EmileDurkheim, sociologue du lien social – La nature et les formes du lien social. A- Les causes de l’essor de la division du travail. Les causes de l’essor de la DT. La DT repose sur une intensification des relations sociales permises par l’augmentation du volume de la société et de la densité matérielle et morale.
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PierreFAVRE. Professeur de Science politique à l’Université de Clermont-Ferrand (1985) “Histoire dela science politique.” LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALESCHICOUTIMI, QUÉBECCHICOUTIMI, QUÉBEC
1. Introduction une thèse pour répondre aux grandes questions de l’époque Publiée en 1893, De la division du travail social est la thèse de doctorat de Durkheim. Le questionnement qu’il y a développé est directement inspiré de l’actualité économique et politique de son époque. D’une part, la généralisation de la division du travail qui a accompagné l’avènement de la société industrielle a donné lieu à un débat entre ceux qui y voyaient une source d’enrichissement susceptible d’améliorer la qualité de vie de tous, et ceux qui y voyaient une atteinte à la dignité humaine et à la civilisation. Ainsi, tandis qu’Adam Smith vantait les mérites de la division du travail en vigueur dans une manufacture d’épingles, Jean-Baptiste Say répondait C’est un triste témoignage à se rendre que de n’avoir jamais fait que la dix-huitième partie d’une épingle ». Durkheim se proposait d’éclairer ce débat grâce à une étude méthodique de la division du travail, permettant de mieux en saisir les ressorts et les enjeux. D’autre part, la décennie pendant laquelle Durkheim a écrit sa thèse correspond à une conjoncture politique particulière, qui est celle des prémisses de la Troisième République. Il s’agit du premier régime à s’être inscrit dans la durée depuis la Révolution de 1789, à la suite de trois monarchies constitutionnelles, de deux républiques éphémères et de deux empires. La recherche de la stabilité sociale était donc au centre des préoccupations de l’époque. Cela s’est notamment traduit par une série de réformes sociales en faveur des salariés, et de lois sur l’éducation et la laïcité. Durkheim s'inscrit dans cette voie, lui qui a mis en lumière des conditions propices à la cohésion sociale dans sa thèse. Après avoir examiné la méthode mise en œuvre par Durkheim pour étudier la division du travail social de manière scientifique, nous verrons en quoi consistent les deux types de solidarité sociale – mécanique et organique - qu’il a dévoilées à jour dans ce cadre. Nous nous pencherons ensuite sur les causes et les conditions nécessaires pour que s’opère le passage d’un type de solidarité à l’autre. Puis, nous porterons notre attention sur la volonté de Durkheim de contribuer à la cohésion sociale des sociétés industrielles. 2. Méthode pour étudier la solidarité sociale de manière objectiveBien qu’Émile Durkheim n’ait pas encore publié Les règles de la méthode sociologique 1895 au moment de sa recherche de thèse, force est de constater qu’il s’y pliait déjà avec rigueur. Ainsi, écartant les idées reçues de l’opinion commune, il invitait à voir la division du travail non pas comme un phénomène essentiellement économique, mais comme une condition de la vie sociale ayant pour effet de créer la solidarité. Pour illustrer cette idée, il prenait l’exemple de la division du travail sexuel la comparaison entre différentes sociétés révèle en effet que plus les tâches assignées à chaque sexe sont différentes dans une société, plus l’institution du mariage y a sa place d’abord parce qu’elle existe, mais aussi parce qu’elle y est réglementée et qu’elle renvoie à un usage général et durable. L’intensité de la solidarité conjugale serait donc proportionnelle au degré de dépendance entre les membres des deux sexes. Attention, Durkheim comprenait la notion de solidarité comme le résultat d’une dépendance mutuelle entre des acteurs, indépendamment de leur degré de satisfaction. Par exemple, dans un contexte où les femmes ont un accès limité aux études et au marché de l’emploi, elles ont tendance à demeurer auprès de leurs maris, dont elles dépendent financièrement et socialement, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient heureuses en ménage ! En nous rendant dépendants les uns des autres, la division du travail social produirait donc de la solidarité. Mais encore faut-il savoir dans quelle mesure elle y contribue, ce qui n’est pas facile, car la solidarité n’est pas chose quantifiable. Pour le savoir, Durkheim a donc cherché un intermédiaire quantifiable, dont l’évolution serait représentative de celle de la solidarité. Cet indicateur, c’est le droit. En effet, plus la solidarité sociale est forte, plus les individus qu’elle concerne sont fréquemment en contact. Or, plus nombreuses sont leurs relations, plus ils ont tendance à élaborer des règles de droit visant à les réguler et à les organiser. Pour mesurer la part de la solidarité produite par la division du travail, il faut donc – Déterminer le type de droit qui résulte de la division du travail ; – Compter les règles juridiques qui procèdent de ce type de droit ;– Voir la part qu’elles représentent sur le volume total du Sanctions répressives et sanctions restitutivesPour déterminer le type de droit lié à la division du travail, Durkheim a procédé à sa propre classification, en cherchant un critère qui soit présent dans tout le droit, mais dont les variations permettent de distinguer différents types de droit. Ce critère, c’est la sanction. En effet, si toute règle juridique s’accompagne d’une sanction, les sanctions changent suivant la gravité attribuée aux préceptes, la place qu’ils tiennent dans la conscience publique, le rôle qu’ils jouent dans la société » p. 33. La sanction est donc un bon indicateur de l’attachement des membres d’une société à telle ou telle règle. On retrouve là l’idée centrale dans l’œuvre de Durkheim que les sociologues ont tout intérêt à porter leur attention sur des phénomènes pathologiques comme les transgressions, les suicides, les dysfonctionnements pour comprendre la physiologie sociale à savoir le fonctionnement normal de la société. En l’occurrence, examiner la manière dont la société sanctionne ce qu’elle définit comme une transgression permet de révéler les valeurs fondamentales autour desquelles elle gravite, ainsi que la manière dont elle fonctionne et dont elle régule les comportements de ses a observé qu’il existe deux sortes de sanctions - Les sanctions répressives visent à punir la personne qui a transgressé la règle en la privant de quelque chose liberté, argent. C’est ce type de sanctions qui s’applique dans le droit Les sanctions restitutives visent la remise en état des choses en vigueur avant la transgression à savoir que si une sanction restitutive prévoit le paiement d’une amende, l’argent sera employé à payer les frais d’hôpital de la victime ou de réparation de sa voiture par exemple. On retrouve ce type de sanctions dans toutes les formes de droit, à l’exception du pénal droit civil, commercial, administratif, constitutionnel, etc. Ces deux types de sanctions répondent donc à des logiques différentes. Afin de comprendre les raisons de cette divergence, Durkheim a comparé les sanctions répressives et restitutives de plusieurs Solidarité mécanique et solidarité organique En examinant les sanctions répressives, Durkheim a remarqué que ce qui est considéré comme un crime relève d’une extrême variabilité à travers le temps et l’espace. En outre, ce qui est considéré comme un crime n’est pas forcément nuisible à la société comme la transgression d’interdits alimentaires par exemple, et les sanctions ne sont pas proportionnelles aux dégâts causés par exemple, bien que des spéculations boursières puissent avoir des effets plus graves sur le corps social qu’un homicide isolé, il est plus gravement puni. Le fait est que les actes jugés criminels sont ceux qui offensent la conscience collective, c’est-à-dire l’ensemble des règles acceptées par tous dans une société. C’est pour cette raison que les affaires criminelles sont jugées par des jurys populaires, que le droit pénal évolue lentement, et que les crimes contre l’État qui est le garant de la conscience collective d’une nation sont sévèrement punis. Ainsi, la peine est la vengeance de la société contre les actes qui la mettent en cause ; elle n’est pas proportionnelle à la nocivité de l’acte, mais au degré de cette remise en cause Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune » Durkheim qualifiait de solidarité mécanique la solidarité qu’exprime le droit pénal, ou encore de solidarité par similitudes, car elle repose sur la conformité des membres d’une société à une conscience collective commune, ce qui les rend similaires. Ce type de solidarité domine dans les sociétés à faible division du travail, où le droit pénal occupe une place prépondérante sur le volume total du aux règles à sanction répressives, celles à sanctions restitutives ne soulèvent pas de sentiments forts au sein de l’opinion publique L’idée que le meurtre puisse être toléré nous indigne, mais nous acceptons très bien que le droit successoral soit modifié » Ainsi, les dilemmes relevant du droit restitutif ne sont pas traités par des jurys populaires, mais par des organes spécialisés tribunaux consulaires, conseils des prud’hommes, tribunaux administratifs » etc. Le droit restitutif vise à établir des compromis entre des parties restreintes de la société par exemple, déterminer à qui revient un bien disputé droit de propriété, quels sont les devoirs d’un agent de change droit commercial ou encore d’un père de famille droit domestique. Le droit restitutif dérive essentiellement de la division du travail, et il occupe une place prépondérante sur le volume total du droit dans les sociétés à forte division du travail. Il vise à déterminer les devoirs, les droits et les comportements assignés à chaque fonction professionnelle ou sociale, et à réglementer leurs rapports afin d’assurer la coopération entre les différentes parties qui composent une société. En effet, le droit restitutif – dit aussi coopératif – ne considère pas la société comme un bloc homogène mais comme un agencement de pièces que leurs différences rendent complémentaires comme un puzzle. Durkheim comparait ce mode de fonctionnement à celui des organismes vivants, dont la santé générale est assurée par la coopération harmonieuse entre des organes qui assurent des fonctions différentes. Il a donc nommé solidarité organique le type de solidarité relevant du droit restitutif ; par opposition à la solidarité mécanique, qui unit des éléments n’ayant pas de mouvement propre comme les anneaux d’une chaîne.En poussant les acteurs sociaux à se spécialiser, la division du travail les amènerait à développer une conscience individuelle et un sentiment de leur personnalité propre, cette autonomie étant nécessaire à l’accomplissement de rôles spécialisés. Ceci dit, il ne faut pas voir dans l’émergence de l’individualité une menace pour la solidarité. En effet, l’interdépendance générée par la division du travail rend la solidarité organique très puissante. Selon Durkheim, elle l’était même plus que la Causes du passage d’un type de solidarité à l’autre En bon penseur du XIXème siècle, Durkheim adhérait au modèle évolutionniste selon lequel toutes les sociétés passeraient par les mêmes étapes d’évolution. Ainsi, il considérait que les sociétés développaient d’abord une solidarité mécanique, avant d’évoluer vers une solidarité de type organique ; et il s’est employé à dévoiler les mécanismes de passage d’un état à un division du travail apparaîtrait quand des groupes – jusqu’alors autonomes – se mettent à développer leurs échanges et à se rapprocher, au point de former une unité, qui s’étend à la fois sur leurs territoires respectifs et sur les espaces qui les séparaient avant qu’ils ne s’agglomèrent pensons, par exemple, à la continuité qui s’est établie entre Paris et certaines villes, dont on ne sait plus si elles relèvent de la province ou de la banlieue. Ce processus implique l’augmentation simultanée du nombre de personnes se reconnaissant comme membres d’une même société volume social, et de la fréquence de leurs relations densité sociale échanges réguliers de biens, de savoir-faire, d’idées et de valeurs morales. La densité sociale étant favorisée par le développement des voies de communication et des médias. De là naîtrait la division du travail. En effet, la condensation d’un grand nombre de personnes sur un même territoire aux ressources limitées met les individus en rivalité. Ainsi, si ces derniers s’adonnent aux mêmes activités, la guerre est presque inévitable. Mais s’ils se divisent les tâches de manière à ne pas empiéter sur le domaine de l’autre, alors la cohabitation est possible Ils ne se gênent pas mutuellement ; ce qui fait prospérer les uns est sans valeur pour les autres » p. 248, et ils peuvent même coopérer. En générant de la coopération là où il y pourrait y avoir rivalité, la division du travail sociale remplirait donc une fonction pacificatrice. 6. Conditions nécessaires à l’émergence de la division du travail socialAprès avoir pointé les causes de la division du travail, Durkheim a indiqué quelques conditions additionnelles, nécessaires à son émergence. D’abord, pour que des individus en concurrence se divisent les tâches, il faut qu’ils partagent un sentiment d’appartenance commun sinon ils fuiraient ou s’efforceraient d’être autosuffisants, ce qui entraînerait des conflits, les ressources d’un même territoire étant limitées. Ainsi, la division du travail social ne peut apparaître qu’au sein d’une société déjà constituée. Ceci est vrai même au niveau international c’est parce qu’une conscience commune s’est forgée entre les sociétés européennes qu’une coopération a pu se mettre en place. Ensuite, pour que la division du travail soit viable, il faut qu’elle crée les débouchés de sa production, en même temps qu’elle l’augmente. En effet, la division du travail augmente la productivité des travailleurs, donc la masse globale de la production. Pour que ce système ne fasse pas faillite, il faut que le surplus de produits parvienne à se vendre. Or, c’est généralement le cas, car la fatigue résultant des efforts déployés dans la lutte face à la concurrence amène les membres des sociétés à forte division du travail à consommer davantage. De nos jours, on peut penser aux sommes considérables dépensées par les en alcool, cigarettes, chocolat, cours de yoga, vacances au soleil, matelas, produits de beauté, abonnements Netflix, Deezer, etc. pour compenser les effets du stress et des douleurs de dos liées aux longues heures passées au travail et dans les transports. En outre, la vie dans les sociétés à forte division du travail requiert de s’ingénier pour trouver des moyens de soutenir la lutte [et] retrouver les conditions d’un équilibre qui se rompt sans cesse » p. 256. Cet accroissement de l’intelligence s’accompagne de besoins intellectuels nouveaux, qui se traduisent eux aussi par un surplus de consommation revues scientifiques, sorties culturelles, etc. Enfin, Durkheim a pointé des conditions secondaires d’émergence de la division du travail, comme l’apparition du droit de propriété, nécessaire pour envisager la société comme un composite hétérogène, une mosaïque composée de pièces Espace critique Durkheim et la quête de cohésion socialeFace à l’état d’anomie à savoir de perte de repères de la France de son époque – et aux tentations conjointes de retour à un ordre non démocratique –, Durkheim pointait l’urgence d’inventer une morale adaptée à cette nouvelle société d’individus libres et mobiles. Considérant la science comme un recours capable de nous aider à trouver le sens dans lequel nous devons aiguiller notre conduite, à déterminer l’idéal vers lequel nous tendons » préface, XXXIX , il a vu dans ses recherches une indication que la division du travail était le terrain le plus propice pour planter les graines de ce nouvel ordre moral. D’où son engagement pour que des corporations professionnelles d’échelle nationale soient créées, et qu’elles deviennent les principaux corps intermédiaires entre les individus et l’État à la place des groupements territoriaux, inaptes à produire de la solidarité entre des individus désormais mobiles. Aux vues des conflits sociaux et des tensions identitaires qui ont traversé les XXe et XXIe siècles, on ne peut que reconnaître l’intérêt qu’il y aurait eu à suivre sa proposition. Mais Durkheim n’a pas été visionnaire que sur ce point tout en se réjouissant du potentiel pacificateur de la conscience européenne qui s’est développée en parallèle des progrès de la division internationale du travail, il insistait sur la nécessité d’accompagner ce phénomène économique d’une réglementation morale d’échelle internationale. En outre, soucieux de contribuer à la cohésion d’une société découvrant la liberté individuelle et la vie urbaine au sein de laquelle les suicides étaient en augmentation, il a même mis en garde contre les menaces d’addiction à la nouveauté et d’impossible satisfaction qui pèsent sur les sociétés ne mettant pas de freins à l’abondance. La thèse de Durkheim est donc frappante de par son actualité. 9. Pour aller plus loin Ouvrage recensé– De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2004 [1893].Ouvrages du même auteur– Les Règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1895].– Le Suicide, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1897]. – Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1912].Autres pistes– Steiner Philippe, La Sociologie de Durkheim, Paris, La Découverte, coll. Repères », 2000 [1994].
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Publiéeen 1893, De la division du travail social est la thèse de doctorat de Durkheim. Le questionnement qu’il y a développé est directement inspiré de l’actualité économique et politique de son époque. D’une part, la généralisation de la division du travail qui a accompagné l’avènement de la société industrielle a donné Fiche de lecture sur le texte de Durkheim La Division Du Travail Social De la division du travail social » est une œuvre sociologique et même philosophique que Durkheim a rédigé dans le but de mieux saisir la méthode de formation de la société à partir de l’union des hommes. Elle traite du lien social dans le passage des sociétés traditionnelles à celles industrialisées. La division du travail se définie comme une séparation de l’exercice des activités de la société en vue d’une complémentarité et d’une dépendance réciproque. En d’autres termes, la division du travail est l’ensemble des lois qui vise l’application distincte des tâches en fonction de l’éducation différemment reçue. Cette différentiation doit limiter tout individualisme, tout égoïsme, toute indépendance pour promouvoir une interdépendance au sein d’une société. Pour Durkheim, la division du travail vise un arrangement entre l’autonomie de l’individu et l’adhérence sociale dans les différentes sociétés. C’est une sorte de corporation organisée, une institution publique dans laquelle il y a association malgré le fait que chacun travaille dans son domaine de spécialisation. Parlons de la fonction de la division du travail, elle permet de rendre les individus interdépendants et solidaires. Pour cela, l’auteur pense que la fonction de la division du travail est surtout morale et sociale. C’est dans la deuxième partie de son œuvre que Durkheim se questionne sur les causes de la division du travail. Pour lui, la densité de la morale est cro... collective c’est l’ensemble des valeurs morales partagée par les individus qui forme la solidarité mécanique. C’est l’ensemble des croyances et des sentiments communs , donc on constate qu’i l n’y a plus d’in dividualisme. Si un individu sort de cette conscience collective , les impératifs sociaux sont très forts. Toute transgression implique une sanction , o n est exclu de la société. Elle est basée sur la famille, la religion donc sur le groupe qui absorbe l’ind ividu, la personnalité collective est la seule qui existe et les fonctions sont homogènes. La transgression est un crime puni par exclusion de la partie, du clan… elle est émotive, elle ne veut pas corriger une faute mais juste pour satisfaire la conscienc e collective . Donc on remarque que l ’individu ne pense pas mais subit. Alors que l a solidarité organique concerne les sociétés constituées non pas par des segments similaire et homogène mais par des organes différents qui ont chacun un rôle spécial . Cela remet en question les repères qui pousse l’individu a créé ses propres moraux et valeur s. L’activité du groupe dépend de l’activée social et non plus du clan et de la famille , c e n’est plus le lieu natal mais c’est la société qui développe l’individua lisme. Ceci se développe grâce à la division du travail spécialisé , c haque individu a une activité sociale, une fonction, les liens ne sont plus consanguins mais fonctionnelles. Les fonctions sont différentes et l es individus ne sont plus interchangeables , on a des organes spécifiques. On a le droit coopératif c’est -à-dire, le droit rend justice à la victime , la sanction ne punie plus mais rend justice. Le droit se divise en fonction aussi. Ce sont les sociétés modernes. Comment passe ton de la solidari té mécanique a organique ? Le clan devient village, qui devient district à l’arrondissement qui forme donc la société. La solidarité mécanique existe toujours mais elle n’est plus dominante. La communication joue un rôle important. On se spécialise pour p ouvoir vivre dans des conditions nouvelles d’où la division de travail. Les individus passent d’une société à une autre, pourquoi ? Les profits économiques sont relatifs, le bonheur aussi. Il y a d’autre s facteur s qui explique ces changements Volume de l a société, facteurs démographique , la densité matérielle, résulte de l’accroissement démographique , les dynamiques morales, intensité de la communication . Il faut avoir un espace restreint et urbain , une densité matériell e, ainsi qu’u ne augmentation des relations, des échanges et de la communication entre les individus. Cela stimule la compétition et la coopération , et l a lutte pour la vie se développ e d’après Durkheim , dont chaque individu a une place et une fonction. Cela permet la diff érenciation sociale. Les individus faibles ou fort, on t des places d éjà prévu dans la société. Durkheim appelle au passage entre les deux sociétés. Dans la société organique, le problème est qu’après la dilution de la conscience collective qu’est ce qui va permettre à des sociétés d’être maintenu ? Selon Durkheim, la société f orme et transforme l’individu, le maintien de valeur commune. La société fait et crée, elle socialise l’individu sans prendre en compte l’individu en tant qu’être rationnelle. Les sociétés modernes ne connaissent pas toute la division du travail. Pour co nclure, qu’est ce qui permet d’avoir une certaine cohésion ? Il parle de solidarité créée par les sociétés primaires vers un passage à des sociétés à solidarité organique. Les individus perdent leur lien originel vers une conscience différente. C’est un pr ocessus lent qui se construit petit à petit, c’est une théorie évolutionniste. La division du travail varie selon la densité des sociétés. Il y a donc des conditions communicationnel, climatique… les facteurs externe s sont important s, mais les facteurs int ernes jouent un rôle aussi très important étant la lutte pour la vie. Tout le monde trouve une place dans la société , c ’est vivre selon de nouvelle s condition s de vie qui nous sont faite s. Il décrit donc la création des sociétés à travers la division du tr avail. Ce sont des types idéaux donc difficilement applicable s. Mais c ela n’existe pas à l’état pur , les sociétés sont libres d’innover et créé de nouvelle conscience de classe et de groupe.. »
Durkheim La division du travail social (1893) même là où la société repose le plus com­plètement sur la division du travail, elle ne se résout pas en une poussière d'atomes juxtaposés, entre lesquels il ne peut s'établir que des contacts extérieurs et passagers. Mais les membres en sont unis par des liens qui s'étendent bien au
Durkheim, De la Division du Travail Social 1893 L’intuition de Durkheim est de prendre le contrepied des thèses dominantes de l’époque = la société se désintègre, le lien social tombe en déliquescence. Sa lecture est moderne pour l’époque, pour lui les transformations des sociétés ne conduisent pas nécessairement à l’affirmation d’un individualisme complètement prend la division du travail comme l’élément caractéristique du changement social. Ici, le changement social est plutôt appréhender du point de vue d’une différenciation sociale rôles, fonctions, besoins….Les deux formes de solidarité mécanique et organique permettent de qualifier une transformation, de décrire un changement mais nous sommes plutôt dans des formes idéalisées où l’on exacerbe l’opposition entre ces deux formes. Idée d’un mouvement dans lequel la solidarité organique s’impose dans la majeure partie de l’espace sociale. Idée qu’il y a deux natures de lien social, deux façons de faire société. Ici, ce qui permet d’objectiver le lien social est le droit. Durkheim considère qu’il ne faut surtout pas s’intéresser à la psychologie individuelle. Pour lui, le meilleur indicateur objectif de ce sentiment d’appartenance à un groupe social est le droit. Des sociétés dans lesquelles prime exclusivement le droit répressif sont des sociétés que l’on peut caractériser de solidaritémécanique tourné vers le contrôle des comportements de chacun. Ces sociétés s’apparentent aux sociétés rurales relativement fermées, avec une très faible mobilité spatiale et un sentiment d’appartenance à une communauté villageoise particulièrement forte.Solidarité mécanique la conscience collective est tellement prégnante qu’elle étouffe toute manifestation de personnalité on ne peut distinguer la conscience collective de la conscience individuelle. Ressemblance, similitude entre les individus = chacun pense de la même façon, partage les mêmes pratiques, normes, valeurs. Une forme de personnalité est interdite et impossible. Les individus sont tous substituables aux autres, idée que dans cette forme de solidarité la vie d’un homme n’a que très peu de valeur. Droit répressif, contrôle social permanent, tout comportement déviant est très lourdement sanctionné car ces manifestations individuelles, ces manifestations de personnalité heurtent la consciencecollective qui ne peut tolérer un écart à la norme collective.Solidarité organique émancipation des consciences individuelles, montée de la personnalité et affaiblissement de la conscience collective. Droit restitutif = correction des situations, rétablissement de la situation antérieure, réparation de la situation d’un individu ou groupe qui aurait été dégradé par l’action d’un autre individu ou groupe. Division du travail, différenciation des rôles et besoins de chacun. L’État est plus présent dans la régulation des comportements dans cette solidarité. Interdépendance des individus.
Dansce texte extrait de son ouvrage De la division du travail social, le sociologue Durkheim s’interroge sur la source de la morale humaine. L’homme est supposé être un
Educateur spécialiséL'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie. AccueilEducateur spécialiséFiche de lecture Educateur spécialiséLa fonction de la division du travail Durkheim Durkheim dans ce texte nous expose deux sortes de solidarité positive, l'une qui dérive des similitudes, l'autre de la division du travail. Il distingue par la suite deux types de solidarité sociale. L’une mécanique dans laquelle les individus sont semblables et partagent la même conscience commune sans spécialisation des tâches et l’autre organique dans laquelle les tâches sont différenciées et dans laquelle le corps social va se diviser en sous-groupes spécialisés. C'est cette différenciation qui permet l'individualisation. Dans une telle société l'individu existe en tant que source autonome de pensée et d'action donc tous ne partagent plus les mêmes croyances. Dans un deuxième temps l’auteur nous expose les progrès de la division du travail qui ont deux causes. Tout d’abord l'accroissement de la densité morale de la société, symbolisé par l'accroissement de la densité matérielle et l'accroissement du volume des sociétés. Durkheim fait également référence à la théorie de M. Spencer, d'après laquelle l'accroissement de volume n'agirait qu'en multipliant les différences individuelles. Il aborde également le fait que l'accroissement de volume et de densité détermine mécaniquement les progrès de la division du travail. Pour Durkheim, la division du travail ne se produit donc qu'au sein des sociétés constituées. Licence Chacun des éléments constituant le site sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments. En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de Accepter le terme et la condition Connectez-vous pour télécharger ConnexionEducateur spécialiséAbonnementRechercheDerniers Docs Educateur spécialiséLes plus vus - Educateur spécialiséLes plus téléchargés - Educateur spécialisé
LaStructure de l'âme est un texte inédit de C G Jung, jamais paru en librairie, car ne figurant pas dans ses oeuvres complètes. Il s'agit d'un texte directement écrit en français par Jung et publié en 1928 dans la Revue Métapsychique. Jung se situe dans la tradition philosophique occidentale pour nous décrire la structure de l'âme : la conscience est dotée d'un centre, le moi, ayant
Mais si les sociétés supérieures ne reposent pas sur un contrat fondamen- tal qui porte sur les principes généraux de la vie politique, elles auraient ou tendraient à avoir pour base unique, [...] le vaste système de contrats particuliers qui lient entre eux les individus. Ceux-ci ne dépendraient du 5 groupe que dans la mesure où ils dépendraient les uns des autres, et ils ne dépendraient les uns des autres que dans la mesure marquée par les conventions privées et librement conclues. La solidarité sociale ne serait donc autre chose que l'accord spontané des intérêts individuels, accord dont les contrats sont l'expression naturelle. Le type des relations sociales serait la relation économique, 10 débarrassée de toute réglementation et telle qu'elle résulte de l'initiative entièrement libre des parties. En un mot, la société ne serait que la mise en rapport d'individus échangeant les produits de leur travail, et sans qu'aucune action proprement sociale vienne régler cet échange. Est-ce bien le caractère des sociétés dont l'unité est produite par la division du travail ? S'il en était ainsi, on pourrait avec raison douter de leur stabilité. Car si l'in-térêt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut créer entre eux qu'un lien extérieur. Dans le fait de l'échange, les divers agents res-tent en dehors les uns des autres, et l'opération terminée, chacun se retrouve et se reprend tout entier. Émile DURKHEIM, De la division du travail social, 1893. Coll. Quadrige », PUF, 1996, pp. 180-181. Extraitdu document. Fiche de lecture sur le texte de Durkheim : La Division Du Travail Social « De la division du travail social » est une œuvre sociologique et même philosophique que Durkheim a rédigé dans le but de mieux saisir la méthode de formation de la société à partir de l’union des hommes. Elle traite du lien social dans
L'auteur David Émile Durkheim, né le 15 avril 1858 à Épinal et mort le 15 novembre 1917 à Paris, est un sociologue français considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne. En effet, si celle-ci doit son nom à Auguste Comte à partir de 1848, c'est grâce à Durkheim et à l'École qu'il formera autour de la revue L'Année sociologique 1898 que la sociologie française a connu une forte impulsion à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Formé à l'école du positivisme, Durkheim définit le fait social » comme une entité sui generis, c'est-à-dire pour lui en tant que totalité non réductible à la somme de ses parties. Cette définition lui permet de dissocier l'individuel du collectif et le social du psychologique, et de fonder logiquement les conditions de possibilité d'une action contraignante de la société sur les individus. Extériorité, étendue et contrainte caractérisent le fait social » cette thèse fit de lui le véritable fondateur de la sociologie en tant que discipline autonome et scientifique. Durkheim est à l'origine de plusieurs termes qui sont aujourd'hui très connus, comme anomie et conscience collective. L'apport de Durkheim à la sociologie est fondamental, puisque sa méthode, ses principes et ses études exemplaires, comme celle sur le suicide ou la religion, constituent toujours les bases de la sociologie moderne. Toutefois, l'apport de son œuvre va bien au-delà de cette discipline et touche presque toutes les disciplines dans les sciences humaines, dont l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la linguistique, et l'histoire. source Wikipédia L'œuvre De la division du travail social a été publié en 1893 par Émile Durkheim, sociologue français, considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Cet ouvrage, issu de son travail de thèse, est encore aujourd’hui une référence dans le champ de la sociologie. À l’origine de ce texte, une inquiétude – qui parcourra l'ensemble de l’œuvre de Durkheim – sur la cohésion sociale dans nos sociétés modernes en cette période d’industrialisation et d’urbanisation. Durkheim constate, fin XIXe siècle, que les individus sont de plus en plus différenciés, que les consciences individuelles s’autonomisent de façon croissante. Comment, dans ce contexte de montée de l’individualisme, la cohésion sociale peut-elle être préservée ? Dans cette thèse sur le lien social, Durkheim s’attache à répondre à ce questionnement et, dès l’introduction, il avance une amorce d’explication dans le même temps que les individus se différencient de plus en plus, la division du travail progresse et ce, dans toutes les sphères de la vie sociale économie, administration, justice, science, etc.. La spécialisation, la différenciation accrue des individus entre eux les rend de facto interdépendants. La division du travail est en réalité source de solidarité sociale, de cohésion sociale dans le même temps qu’elle différencie les individus, elle les rend complémentaires et c'est pourquoi, selon Durkheim, elle est morale – elle contraint les individus à vivre ensemble. Avec l’accroissement de la division du travail, on assiste à une transformation du lien social et de la solidarité sociale qui accompagne. Source Wikipédia Le texte "Chaque peuple a sa morale qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu'elle soit, sans la désorganiser, et de tels troubles ne peuvent pas ne pas être douloureusement ressentis par les particuliers. Mais la morale de chaque société, prise en elle-même, ne comporte-t-elle pas un développement indéfini des vertus qu'elle recommande ? Nullement. Agir moralement, c'est faire son devoir, et tout devoir est fini. Il est limité par les autres devoirs ; on ne peut développer à l'excès sa personnalité sans tomber dans l'égoïsme. D'autre part, l'ensemble de nos devoirs est lui-même limité par les autres exigences de notre nature. S'il est nécessaire que certaines formes de la conduite soient soumises à cette réglementation impérative qui est caractéristique de la moralité, il en est d'autres, au contraire, qui y sont naturellement réfractaires et qui pourtant sont essentielles. La morale ne peut régenter outre mesure les fonctions industrielles, commerciales, etc., sans les paralyser, et cependant elles sont vitales ; ainsi, considérer la richesse comme immorale n'est pas une erreur moins funeste que de voir dans la richesse le bien par excellence. Il peut donc y avoir des excès de morale, dont la morale, d'ailleurs, est la première à souffrir ; car, comme elle a pour objet immédiat de régler notre vie temporelle, elle ne peut nous en détourner sans tarir elle-même la matière à laquelle elle s'applique." Emile Durkheim, De la Division du travail social 1893 "Chaque peuple a sa morale qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit" pour Durkheim la morale n'a rien d'abstrait, il n'y a pas de morale universelle, mais seulement des morales particulières adaptés aux particularités d'un peuple et qui reflètent ces particularités. Il n'y a pas une seule morale, la même pour tous, mais autant de morales que de peuples. Comme disait Pascal, à la suite de Montaigne "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà". Le mot "morale" vient du latin mores et signifie les mœurs, les coutumes, les habitudes. On ne peut pas et on ne doit pas séparer la morale de la vie, des mœurs, des coutumes et des habitudes d'un peuple. La morale n'a rien d'abstrait et on ne peut pas remplacer impunément une morale par une autre "On ne peut pas lui en inculquer une autre, si élevée soit-elle, sans la désorganiser, et de tels troubles ne peuvent pas ne pas être douloureusement ressentis par les particuliers" on peut penser aux "conversions forcées" opérées par les missionnaires catholiques en Amérique du Sud, du temps de Christophe Colomb, conversions qui ont été dénoncés par Bartholomée de Las Cases. On peut penser à la colonisation et à l'idée que l'occident allait apporter aux autres peuples "les lumières de la civilisation". On peut penser aussi à la collectivisation forcée des terres en URSS et à la déportation des paysans libres koulaks. La morale confondue avec les mœurs dans les sociétés traditionnelles est très contraignante, vu de l'extérieur, sauf que ces contraintes ne sont pas ressentis par les acteurs qui les trouvent conformes à la nature, sauf si ces sociétés ont connu une ouverture sur l'occident et sont revenus ensuite aux critères d'une société traditionnelle théocratique en l'occurrence comme en Iran. Elle prescrit la façon de s'habiller, les relations entre les sexes, les habitudes et les interdits alimentaires et de façon général les comportements dans les moindres détails. Les individus savent exactement ce qu'il doivent faire selon la place qu'ils occupent dans la société. "Mais la morale de chaque société, prise en elle-même, ne comporte-t-elle pas un développement indéfini des vertus qu'elle recommande ?". Nous nous posons une telle question car nous nous faisons une idée élevée de la morale, coupée de ses racines sociologiques. Pour nous, la morale est une affaire de perfectionnement individuelle et non une réalité sociale. Durkheim nous ramène à la réalité telle qu'elle est et non telle que nous voudrions qu'elle soit. La morale n'est pas une affaire de perfectionnement individuel. "Agir moralement, c'est faire son devoir et tout devoir est fini" la société ne nous demande pas d'être parfaits, elle laisse l'idée de perfection morale à la religion, mais simplement de faire notre devoir. La morale, pour Durkheim n'est ni déontologique, à la manière de Kant, bien qu'elle s'appuie sur le devoir, ni conséquentialiste, elle ne cherche pas "le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre", ni aristocratique, ni hédoniste. La vie n'a pas pour pour le bonheur ou le plaisir comme chez les philosophes de l'antiquité. La morale n'est pas fondée sur le culte de l'individualité, mais elle a un contenu précis et elle consiste à accomplir sa tâche au sein de la division du travail afin d'assurer la solidarité et la cohésion sociale. A une morale individuelle, Durkheim veut substituer une morale collective, fondée sur la solidarité. Durkheim distingue implicitement entre les devoir stricts que nous imposent la société et les "devoir larges" de la religion ou de la charité. Entre les devoirs stricts et les devoirs larges, il ne doit pas y avoir conflit, accomplissement des uns au détriment des autres. Il ne s'agit pas d'un devoir abstrait à la manière de Kant, exprimé à travers des impératifs catégoriques et applicables dans n'importe quelle situation "Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d’une législation universelle" ; "Agis comme si la maxime de ton action devait par ta volonté être érigée en loi de la nature" ; "Agis de façon à traiter l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne des autres, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen". Peu importe pour Durkheim que l'on ait l'illusion d'agir de façon désintéressée, par pure obéissance à la loi morale, au devoir impératif catégorique ou que l'on agisse par intérêt impératif hypothétique, pourvu que l'on accomplisse son devoir vis-à-vis de la société. Ce devoir n'est pas abstrait et ne s'impose pas d'abord à une conscience personnelle, il a des contenus précis et une dimension essentiellement sociale. Le titre de l'ouvrage de Durkheim dont ce texte est extrait est De la division du Travail social. Se comporter de manière morale, c'est essentiellement collaborer dans la société à sa place au sein de la division du travail qui se développe à l'époque où Durkheim écrit ce texte. Selon lui, l'individualisme induit par la société moderne comporte des germes de désagrégation sociale. Il faut donc remplacer les anciennes solidarités traditionnelles par la solidarité des différents acteurs de la société dans le cadre de la division sociale du travail, l'ingénieur et l'ouvrier par exemple. Durkheim conçoit la société à la manière d'un organisme dont toutes les parties collaborent harmonieusement à la survie et au maintien du tout. Cette conception diffère de la vision marxiste d'une société divisée en classes sociales antagonistes. Note La division sociale du travail existe à l'intérieur des sociétés aussi bien humaines qu'animales chez les abeilles et les fourmis par exemple. Elle constitue l'un des principes fondamentaux de leur organisation. Publié en 1893, La Division du travail social étudie la répartition des activités productives, entre des groupes spécialisés dans des activités complémentaires. Pour Émile Durkheim, la division du travail est un phénomène social plus qu'économique. Durkheim distingue Les sociétés traditionnelles où se manifeste une solidarité mécanique car fondée sur la ressemblance entre les membres ; la conscience collective y est forte et la tradition produit les normes et détermine la culture du groupe ; les activités sociales sont peu diversifiées et donc peu spécialisées. Les sociétés modernes où la combinaison des phénomènes d'urbanisation, d'industrialisation et d'extension du salariat favorise la multiplication des activités sociales et des métiers le travail social » est donc fortement divisé. Les individus se libèrent de la pression du groupe et c'est désormais la loi qui régit la vie en société et non la coutume. La solidarité subsiste cependant, mais elle relève désormais davantage de la gestion ou de l'encadrement des interdépendances entre individus et groupes sociaux. Durkheim parle alors de solidarité organique ». La division sociale du travail se traduit par la répartition des rôles et des fonctions politiques, économiques, religieuses, sociales, etc. entre les membres de la société. Chacun est ainsi spécialisé dans une fonction, un rôle qui le rend complémentaire des autres et crée ainsi du lien social. La véritable fonction de la division du travail est de créer entre les personnes un sentiment de solidarité, de contribuer à l'intégration générale de la société et d'être un facteur essentiel de la cohésion sociale. L'intégration sociale peut se définir comme une situation ou un processus d'insertion au cours duquel un individu ou un groupe d'individus trouve sa place dans un même ensemble, ce qui aboutit à la formation d'un ensemble harmonieux. Le développement excessif de sa personnalité comme le font les esthètes comme Baudelaire, Brummel ou Oscar Wilde est plus dangereux qu'utile pour Durkheim et doit demeurer marginal. Certains poètes romantiques qui protestaient contre les débuts de la société industrielle se comportaient de façon égoïste. D'autre part, l'ensemble de nos devoirs est lui-même limité par les autres exigences de notre nature. Nous avons des devoirs, certes, vis-à-vis des autres, mais ces devoirs ne sont pas infinis comme le veut par exemple Emmanuel Levinas, ils sont limités par les exigences de notre nature. L'homme est un animal comme les autres, bien qu'il soit aussi un animal social, il a des besoins manger, boire, dormir, se reproduire, s'abriter, se protéger. Parmi les exigences de la nature humaine, il y a notamment le droit de propriété. L'homme a naturellement besoin de posséder des biens et il en a le droit. "Il est nécessaire que certaines formes de la conduite soient soumise à une réglementation impérative, il y en d'autres qui y sont naturellement réfractaires" Autrement dit, nous sommes tenus de nous soumettre à la loi pour certaines actions formellement autorisés ou interdites, mais il existe des actions qui échappent à la loi, dans lesquelles le législateur n'a pas à intervenir. La morale ne peut pas réglementer les fonctions industrielles, commerciales et elle ne le doit pas. Elle n'a pas à interférer dans ce domaine non pas parce qu'il est indifférent, mais parce qu'au contraire, il est vital pour la société. Emile Durkheim soutient ici la liberté d'entreprendre. "Considérer la richesse comme immorale n'est pas moins funeste que de voir dans la richesse le bien par excellence". On peut penser à la fable des abeilles de l'économiste Bernard Mandeville qui a d'ailleurs inventé l'expression "division du travail". La fable des abeilles est une fable politique de Bernard Mandeville, parue en 1714. Elle est bientôt devenue célèbre pour son attaque supposée des vertus chrétiennes. La signification réelle reste controversée jusqu’à aujourd’hui. Friedrich Hayek vit en lui un précurseur du libéralisme économique tandis que Keynes mit en avant la défense de l’utilité de la dépense. La Fable des abeilles, développe avec un talent satirique la thèse de l’utilité sociale de l’égoïsme. Il avance que toutes les lois sociales résultent de la volonté égoïste des faibles de se soutenir mutuellement en se protégeant des plus forts. Sa thèse principale est que les actions des hommes ne peuvent pas être séparées en actions nobles et en actions viles, et que les vices privés contribuent au bien public tandis que des actions altruistes peuvent en réalité lui nuire. L’Angleterre y est comparée à une ruche corrompue mais prospère et qui se plaint pourtant du manque de vertu. Jupiter leur ayant accordé ce qu’ils réclamaient, la conséquence est une perte rapide de prospérité, bien que la ruche nouvellement vertueuse ne s’en préoccupe pas, car le triomphe de la vertu coûte la vie à des milliers d’abeilles. Mandeville soutient qu'une société ne peut avoir en même temps morale et prospérité et que le vice, entendu en tant que recherche de son intérêt propre, est la condition de la prospérité. Emile Durkheim ne va pas si loin que Bernard Mandeville. Il ne dit pas que les vices privés profitent à la société, mais que la vraie morale consiste à lui être utile. On peut également rapprocher son point de vue de celui du sociologue Max Weber dans son ouvrage L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme 1904 et 1905. Weber démontre que l’esprit » du capitalisme est issu de motifs religieux. Les puritains se référent aux Evangiles et à l'apôtre Paul, pour affirmer que l’homme doit travailler pour assurer son salut. Dans cette logique, le travail est, selon la volonté de Dieu, une fin en soi de la vie humaine. Le travail et l'enrichissement est le signe que Dieu nous accorde sa grâce. Le travail et le bénéfice matériel qui en résulte constituent le but même de la vie, tel que Dieu l’a fixé. La répugnance au travail est le symptôme d’une absence de la grâce. Il peut y avoir des excès de la morale, par exemple une condamnation absolue des richesses qui est nuisible à la société tout entière. La morale est la première à souffrir des excès de la morale, parce que la morale consiste en un juste milieu entre deux extrêmes la condamnation des richesses et le fait de voir en elles le bien par excellence. La condamnation des richesses conduit à un ascétisme fanatique à la façon d'un Savonarole et le fait de voir en elles le bien par excellence à la la thésaurisation forcenée, à la manière de l'usurier Gobseck dans la Comédie Humaine de Balzac. La morale a pour objet immédiat de régler notre vie temporelle et non notre vie spirituelle chez Max Weber, les deux sont liés et ne peut pas nous en détourner sans tarir elle-même la matière à laquelle elle s'applique la morale ne concerne pas le royaume des fins ou les devoirs inconditionnels que nous aurions vis-à-vis de Dieu Emile Durkheim est agnostique ou de notre prochain, mais uniquement la vie terrestre, temporelle, sociale. Ce texte de Durkheim pose davantage de problèmes qu'il n'en résout. Pour Durkheim, la division du travail constitue la seule solution pacifique à la vie en commun dans les sociétés modernes industrialisées. Cependant, certaines formes de division du travail peuvent présenter des traits pathologiques et anormales Elles résultent d'une spécialisation de plus en plus grande des individus et de l'insuffisance de règles susceptibles d'assurer la régulation nécessaire à la cohésion sociale anomie. La division du travail ne produit donc pas automatiquement des relations pacifiques entre les membres de la société moderne, pas plus que "la main invisible du marché" ne régule tous les problèmes économiques et sociaux. La morale pour Durkheim consiste au fait d'accomplir son devoir au sein de la division sociale du travail et peu importe qu'on le fasse par pur respect de l'impératif catégorique ou par intérêt. Durant la crise du COVID, le personnel soignant, les caissiers et caissières de supermarché, les éboueurs, les enseignants, et tous ceux qui accompli leur devoir social, à leur place et selon leur vocation ont été des "héros" de la morale sociale parce qu'ils ont empêché la société de s'effondrer. Durkheim insiste sur le fait qu'il y a des "pathologies" qui s'opposent à la collaboration pacifique et harmonieuse au sein de la division du travail. On peut penser aujourd'hui aux inégalités sociales et aux disparités régionales, au chômage de masse, aux faillites, aux délocalisation, à l'accroissement de la pauvreté, à l'immigration incontrôlée, à tout ce qui a débouché sur la crise des gilets jaunes. Le chômage n'est pas une simple "variable d'ajustement", mais une véritable maladie sociale parce qu'il exclut toute une partie de la population de la division du travail social et donc de la moralité. Non pas que les chômeurs soient "immoraux" ou qu'il soit "immoral" d'être au chômage, mais parce le chômage interdit au chômeur d'être pleinement moral en exerçant une solidarité active avec les autres membres de la société au sein de la division sociale du travail. Selon Pascal Bailly, le développement de l'individualisme qui a accompagné la société moderne a privilégié les valeurs de liberté et de travail. La forte croissance économique des "Trente Glorieuses" relayé par la montée du salariat et de la protection sociale a permis une augmentation du niveau de vie pour un grand nombre d'individus. Les inégalités engendrées par le système étaient atténuées par des institutions comme l'Etat garantissant ainsi une forte cohésion sociale. Pourtant depuis les années 1970, on voit apparaître de nombreux dysfonctionnements le chômage de masse, la montée des inégalités, les disparités sociales et régionales qui remettent en cause l'efficacité du système. Comme le pressentait Durkheim, la solidarité organique de notre société moderne ne parvient pas à se mettre en place de manière suffisamment forte pour permettre un fonctionnement harmonieux de la société. Le lien social cède parfois la place à une exclusion aux conséquences humaines désastreuses..."
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  • explication de texte durkheim de la division du travail social