă  la Fourmi, du Lion Ă  la Belette, de la LaitiĂšre au Laboureur, du Savetier au Financier, du ChĂȘne Ă  la Citrouille, de l’Ours Ă  la Souris, des Deux Pigeons au Lapin, pas un vers qui ne vous soit familier, dĂ©jĂ  entendu, sans doute retenu
 La Fontaine est liĂ© Ă  tout jamais aux souvenirs de notre enfance. Il en a les couleurs, le charme, il en incarne le gĂ©nie
 Ses personnages habitent au creux de nos mĂ©moires.. Pour avoir Ă©tĂ© le premier compagnon de nos rĂȘves, soyons-lui, alors, d’une absolue reconnaissance, lui qui a dĂ©posĂ© le plus prĂ©cieux de notre ĂȘtre au fond de nos Ăąmes
 Joie fervente que de tenir la main, bien fort serrĂ©e, quelques instants durant, Ă  cet ami de toujours
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